Connue pour être la solution économique de backup pour machines virtuelles, Veeam élargit sa cible et propose désormais des solutions de backups pour les terminaux et les serveurs après avoir grandi avec les offres autour du Cloud Gratuit. C’est le mot que l’on retient de ces nouveaux outils de sauvegardes de PC (Endpoint) et de serveurs sous Windows que va proposer l’éditeur dés l’an prochain. La firme dont le siège est en Suisse, à Baar, dans le canton de Zoug, territoire surtout connu pour ses avantages fiscaux, proposait déjà une version gratuite de son programme de Backup de VM pour un seul serveur. Récemment, la firme a multiplié les offres de solutions hybrides permettant de combiner un backup dans le cloud et un backup sur un serveur physique.

6000 partenaires pour le cloud

La firme a passé de nombreux partenariats avec des intégrateurs et hébergeurs. Son club de partenaires, le VCP (Veeam Cloud provider) comptait au début du mois 6 000 membres, des fournisseurs de services en ligne dans le monde entier. Les licences sous forme locatives sont disponibles dans plus de 70 pays auprès de plus de 50 agrégateurs Veeam. La solution hébergée offre les mêmes fonctionnalités que celles du mode traditionnel de Veam Backup & Replication mais sous la forme d’un service Cloud livré prêt à l’emploi. Le mode Cloud permet d’offrir le même service, sans modification de l’infrastructure du client et paiement à l’usage, le plus souvent mensuel. Autre atout majeur de cette offre, l’externalisation, qui permet le respect de la règle 3-2-1 ( 3 copies, 2 média différents et un site distant) de la sécurité des données. La firme offre aussi une panoplie de combinaisons des différents logiciels  avec des outils de monitoring et de reporting. veeam7-sanbackup Au-delà du backup des pc et serveurs, la firme multiplie les accords avec différents fabricants de matériel, une spécialité qui était jusque-là celle de son concurrent, le plus connu, Commvault. La firme pilotée par Ratmir Timashev a récemment passé avec le fabricant de sauvegarde sur bandes, Spectralogic, un accord sur ses baies de disques backup de proximité Verde (Near line nTier disk Array) et ses bandes. Désormais le fabricant proposera une combinaison de ses offres avec la dernière version de son logiciel Veam Availability suite en version 8, cette solution ayant été lancée en novembre dernier. L’éditeur serait aussi en pourparlers avec le fabricant Quantum pour proposer ses logiciels avec les baies de disques de backup DXI et ses bandes. La firme propose aussi ses logiciels sur les Data Domain d’EMC, les Store Once d’HP et les baies d’Exagrid Systems et de NetApp. La firme qui travaille essentiellement dans le backup de VM Vsphere deVmware ou HyperV (Microsoft) paraît étendre son empreinte dans tous les domaines. Déjà l’an passé, alors qu’elle n’était connue que par certains intégrateurs qui visaient les PME, la firme avait montré qu’elle était déjà utilisée par de très grands acteurs du secteurs bancaire et qu’elle travaillait avec 45% des 2000 plus grandes entreprises US.

Un marche en progression

Le marché de la sauvegarde/ restauration avait augmenté de 6,8% en 2013 pour atteindre 4,7 milliards de dollars. Cette croissance résulte à la fois d’une demande accrue pour des solutions intégrées de sauvegarde/ restauration réalisées dans le cloud et de l’instabilité des machines virtuelles. Selon l’étude de marchée Vanson et Bourne sponsorisée par EMC, les arrêts du matériel (53%) étaient la principale cause de perte de données, suivie par les arrêts d’origine électrique (39%) et les problèmes de logiciels (38%).. La corruption des données (29%) et les erreurs accidentelles liées aux utilisateurs (26%t) complétaient les cinq principales sources de problèmes.

Des chiffres édifiants

La filiale française de Veeam présentait de son coté vendredi 12 décembre dernier, les résultats d’une étude européenne portant sur plus de 760 entreprises dans le monde entier. L’arrêt inopiné d’activité toucherait ces entreprises, un peu moins de 13 fois par an, ce qui représente plus de 17 heures d’interruption.Ces interruptions coûteraient, selon Veeam, de 1.4 million de dollars à $2.3 millions par an en perte de revenus, de productivité et d’opportunités d’affaires. Une restauration sur six échoue (soit 2 sur 13), ce qui signifie que des données sont définitivement perdues au moins deux fois par an. La continuité d’activité signifie des objectifs de restauration RTO et de RPO de 15 minutes ou moins, pour toutes les applications et données. Les temps de restauration seraient de 2,5 heures au-delà des standards de continuité d’activités. Rappelons que le RTO ou Recovery Time Objective représente la durée maximale d’interruption admissible. Il s’agit du temps maximal acceptable pendant lequel une ressource informatique (serveur, réseau, ordinateur, application) ne peut être disponible.RTO_RPO-timeline Pour sa part le RPO ou Recovery Point Objective, désigne la durée maximum d’enregistrement des données qu’il faut admettre de perdre lors d’une panne. Quantifier le RPO revient à définir les objectifs de sauvegarde, et donc calculer la volumétrie et repérer les fenêtres de sauvegarde.

 Pas d’entrée en Bourse à court terme

D’un point de vue général, la firme fondée en 2006 compterait actuellement plus de 27 000 partenaires (les ProPartners) et plus de 121 500 clients dans le monde entier. Son patron Ratmir Timashev souhaite que sa firme devienne « milliardaire » ce qui serait bien parti puisqu’elle progresse depuis 27 trimestres successifs, selon Veeam. Sans préciser les chiffres car la société est privée, Olivier Robinne, Vice Président sud EMEA, a sous entendu que la barre de 500 Millions de dollars de chiffre d’affaire était très proche et que les perspectives liées à l’apparition de la version Huit étaient enthousiasmantes. Au moment ou CA se sépare de son logiciel de back up, la société est en phase pour une entrée en bourse. Mais Timashev qui avait déjà vendu en 2004 sa précédente société Aelita Software Corporation à Quest éditeur rachetée ensuite par Dell, n’aurait pas envie de subir la « dictature des actionnaires » avant deux ou trois ans, selon l’expression de Michael Dell. Au cours d’Interviews lors du salon VMWorld à Barcelone, il précisait à certains confrères anglo saxons qu’il voulait que sa firme devienne d’abord un poids lourd de l’industrie logicielle. «  On n’a pas besoin de liquidités pour progresser, ni de se distraire de nos objectifs. »