Le marché mondial du cloud hybride qui devrait peser 91 milliards de dollars d’ici à 2021. La tendance est forte et toute organisation y sera confrontée. Il est donc impératif pour les entreprises de s’interroger sur l’adéquation entre leur stratégie Cloud et leurs futurs besoins de stockage et de reprise. Même si la tentation d’un déploiement cloud rapide est grande, les entreprises ne devraient pas céder à la précipitation mais plutôt s’interroger en profondeur sur les conditions de leur adoption du Cloud. Elles devraient examiner la globalité des besoins et la trajectoire de croissance de leur activité ainsi que les effets durables et en profondeur que le Cloud pourra avoir une fois combiné aux processus de sauvegarde et de restauration.

Maintenir une stratégie de sauvegarde et de restauration des données en interne peut s’avérer coûteux, prendre du temps et mobiliser beaucoup de ressources. Cela peut aussi être un poids pour le service IT, en détournant les équipes des véritables défis du métier. Une récente étude d’ESG montre qu’il existe une forte demande de solutions externalisées de sauvegarde et de restauration. Selon cette dernière, une entreprise sur deux se délesterait volontiers de sa stratégie interne si elle le pouvait.

Qu’est-ce qui peut empêcher les entreprises de déployer une solution Cloud adaptée ?

Beaucoup trop de bruit entoure actuellement la question de l’adoption du Cloud. Les propriétaires d’entreprise sont confrontés à trois types de pressions en particulier : tout d’abord, le Cloud public fait l’objet d’informations vraies et fausses qui empêchent les gérants d’entreprises de se faire une idée claire de ce à quoi elles peuvent s’attendre. Deuxièmement, les conditions d’accès sont faciles avec des coûts de déploiement du Cloud bas, si bien que les entreprises risquent d’adopter une solution mal adaptée à leurs besoins. Enfin, comme les entreprises s’engagent dans une transformation numérique rapide, les volumes de données à stocker et à analyser progressent à un rythme exponentiel.

Comment organiser sa décision de déploiement Cloud ?

Conscientes de ces pressions, les entreprises devraient prendre du recul et s’accorder le temps d’explorer des solutions adaptées à leurs besoins de stockage et de restauration. Elles doivent tout d’abord décider si elles souhaitent archiver leurs données ou opter pour une capacité de stockage supérieure. Elles doivent se préparer pour d’éventuels goulets d’étranglement, par exemple en évaluant l’impact que des périodes de faible latence peuvent avoir sur leur capacité de sauvegarde et de restauration. Cet état d’esprit « proactif » peut aider les entreprises à prendre les bonnes décisions et à justifier du retour sur investissement au moment de prévoir de nouveaux déploiements.

Après avoir posé ces hypothèses de travail et ces plans, les entreprises doivent sélectionner un fournisseur et effectuer une analyse coût/avantage détaillée. Elles ont intérêt à demander aux fournisseurs de leur remettre un récapitulatif détaillé et complet des avantages de chaque solution.

Quels aspects évaluer avant de se décider à adopter une solution Cloud spécifique ?

Du point de vue du stockage, de la sauvegarde et de la restauration, une vision à long terme s’impose. Avant de se décider à adopter une solution spécifique, les entreprises devraient se poser les questions suivantes :

Taux de croissance de l’entreprise : Les besoins et les objectifs des entreprises évoluent constamment. Pour cette raison, les équipes de direction doivent non seulement tenir compte des contraintes de budget actuelles mais aussi adopter une vision à long terme, en estimant l’augmentation des volumes de données des 5 à 10 ans à venir. Une décision prise aujourd’hui, fondée sur une estimation de l’ordre du téraoctet, peut évoluer pour atteindre le pétaoctet en l’espace de 5 ans, et faire porter des pressions excessives sur la solution choisie de sauvegarde et de restauration finalement inadaptée.

Consommation des données : Les entreprises devraient faire preuve de méthode dans leur façon de trier et de classifier les données. Souvent, les entreprises et les individus ont une connexion quasi « émotionnelle » avec leurs données, qui occasionne un surcroît de protection et des capacités de stockage qui débordent faute de contrôle. Les entreprises devraient plutôt établir des catégories de données et déterminer ce qui a besoin d’être sauvegardé, la durée de stockage par catégorie et la rapidité de restauration attendue.

Consolidation Cloud : Les entreprises devraient aussi tenir compte du fait que le marché du Cloud risque de vivre une consolidation sous l’effet de laquelle des géants comme Microsoft et Amazon éclipsent de plus petits fournisseurs, une tendance qui s’accélère selon une étude récente de Forrester. La migration vers le stockage Cloud en est à ses débuts et des problèmes risquent de se poser si les entreprises souhaitent récupérer leurs données auprès d’un fournisseur. Le coût du changement de fournisseur risque aussi d’être prohibitif, surtout pour les entreprises au budget serré.

Réglementation/législation : Les entreprises ont intérêt à se méfier des changements de réglementation concernant leurs données, car le risque est grand d’un impact majeur sur leur stratégie de stockage ; le nouveau règlement général de l’UE sur la protection des données pourra causer des difficultés pour les entreprises qui voudront déplacer leurs données par-delà les frontières.

Environnement : Stocker de gros volumes de données sur site peut coûter très cher en facture d’énergie. L’adoption d’une solution Cloud peut être très utile pour alléger l’empreinte carbone et les coûts associés.

Existe-t-il une façon de prendre la température d’une stratégie d’adoption Cloud ?

Si les avantages de flexibilité et d’innovation offerts par le Cloud sont largement documentés, les entreprises doivent cependant faire preuve de prudence et avancer progressivement dans leur adoption du Cloud plutôt que d’avoir recours à des solutions ponctuelles rapides et aux options apparemment les moins chères.

Comme les entreprises ne peuvent pas externaliser à 100%, dans l’intervalle, elles devraient expérimenter une solution de cloud hybride et élaborer une stratégie de protection des données qui prenne en compte les utilisateurs et les terminaux qu’ils utilisent. Ainsi, elles pourront appréhender la situation, migrer d’un coup plusieurs téraoctets de données hors site et voir comment les systèmes répondent et quel est l’impact sur l’activité. Cette approche mesurée est la plus favorable pour permettre aux entreprises de s’approprier les gains de flexibilité et d’innovation IT liés à l’adoption du Cloud sur le long terme.

 

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Bénédicte Olivain est Regional Sales Manager chez Dell