De nombreux administrateurs réseaux rencontrent aujourd’hui des difficultés avec les réseaux WAN traditionnels à cause de leurs obstacles inhérents, notamment la migration des applications du data center vers le cloud. Or, selon une étude récente, près de 13 % des entreprises ont déjà entamé cette migration. Les avantages offerts par les applications basées sur le cloud sont en effet bien souvent perceptibles au niveau des utilisateurs finaux et pour une majeure partie des équipes IT. Cependant, certains spécialistes des réseaux refusent encore aujourd’hui de reconnaître les bénéfices du cloud, et s’évertuent à bricoler leur ancien WAN afin de tenter de répondre aux exigences des applications cloud.

Le rôle d’un WAN est simple à décrire : il connecte les utilisateurs aux applications, qu’elles soient dans le data center, le cloud ou à un autre emplacement. Pourtant, un WAN traditionnel ne peut pas assurer ces fonctions : il repose en effet sur l’hypothèse qu’une majeure partie du trafic, y compris prioritaire, est interne. Par le passé, ce trafic transitait en effet exclusivement entre la succursale et le data center ou entre bureaux distants. Cependant, le trafic d’un bureau éloigné au cloud connaît aujourd’hui une croissance fulgurante, et est devenu majeur au sein de nombreuses entreprises. De plus, le WAN traditionnel force souvent le trafic à emprunter des voies sinueuses vers le data center, augmentant les coûts et nuisant aux performances des applications.

Actuellement, les réseaux étendus traditionnels ont accumulé plusieurs dizaines d’années de complexité et de protocoles réseau. Même des fonctions très simples en apparence, comme par exemple l’utilisation simultanée de plusieurs liens WAN ou l’aiguillage du trafic sur la base d’analyses, restent extrêmement compliquées, et dans certains cas, proches de l’impossible. Les équipes IT consacrent par conséquent énormément de temps à configurer, déployer et régler des problèmes. Cette situation trouve ses origines dans l’avènement d’internet, conçu pour survivre à plusieurs attaques nucléaires grâce une architecture entièrement distribuée et sans commande centrale. Ce raisonnement s’est révélé populaire : bon nombre d’entreprises ont depuis déployé un concept similaire pour leur WAN, conçu comme un mini-internet doté d’un haut niveau de complexité.

Le passage à un réseau étendu défini par logiciel révolutionne le paradigme selon lequel il convient de tout distribuer. En réalité, pour de nombreuses configurations ainsi que lors du déploiement d’un WAN d’entreprise, un contrôle ou une orchestration centrale présente de très nombreux avantages. Il permet notamment de garantir beaucoup plus facilement une homogénéité de plusieurs centaines de sites. Les organisations peuvent alors optimiser leur sécurité et leurs performances, mais également réduire la complexité et les coûts, et se libérer des interfaces de commande accumulées par les WAN traditionnels au cours des 30 à 40 dernières années. Avec l’utilisation croissante du cloud, il est nécessaire d’accéder à un réseau étendu optimisé, capable de traduire automatiquement une stratégie commerciale majeure en un comportement cohérent applicable à l’ensemble du réseau.

Le SD-WAN constitue en effet une base solide pour renforcer la flexibilité commerciale et réduire les coûts et la complexité. Par conséquent, il est fort probable que le « SD » de SD-WAN, qui signifie habituellement « software defined » (défini par logiciel), deviendra au fil du temps l’abréviation de « self driving » (autonome), répondant ainsi au besoin de flexibilité des réseaux étendus et garantissant une utilisation homogène pour l’ensemble des utilisateurs.

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David Hughes est Fondateur et PDG de Silver Peak