L’univers de la distribution a beaucoup évolué ces dernières années, bousculant au passage les acteurs traditionnels du retail. Les magasins deviennent « phygital » et proposent désormais des expériences sur mobile. On assiste à l’émergence d’un commerce unifié, autrefois siloté. Mais comment les distributeurs peuvent-ils aujourd’hui gérer la démultiplication des applications qu’ils déploient ? En s’appuyant sur une infrastructure performante et en se tournant vers la plateformisation.

De l’omnicanal au commerce unifié

Aujourd’hui, on ne parle plus d’omnicanal mais de commerce unifié. Web, mobile ou point de vente… la distinction entre le offline et le online dans l’expérience d’achat est de plus en plus ténue. Face à une économie de l’expérience, le retail vit une véritable convergence de ses canaux. On assiste à une optimisation du cross-canal par l’interconnexion des différents canaux digitaux et physiques. Elle se traduit entre autres par un magasin connecté qui devient « phygital ». Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, l’inexorable ascension de la digitalisation et l’arrivée de l’intelligence artificielle ne se traduit pas par l’effacement du magasin physique. Les points de vente se réinventent, en quête de sens et de nouvelles interactions avec le consommateur.

En effet, l’omnicanal a pour caractéristique la multiplication des canaux de vente avec plusieurs réalités. Le commerce unifié relève maintenant de plus en plus de l’IT, afin de proposer une seule réalité au consommateur, désormais au centre de l’univers de la marque. Cette réalité est possible grâce à l’ajout d’une couche logicielle et du Cloud pour synchroniser en temps réel toutes les applications déjà déployées par le distributeur, jusque-là en silos. Pour les entreprises, le commerce unifié se traduit également par des évolutions organisationnelles internes en coordonnant toutes les activités offline et online de l’entreprise.

Pour accompagner les retailers, des solutions sous forme de plateforme commencent à voir le jour et ont pour avantage de centraliser la communication et les opérations front et back des différents systèmes : e-commerce, mobile, commerce physique, logistique…

Le besoin qui en résulte : la haute disponibilité et les performances. En effet, pour répondre à ces exigences, le retail doit avant tout penser aux interfaces de ses clients pour qu’elles soient hautement disponibles et performantes, pour fluidifier l’expérience client quel que soit le canal d’échange avec ce dernier.

Le Cloud au cœur du commerce de demain

Avec son émergence, le e-commerce a vu apparaître de nouveaux acteurs qui ont conquis le marché grâce à des catalogues en ligne vastes et diversifiés. Tandis que le développement de plateformes est une tendance qui s’affirme de plus en plus au sein du secteur. Au-delà de la plateforme elle-même, c’est l’expertise sur chaque maillon de la chaîne et la capacité à communiquer entre les différents services, qui renforcera les performances du retail. Aussi, ces plateformes nécessitent une infrastructure adaptée au code applicatif parce qu’elles doivent évoluer en fonction de celui-ci.

En bref, une vraie communication entre les équipes de développeurs et les équipes applicatives est primordiale, sans oublier qu’autant l’infrastructure que l’applicatif sont importants et interdépendants. En effet, pour un commerce unifié, il faut une plateforme et des équipes unifiées.

Pour que le consommateur ne soit confronté qu’à une seule et même réalité – et bénéficier d’une expérience d’achat fluide, quel que soit le canal – les solutions Cloud sont l’une des réponses les plus appropriées. Notamment grâce à sa forte scalabilité. En revanche, les coûts associés, que les entreprises optent pour du Cloud privé ou public, peuvent très vite s’avérer incontrôlables sans le recours à des experts dédiés.

Dans de nombreux cas d’ailleurs, la réponse la plus adéquate lorsqu’une entreprise souhaite recourir au Cloud demeure le Cloud hybride, pour ainsi maîtriser son infrastructure tout en déléguant à un prestataire extérieur la gestion, l’exploitation, l’optimisation et la sécurisation de son système d’information. Le fournisseur Cloud accompagnera l’entreprise à opérer les bons choix et ainsi optimiser le rapport coûts / besoins / bénéfices. Il veillera à proposer un service disposant d’une haute disponibilité pour une continuité opérationnelle et une redondance des données critiques pour une sécurité renforcée. En matière d’ecommerce par exemple, le Cloud privé, sécurisé et évolutif, pourra être préféré pour le site marchand, tandis qu’un Cloud public sera suffisant pour le site corporate.

Le retail doit repenser ses interfaces, pour fluidifier l’expérience client quel que soit le point de contact. Ainsi, pour adapter son infrastructure à un fort accroissement des ventes, l’entreprise doit investir dans une solution Cloud infogérée bénéficiant d’une forte scalabilité, aussi bien horizontale (en multipliant les VM et en configurant les logiciels middleware en redondance pour assurer une répartition optimale de la charge – le load balancing), que verticale (upgrade de serveurs : processeurs, RAM, disques…).

La révolution numérique a permis une entrée en force des marketplaces. Forme la plus historique du commerce, la place de marché permet la rencontre – sur un espace et un temps donnés – entre vendeurs et acheteurs. Le numérique a démultiplié le potentiel de cette rencontre et l’a rendue ubiquitaire, en abolissant les limites en termes de nombre d’acteurs, de produits, de lieu et de temps. Cette plateformisation du retail a donc pour premier objectif de répondre aux exigences du consommateur.

 

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Thomas Lanaute est Directeur des Ventes Europe Continentale chez BSO