Chaque seconde, 29 000 Go de données sont échangées dans le monde et ce chiffre grossit chaque jour… Parallèlement 56% des entreprises mondiales avouent avoir subi une « importante perte de données au cours des douze derniers mois »…
Face à ces deux phénomènes, le cloud s’impose comme la solution qui peut à la fois répondre aux besoins de stockage croissants et à une meilleure sécurisation des échanges de données. Il est ainsi à noter que 64 % des répondants au rapport 2015 sur l’état de la résilience réalisé par Vision Solutions auprès de 2500 professionnels de l’informatique, déclarent que leurs entreprises utilisent actuellement des services cloud. Le nombre a plus que doublé depuis 2011, lorsqu’à peine 23 % des répondants utilisaient le cloud.
En fait, certaines des plus grandes entreprises mondiales s’orientent vers un modèle tout cloud. Par exemple, AT&T s’est lancé dans la course, avec des plans pour virtualiser 75 % de son réseau d’ici 2020, comme l’indique The Wall Street Journal.
Cette vaste adoption n’a rien d’étonnant, vu les nombreux avantages du cloud pour le stockage de données. En particulier, le cloud permet de stocker les énormes volumes de données que les entreprises doivent gérer pour leur activité. Les prestataires de cloud aident les entreprises à suivre le rythme d’une autre manière. Ils actualisent leur infrastructure assez régulièrement et tendent à le faire plus souvent que d’autres fournisseurs, afin que les utilisateurs disposent des dernières technologies compatibles avec leur stockage.
Autre avantage majeur, et qui constitue l’une des raisons principales de l’adoption par les entreprises du cloud pour répondre aux besoins de stockage- l’espace de stockage n’étant pas limité, les utilisateurs peuvent s’adapter à des conditions de marché changeantes très rapidement avec des services cloud. Par exemple, un vendeur de billets en ligne peut agrandir son infrastructure pour une période de 24 heures en anticipant une forte demande liée à un événement, puis la redimensionner une fois ce pic passé.
Le cloud convient parfaitement également à la reprise d’activité sous forme de service (DRaaS). Il offre un environnement cible et peut sensiblement réduire les délais de reprise par rapport à des méthodes classiques (sans virtualisation).
Toutefois, pour tirer pleinement parti des atouts du cloud, la DSI doit effectuer une migration réussie des données. Une fois que l’entreprise a décidé d’intégrer le cloud à ses solutions de stockage, la DSI doit établir un plan de migration complet.
Clarifier le processus de planification, car le cloud ne saurait être nébuleux
Il faut l’avouer : les migrations de données sont extrêmement complexes et la DSI doit créer un plan méticuleux pour une exécution réussie. Il importe également de collaborer avec des partenaires possédant un haut degré d’expertise. Il importe tout autant de choisir des systèmes qui permettent des tests de migration, des essais d’acceptation par l’utilisateur et un retour rapide à une infrastructure locale en cas de problème.
Pour mieux assurer la réussite de cette migration, le processus requiert de la méthode. Tout commence par des phases d’analyse, d’évaluation et de planification attentive et approfondie. De nombreuses DSI n’ont tout simplement pas une idée précise de leurs besoins de stockage de données, la prolifération virtuelle ne facilitant pas la tâche. L’analyse et l’évaluation s’avèrent donc cruciales. Dans ces phases, l’entreprise peut recenser son patrimoine réel et décider des applications à migrer et de celles à ignorer, parce qu’elles ne créent plus de valeur pour l’activité ou pour cause de redondance.
Un autre point essentiel pour planifier une migration vers le cloud consiste à décider du type de modèle de stockage à adopter. Quel volume de données sera conservé en local et quel volume transféré vers le cloud ? Un cloud public sera-t-il utilisé, ou uniquement un cloud privé ? Le cloud hybride (combinaison de services de cloud privé local et de cloud public avec orchestration entre les deux plateformes) est devenu un modèle répandu. Il offre un moyen commode pour l’entreprise de découvrir un environnement cloud.
Il faut également évaluer les applications métier adaptées à un tel environnement. Migrer des applications au hasard est une erreur qui va nuire à leur exécution. La DSI doit adopter une démarche progressive. Les facteurs inhérents variant par secteur, il convient d’intégrer ce paramètre stratégique à l’évaluation. L’équipe de migration doit aussi considérer que chaque application suit son propre plan de migration vers le cloud. Pour bien piloter chaque application à travers le processus de migration, la DSI doit gérer un tableau de bord de son profil économique, de sécurité et de risque.
Prudence enfin dans le processus de migration : Les novices en migration peuvent choisir de restreindre davantage les applications sélectionnées. S’agissant de décider ce qu’elle va migrer, l’entreprise peut adopter initialement une démarche prudente. Il est judicieux de commencer par migrer les services qui auraient un impact négatif minimal en cas de problèmes. Les systèmes de traitement par lots, les plateformes d’analyse Big Data, les outils collaboratifs et les applications Web sont des exemples de types de données que de nombreuses entreprises stockent dans le cloud.
Enfin, il importe de comprendre la différence entre virtualisation et cloud privé. Nombre d’entreprises pensent avoir créé un cloud privé quand, en réalité, elles ont simplement virtualisé leur système de stockage. La première étape du cloud est la virtualisation, mais la solution exige aussi une orchestration complète et une automatisation pour devenir un cloud privé. Certains fournisseurs de cloud public vont jusqu’à proposer des outils d’orchestration, car leur objectif final est que les entreprises créent une solution hybride. Ils savent qu’une expérience positive avec un cloud hybride rend l’entreprise plus susceptible d’adopter une solution tout cloud.
En Europe, nombre d’entreprises utilise déjà des cloud hybrides, mais ils n’appartiennent pas tous à une configuration pleinement intégrée. Un véritable cloud hybride intègre infrastructure locale et cloud pour une interopérabilité transparente. De petits fournisseurs créent une solution hybride en couplant un cloud privé hébergé en local à un cloud public. Ce type de solution est attractif pour les utilisateurs car ils peuvent stocker des données sensibles dans le cloud privé, option idéale en cas de préoccupations liées à la confidentialité.
Exécuter une migration réussie… sur un nuage!
Une fois que l’entreprise a inventorié ses ressources et décidé du modèle de stockage, reste à décider d’un point essentiel : ce qu’il faut migrer ! Ensuite, il convient de cartographier le processus de migration en considérant tous les scénarios potentiels.
La DSI doit aussi comprendre toutes les interdépendances entre les applications et flux de données. Disposant de ces informations, elle va déterminer les serveurs à migrer, et dans quel ordre. Adopter une démarche graduelle est recommandé. L’équipe de migration doit soumettre les données à des cycles d’essais d’acceptation par l’utilisateur. Une méthode courante consiste à sélectionner un sous-groupe de données aléatoires et à les contrôler pour vérifier le bon déroulement de la migration comme prévu.
Une fois le processus de migration lancé, les applications constituent un nouveau défi. En général, migrer de grandes applications d’entreprise est un processus pénible et laborieux. Heureusement, la DSI peut maintenant utiliser des outils qui facilitent la migration rapide de données d’un site local vers le cloud, indépendamment de l’infrastructure de stockage. Ces outils logiciels exploitent trois éléments clés pour faciliter la migration : copie unique de tous les blocs de données en double, compression des blocs et réplication en continu de ceux modifiés.
Les applications exigent davantage d’attention lors du déploiement. Pour garantir l’efficacité, la DSI doit ajuster les applications à l’environnement cloud. Il ne faut jamais que l’équipe de migration suppose qu’elles vont fonctionner correctement sans réglages. Par exemple, les applications exécutées dans un datacenter interne peuvent accéder à toute la capacité informatique de l’entreprise. Toutefois, dans le cloud, les mêmes applications font concurrence pour les ressources à celles hébergées sur les serveurs du fournisseur. La DSI doit permettre à ces applications de fonctionner à un niveau optimal malgré la capacité disponible réduite ou envisager un cloud privé qui va probablement limiter la flexibilité obtenue par la migration vers le cloud.
Le processus de migration devenant parfois laborieux, l’entreprise doit opter pour des solutions flexibles qui facilitent la tâche. Les solutions présentant le plus de flexibilité permettent une transition fluide vers le cloud. Autre avantage : une migration de données réussie renforce la confiance des utilisateurs dans leur décision… et dans les avantages du cloud pour les évolutions à venir.
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Ian Masters est VP Alliances stratégiques et cloud de Vision Solutions