En quelques mois, Azure Copilot est passé du statut de “chat sympa dans le portail” à celui de véritable centre de commande du cloud Microsoft. À l’occasion de sa conférence Ignite 2025, Microsoft dévoile le nouveau visage très agentique du Copilot au cœur d’Azure.

Microsoft débute ce soir sa grande conférence annuelle Ignite 2025. Et un mot éclaire déjà toute la conférence et la pluie d’annonces qui l’accompagne : Agentique. Microsoft bascule tout son écosystème de plateformes et de logiciels dans l’ère de l’IA agentique avec des agents à toutes les sauces mais aussi une pléthore de nouvelles briques pour les piloter, les contrôler, les sécuriser.

Et Azure n’échappe pas à ce repositionnement intégral. Son assistant IA « Azure Copilot » devient une couche d’IA opérationnelle, greffée au plan de contrôle Azure, capable d’accompagner tout le cycle de vie de l’infrastructure, de la conception à la remédiation, en passant par la migration, l’optimisation et la résilience.

L’outil quitte le registre du simple assistant conversationnel pour devenir un ensemble d’agents spécialisés, directement intégrés au portail Azure, à PowerShell et à la CLI, capables d’aider les équipes à migrer, exploiter et moderniser en continu des workloads hébergés sur Azure ou même… ailleurs !
L’objectif affiché est d’offrir une gestion de bout en bout du cycle de vie de l’infrastructure cloud, de manière plus efficace et plus automatisée afin de simplifier la maîtrise d’un univers cloud d’une richesse infinie et donc devenu indigeste et complexe.

D’un chat contextuel à un véritable “command center” infra

Le “nouvel” Azure Copilot veut réinventer l’expérience Azure. Microsoft le décrit comme un command center immersif en plein écran, propulsé par des capacités de raisonnement GPT-5, de génération d’artefacts et de scénarios pilotés par Azure Resource Manager (ARM).
Concrètement, Copilot n’est plus seulement un volet de chat : il devient une surface de travail à part entière, dans laquelle les équipes peuvent invoquer l’IA au sein de leurs workflows existants, avec un contexte conservé (historique de chat, actions en ligne dans le portail Azure) et des expériences personnalisées.

Cette intégration profonde au plan de contrôle Azure est importante pour les opérations. Les agents Copilot ne vivent pas à côté de l’infrastructure, ils s’y connectent de façon native via ARM, ce qui leur permet de comprendre l’état des ressources et de proposer des actions directement applicables sur les abonnements, groupes de ressources et services concernés.

Des agents spécialisés pour tout le cycle de vie infra

La valeur d’Azure Copilot pour les opérations tient surtout à la palette de capacités annoncées. Microsoft aligne six grands domaines, qui couvrent l’ensemble du cycle de vie d’une infra cloud.

Le premier, le Déploiement, vise à simplifier la planification et le provisioning. Les agents Copilot doivent aider à concevoir et déployer des infrastructures en s’appuyant sur les bonnes pratiques du Well-Architected Framework et en guidant les utilisateurs vers des configurations conformes aux modèles recommandés.

Vient ensuite la Migration, avec un focus explicite sur l’accélération des projets de passage au cloud et de modernisation. Copilot embarque des capacités d’automatisation de la découverte et génère des recommandations IaaS et PaaS pilotées par l’IA. Cette brique est conçue pour s’intégrer avec GitHub Copilot afin d’aider à moderniser les applications .NET et Java, en transformant l’inventaire applicatif en plans de développement exploitables.

Autre axe, l’Optimisation cible la réduction des coûts et l’arbitrage entre finances et durabilité. Les agents Copilot sont chargés de faire remonter les actions à fort impact, de comparer les scénarios sous l’angle financier et carbone, puis de guider l’exécution via des workflows agentiques qui réduisent l’effort et renforcent la confiance dans les recommandations.

Sur le volet Observabilité, Copilot s’appuie sur les métriques, traces et journaux issus d’Azure Monitor, qu’il s’agisse d’Application Insights ou de groupes de services dotés de modèles de santé. Il doit aider les équipes à enquêter sur des applications full-stack, en corrélant les couches applicatives et d’infrastructure, puis en proposant des étapes de mitigation.

La Résilience fait l’objet d’un bloc dédié. Les agents Copilot promettent d’accompagner la continuité d’activité via des recommandations de résilience zonale, des scripts d’auto-remédiation, l’orchestration des objectifs RPO/RTO, ainsi que des protections intégrées de conformité et de lutte contre les ransomwares. L’idée est de pouvoir planifier, valider et maintenir des environnements résilients à partir de résumés intelligents, de configurations et d’insights intégrés dans l’expérience Copilot.

Enfin, la brique Troubleshooting est tournée vers la résolution d’incidents. Les agents prennent en charge des scénarios de diagnostic initiés par l’utilisateur, identifient des causes racines probables et proposent des actions correctrices pour différents types de ressources, notamment les machines virtuelles, les clusters Kubernetes et les bases de données. Lorsque la situation le justifie, Copilot peut en outre créer automatiquement des tickets de support pour escalader le cas.

Pris ensemble, ces six domaines dessinent bien ce que Microsoft vise : faire d’Azure Copilot un compagnon opérationnel qui suit le cycle de vie d’une application, de la définition de l’architecture jusqu’au traitement des incidents de production.

Des garde-fous pensés pour les équipes IT centrales

L’introduction d’agents capables d’influer directement sur l’infrastructure pose évidemment des questions de gouvernance. Microsoft insiste sur le fait que les capacités agentiques d’Azure Copilot respectent intégralement les contrôles existants. L’assistant s’appuie sur les rôles et droits définis dans role-based access control, sur les Azure Policy et sur les cadres de conformité déjà en vigueur. Il doit, par conception, demander une confirmation explicite avant d’appliquer tout changement.

Au-delà de ces principes, l’éditeur met en avant des garde-fous de niveau entreprise, qui doivent permettre aux équipes IT centrales de garder la main sur la conformité, les politiques et la transparence des opérations. L’IA n’est pas introduite comme un “raccourci” contournant les processus de gestion de changements, mais comme une couche supplémentaire au-dessus d’un cadre de sécurité et de gouvernance déjà en place.

Une IA opérationnelle, pensée pour les workloads “n’importe où”

Un point important de cette stratégie réside dans l’ambition de couvrir des workloads “qui tournent n’importe où”. Les agents Azure Copilot sont décrits comme capables d’aider à migrer, exploiter et moderniser des charges, qu’elles soient déjà dans Azure ou encore en dehors, avec une logique de gestion de cycle de vie de bout en bout.

Cette approche traduit une volonté de faire d’Azure Copilot un outil opérationnel, pas seulement un assistant de confort. En centralisant planification, migration, optimisation, observabilité, résilience et troubleshooting dans une expérience unique, Microsoft cherche à positionner l’IA au cœur des pratiques quotidiennes des équipes d’exploitation, tout en affichant un message rassurant sur le respect des contrôles existants.

Sur le papier, la promesse est belle. En pratique, elle devrait déclencher bien des débats stratégiques au sein des DSI pour déterminer où, quand et comment activer ces agents Copilot dans leurs environnements, quels périmètres de workloads leur confier et comment articuler ce nouvel étage d’IA opérationnelle sans remettre en cause les bonnes pratiques actuelles de run, de FinOps et de gestion de la continuité. Microsoft reconnaît attendre les retours de terrains pour ajuster le comportement futur d’Azure Copilot.

 

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