Windows 10 a dix ans… L’âge de dire adieu dans l’univers des systèmes d’exploitation. Petit retour sur ce qui reste à ce jour le système d’exploitation le plus populaire de Microsoft et donc le système PC le plus répandu au monde.
Dix ans, jour pour jour. Le 29 juillet 2015, Microsoft annonçait la finalisation de Windows 10 et ouvrait son téléchargement officiel… gratuitement (pour tous les utilisateurs officiels de Windows 7 et 8).
Car, à l’époque, Microsoft devait à la fois redorer l’image de Windows ternie par le mal-aimé Windows 8 (dont l’interface radicale avait dérouté et frustré des millions d’utilisateurs) et redynamiser un marché du PC en pleine détresse (avec un gadin de -21% sur les ventes).
En dix ans, le système a beaucoup gagné. L’« Anniversary Update » de 2016 a ajouté la prise de notes Windows Ink, boosté Cortana et rendu Edge plus rapide. La « Creators Update » de 2017 a offert Paint 3D, la réalité mixte, un mode jeu, un filtre de lumière bleue et un meilleur contrôle des mises à jour et de la confidentialité. L’arrivée du Windows Subsystem for Linux a autorisé l’exécution d’outils Linux puis, avec WSL 2, d’un noyau complet et même le support des applications graphiques. Edge est passé à Chromium et l’ensemble s’est bonifié par petites touches. Ce long travail a permis à Windows 10 de franchir le cap du milliard d’appareils actifs en mars 2020 selon Microsoft.
Et puis est arrivé le COVID. Soudain le PC retrouvait un rôle central dans tous les foyers et animait un travail à distance devenu impératif. Les ventes de PC redécollaient après une décennie de pente négative. Et Microsoft se redécouvrait un amour pour son système historique. Au point de lui faire prendre un nouveau chemin et une nouvelle direction… qui mènera droit à Windows 11 (sorti en octobre 2021). Au passage, nombre de technologies disparaîtront. Exit Cortana (poussée doublement dehors par l’arrivée de l’IA générative), exit Paint 3D (retour à Paint classique dopé à l’IA), exit Windows Mixed Reality (Microsoft préférant finalement créer des ponts avec l’univers Quest de Meta), exit le mode S (Windows 11 viendra insuffler ce qu’il faut pour lutter contre les Chromebooks), exit Windows-To-Go, exit Groove, exit les tuiles animées dans le menu Démarrer, exit Continuum (Windows Phone 10 est mort-né), exit Windows Timeline (qui est en train de renaître sous la forme IA avec Windows Recall) et même exit « Windows-as-a-Service » (pour revenir à des mises à jour annuelles).
En 10 ans, non seulement le système a profondément évolué mais l’écosystème PC a également bien changé. La biométrie s’est généralisée, l’arrivée de NPU a ouvert la voie à l’IA en local, l’architecture ARM tente de se faire une place sous Windows, Intel a perdu de sa suprématie. Des bouleversements qui vont accompagner la fin de vie de Windows 10 annoncée pour le 14 octobre 2015.
Windows 10 reste un formidable succès pour Microsoft. Il ne lui a fallu que 5 ans pour équiper plus d’un milliard d’appareils. En regard, Windows 11 ne rencontre pas la même adhésion. Même si on ignore le nombre exact de machines équipées dans le nouvel OS, on sait que les parts de marchés de Windows 11 n’ont dépassé celles de Windows 10 qu’en juin dernier (près de 5 ans après sa sortie, pour rappel Windows 10 avait détrôné Windows 8 en a peine 3 ans) ce qui laisse penser qu’environ 700 millions de PC sont à l’heure actuelle sous Windows 11.
Windows 10 va officiellement tirer sa révérence à peu près au moment où Microsoft introduira officiellement la mise à jour « 25H2 » de Windows 11, une mise à jour qui marque un renouvellement bienvenu du menu Démarrer, des performances significativement en hausse mais aussi l’entrée réelle de Windows dans l’ère de l’IA (bien des fonctionnalités de 25H2 seront réservées aux Copilot+ PC). Windows 10 restera dans l’esprit collectif comme un système fiable, très compatible, polyvalent, et efficace.