Alors que Qualcomm lance un nouveau processeur ARM pour PC, que NVidia et AMD semblent préparer eux aussi de puissants SoCs pour Windows on ARM, Microsoft continue d’encourager les développeurs à adopter l’architecture ARM sous Windows.

Windows existe sur ARM depuis plusieurs années déjà, avec des débuts difficiles. La première véritable tentative remonte à Windows 8 et aux premières tablettes Surface RT, initiative marquée par les défis de l’incompatibilité x86. Avec Windows 10, Microsoft avait tenté de réimposer Windows sur ARM en introduisant une compatibilité x86 mais en 32 bits seulement. Nouvel essai avec Windows 11 et l’introduction d’une compatibilité x64 et le lancement de la Surface Pro X. Mais la décevante puissance des processeurs Qualcomm, ridiculisés par la sortie des Apple M1 et M2, va une nouvelle fois nuire aux efforts de l’éditeur.

Mais Qualcomm n’est pas seul responsable de l’échec de Windows on ARM. Microsoft a sa part (Apple s’est montré bien plus efficace à basculer son OS et son écosystème en ARM) et les développeurs ont leur part. Le fameux serpent qui se mord la queue : pas de clients, pas de logiciels, et pas de logiciels, pas de clients…

En fin d’année dernière Microsoft a lancé en partenariat avec Qualcomm un kit de développement sympathique pour encourager les développeurs.

L’éditeur vient d’annoncer cette semaine un nouvel « ARM Advisory Service » pour les développeurs, service par ailleurs gratuit ! Objectif ? Aider ces derniers à développer des applications natives Windows on ARM.

Microsoft s’appuie sur une étude Counterpoint qui prédit qu’en 2027 plus de 25% des PC seront en ARM pour alerter éditeurs et développeurs : « La compatibilité Windows on ARM est essentielle à la viabilité à moyen et long terme de vos applications Windows ». Une promesse qui sonne presque comme une menace.

Pour Mike Adams, VP Customer Experience Engineering, se contenter d’exploiter le mode de compatibilité x86/x64 de Windows on ARM n’est pas viable à long terme car les performances sont impactées tout autant que la consommation énergétique du PC. Dans son billet de blog, il essaye de convaincre les développeurs que recompiler leurs applications Windows pour les processeurs ARM n’est pas un effort si difficile et que l’opération est même « bien plus simple qu’ils ne l’imaginent ».

Reste à voir quels efforts supplémentaires Microsoft est prêt à mettre dans la balance Windows pour la faire pencher davantage vers ARM. Plusieurs pistes peuvent être imaginées pour séduire développeurs comme utilisateurs : des appareils Surface sur ARM vraiment performants et attractifs, des Cloud PC en ARM à prix défiant toute concurrence, des fonctions Windows propres à ARM (Microsoft l’a fait avec Windows Studio Effects), une multiplication des partenaires (avec NVidia et AMD par exemple?), etc.

 

À lire également :

NVidia et AMD prépareraient des puces ARM pour PC

Microsoft lance enfin son projet Volterra, un mini-PC ARM pour développeur

Avec Snapdragon X, Qualcomm veut contrer Apple et ses M2

Microsoft lance la version ARM de Visual Studio