Après les résultats de Microsoft, ce sont ceux d’Alphabet/Google qui sont dévoilés pour le troisième trimestre calendaire 2025 qui correspond aussi au troisième trimestre fiscal du groupe américain.

Bien que Microsoft ait affiché une croissance extrêmement solide (ses opérations ont généré 32% de cash en plus par rapport au même trimestre l’an dernier et Azure a progressé de 40%), Wall Street avait réagi à la baisse sanctionnant des dépenses CAPEX pour ses datacenters IA de 35 milliards de dollars (juste pour le trimestre).
Ironiquement, dans le même temps, Nvidia devenait la première entreprise au monde à dépasser les 5000 milliards de dollars de valorisation justement portée par ses monstrueuses ventes de GPU aux géants du Cloud.

La bourse s’est en revanche montrée plus clémente avec Alphabet/Google malgré des investissements tout aussi colossaux. Il faut dire que la santé financière du groupe est éclatante sur ce troisième trimestre. Des résultats portés comme toujours par la croissance de ses revenus publicitaires mais aussi par celle de son activité cloud, désormais devenue stratégique. Apparemment, les inquiétudes des investisseurs face à la menace que faisait peser ChatGPT sur le moteur de recherche se dissipent un peu plus à chaque trimestre alors que parallèlement l’audience (et d’ailleurs la pertinence) de Gemini ne fait que progresser.

Un nouveau pallier franchi

Il faut dire que le groupe Alphabet/Google vient de franchir un cap symbolique : pour la première fois de son histoire, il a dépassé les 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires en un seul trimestre. Entre juillet et septembre 2025, le groupe a enregistré 102,3 milliards de revenus, en hausse de 16 % sur un an, pour un bénéfice net de près de 35 milliards. De quoi bien évidemment réjouir son CEO, Sundar Pichai : « Nous avons réalisé notre tout premier trimestre à plus de 100 milliards de dollars. C’est un trimestre exceptionnel, marqué par une croissance à deux chiffres dans toutes les grandes activités ». En cinq ans, les revenus trimestriels de l’entreprise ont doublé, signe de la puissance de son modèle économique et de l’effet d’entraînement de l’intelligence artificielle.

La publicité reste le cœur de la machine, avec 74 milliards de dollars générés par la recherche, YouTube et le réseau Google, soit plus de 70 % des revenus totaux (et une croissance annuelle de 14%). YouTube continue de jouer un rôle central, avec plus de 10 milliards de dollars de revenus publicitaires sur le trimestre, au-dessus des attentes de Wall Street. La plateforme mise désormais sur de nouveaux outils dopés à l’IA pour aider les créateurs à produire et monétiser leurs contenus.

Google Cloud se renforce, Gemini se réveille

Mais c’est le surtout cloud qui brille plus fort et attire toutes les attentions : la division affiche une croissance de 34 % en un an (NDLR : Azure fait mieux avec 40%), atteignant 15,1 milliards de dollars. Et ses bénéfices opérationnels ont quasiment doublé sur la période. « Google Cloud a accéléré, terminant le trimestre avec un carnet de commandes de 155 milliards de dollars », a expliqué Sundar Pichai. Cette dynamique est portée par la demande en infrastructures d’IA et par l’adoption massive de Gemini, l’assistant IA de Google, désormais utilisée par plus de 650 millions de personnes chaque mois ! Par ailleurs, Google révèle que l’infrastructure API de Gemini gère désormais 7 milliards de tokens par minute !

Autre information utile, Google voit ses abonnés à ses services franchir pour la première fois les 300 millions d’abonnés payants (tous services confondus : Google One, Workspace, Gemini AI Pro, Gemini Ultra, YouTube Premium, etc.).

Le flux de trésorerie libre a bondi de 39% en un an, et ce malgré des investissements quasiment doublés. Ses dépenses CAPEX sont désormais estimées à 93 milliards de dollars pour l’année fiscale en cours contre 52 milliards l’an dernier.

 

À lire également :

Gemini Enterprise et agents IA : Google Cloud met l’intelligence autonome au cœur du travail

Qualcomm et Google confirment l’arrivée de PC sous Android

Procès Google vs DoJ : Google conserve Chrome mais perd ses exclusivités

Alphabet-Google accélère encore au Q2-2025