L’avenir du scan 3D reposera sur l’idée de se démocratiser. Si cette technologie possède une vaste palette d’applications, l’apprentissage du scan 3D professionnel limite leur taux d’adoption.

Le prochain grand défi en matière de scan 3D sera de savoir comment incorporer au mieux l’intelligence artificielle (IA) dans la technologie afin d’y ajouter de nouvelles capacités et de rendre le processus aussi simple que de filmer une vidéo avec un téléphone portable.

Les avancées permises par l’intelligence artificielle

L’IA commence et continuera de façonner la conception des scanners 3D professionnels. Bien que l’industrie n’en soit pas encore là, les scanners 3D pourront bientôt apprendre à comprendre ce qu’ils scannent. Cela augmentera la demande, car la numérisation 3D sera utilisée non seulement pour créer des répliques d’objets physiques, mais aussi pour effectuer des tâches de contrôle qualité pendant la numérisation elle-même. Les applications intéressantes seront celles qui répondront au-delà de « oui » ou « non », dans les situations où il faut faire preuve d’une forme de jugement.

Par exemple, si un scanner 3D peut comprendre qu’il scanne l’extérieur d’un avion, il saura non seulement enregistrer les bosses sur la surface de l’appareil mais également aller plus loin en indiquant quelles bosses nécessitent un traitement particulier et lesquelles n’ont pas besoin d’une observation urgente. On obtient ainsi un scan 3D plus complet et un processus plus intégré pour certains secteurs.

Un autre exemple dans le contrôle qualité des sièges de voiture pour garantir que leurs coutures soient assez droites pour la vente au public. Actuellement, les décisions sont prises par une personne qui se contente de juger à l’œil nu quelles coutures sont suffisamment droites. Il existe une marge d’erreur non négligeable dans ce type de processus. A l’avenir, un scanner 3D basé sur l’IA sera en mesure de prendre ces décisions « subjectives » lui-même.

Grâce à ces futures possibilités offertes par l’IA, les nouvelles applications en rétro-ingénierie, contrôle qualité et médecine créent de nouveaux marchés pour le scan 3D. Le secteur de la santé est particulièrement intéressant car il intègre rapidement le concept de médecine personnalisée. Si cette dernière s’applique généralement aux traitements médicamenteux adaptés aux besoins spécifiques d’une personne, elle s’étendra et englobera la personnalisation des dispositifs médicaux en fonction du corps du patient, ce qui nécessitera le scan 3D.

Un apprentissage approfondi permettant une technologie plus intuitive

Les applications de l’IA évoquées ci-dessus reflètent et imitent l’intelligence humaine – la perception visuelle et la prise de décisions -, mais des opportunités de fusionner l’apprentissage approfondi et la technologie du scan 3D se présentent également. Le scan 3D du corps humain en est un bon exemple.

Le perfectionnement de cette technologie ouvre des perspectives d’autonomisation et d’automatisation du scan 3D. Cette innovation peut servir à créer un avatar réaliste d’une personne. Pour un essayage virtuel, pour animer un personnage à la télévision ou au cinéma, voire pour l’insérer dans un jeu vidéo ou un environnement virtuel. Il ne s’agit ici que de quelques-unes des façons d’exploiter cette recherche.

Les obstacles du secteur à surmonter

Bien que certaines applications très intrigantes nous attendent, le scan 3D doit encore surmonter quelques obstacles. L’apparition des premiers capteurs 3D bon marché a suscité beaucoup d’enthousiasme. Les développeurs se sont empressés de créer des applications innovantes fonctionnant avec ces technologies. La qualité du scan était toutefois extrêmement faible. Cet engouement et les attentes vaines qui en ont résulté ont été un faux pas qui a influé sur la perception de la technologie par le consommateur. Toujours est-il que le temps a passé, et les scanners 3D professionnels deviennent de plus en plus abordables. Cette baisse de prix devrait une fois de plus éveiller l’intérêt dans le développement d’applications permettant de travailler avec des données de scan 3D et des modèles 3D et qui augmenteront la popularité de cette technologie.

Un autre obstacle traditionnellement rencontré dans le domaine du scan 3D est l’éclairage et le défi posé par le scan en extérieur et dans des environnements non contrôlés. Certaines avancées ont certes été réalisées mais la majorité des technologies du secteur rencontrent toujours des difficultés en la matière. Le scan 3D peut désormais être effectué dans des endroits où il était auparavant très difficile, voire impossible de scanner, et qui nécessitaient l’installation d’une tente ou d’autres méthodes créant de l’ombre et permettant de contrôler l’éclairage. Ces progrès seront particulièrement utiles en criminalistique, lors de fouilles archéologiques, ou lors de tout contrôle qualité devant être réalisé en extérieur.

Déjà largement utilisé dans de nombreuses applications variées, le scan 3D deviendra encore plus intuitif et riche en fonctionnalités grâce au développement de l’IA et de l’apprentissage approfondi. Le scan 3D vit certes encore quelque peu dans l’ombre de l’impression 3D, mais ce sera bientôt de l’histoire ancienne.
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Par Andrei Vakulenko, Directeur du Développement Commercial chez Artec 3D