Bien qu’il ne soit pas le seul baromètre des tendances embryonnaires, grandissantes et potentiellement importantes, Google Trends reste un indicateur clé qui illustre bien l’évolution des développements. En recherchant les termes « cloud hybride » sur Trends, on constate que la courbe représentant l’intérêt du public est passée d’un niveau aussi bas que celui de la mer début 2010 au pic actuel.

Cette popularité croissante s’explique par plusieurs faits marquants et notamment par la mention de ces termes dans le top 10 des tendances technologiques stratégiques de 2014, dans les prévisions du cabinet Gartner. Toutefois, l’intérêt suscité n’a jamais été aussi important qu’à l’heure actuelle.

Retour sur les caractéristiques clés du cloud hybride

Le cloud hybride désigne un modèle de déploiement informatique associant un data center ou un cloud privé au cloud public d’un fournisseur tel qu’Amazon, Microsoft ou Softlayer par exemple. Le premier est une infrastructure privée utilisée par une seule organisation derrière un pare-feu. Le second est une infrastructure publique. Les charges de travail sont déplacées entre le cloud privé et le cloud public en fonction des besoins, par le biais d’une connexion cryptée.

Le cloud hybride, dans quel but ?

Cette synthèse permet de comprendre globalement ce qu’est le cloud hybride mais une autre question mérite d’être posée : quel est son intérêt ? L’une des raisons principales d’explorer les possibilités d’un cloud hybride est sans doute l’argument du « meilleur des deux mondes » : la sécurité et le contrôle d’une infrastructure privée associés à l’agilité et à la flexibilité d’une infrastructure publique. De nombreuses sources d’expertise plaident d’ailleurs en ce sens. À titre d’exemple, dans un livre blanc du cabinet d’analyse IDC, Glen Duncan, représentant du cabinet, a écrit : « Les clouds hybrides sont bien plus qu’un simple intermédiaire entre le public et le privé. Les clouds hybrides, lorsqu’ils sont correctement conçus, intègrent calcul, stockage, sécurité, interconnexion de réseaux, applications et gestion dans un « espace de travail » commun sur site/hors site parfaitement orchestré, permettant aux opérations informatiques et aux développeurs d’applications de tirer parti de la vitesse et de l’agilité d’un cloud public, conformément aux politiques, aux outils et aux systèmes existants utilisés dans le data center de l’entreprise. »

Où développer un cloud hybride ?

Nous avons fait un point sur le fonctionnement du cloud hybride et dressé un récapitulatif de son principal intérêt, voyons maintenant où développer un cloud de cette nature. Dans son argumentaire pour IDC, Glen Duncan explique que l’hébergement en colocation est « un élément important de l’histoire du cloud hybride ». Bien entendu, nous sommes d’accord avec ce principe. En particulier si l’on considère que l’un des principaux facteurs de succès pour le cloud hybride est d’avoir la bonne connectivité entre les clouds et les data centers, aussi bien en matière de performance, de vitesse de traitement que de sécurité. Ce point est d’ailleurs validé par une enquête IDG Connect révélant que 90 % des organisations européennes identifient la connectivité entre les charges de travail sur site et celles basées dans le cloud comme la barrière la plus importante à l’adoption d’un cloud hybride.

Mais si la connectivité est le principal problème, pourquoi l’hébergement en colocation constituerait-il la meilleure réponse ? La meilleure manière de comprendre est d’analyser les alternatives. Internet constitue une option, mais présente des problèmes de latence, de vitesse de traitement et de sécurité. Élargir le réseau étendu est une autre possibilité, mais cela implique des problèmes d’évolutivité et de coûts, en particulier en présence de charges de travail importantes et impliquant de se connecter à de multiples clouds.

En hébergeant en colocation les infrastructures privées dans le même data center que les points d’accès vers les principales plates-formes de cloud public, il est possible d’éliminer les problèmes de connectivité, ce qui permet de mettre en place une infrastructure informatique efficace, ouverte sur l’avenir et présentant le niveau de service requis.

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Article rédigé par Vincent in’t Veld, directeur Segment Cloud, Interxion et Fabrice Coquio, président d’Interxion France