Dans un mail envoyé à l’ensemble des salariés il y a quelques jours, Gini Rometty, CEO d’IBM, indique qu’elle avait décidé une des plus grandes réorganisations jamais entreprises.

Dans ce mail publié en partie par la lettre spécialisée ITJungle (IBM Reorganizes To Reflect Its New Business Machine), la CEO d’IBM explique : « Il y a un an, nous avions défini les bases de notre stratégie et indiqué que les investissements réalisé par IBM, les acquisitions, les cessions d’acquisitions – et nos propres pratiques – devraient être redéfinis par nos impératifs stratégiques autour des données (au sens analytics : NDLR), du cloud et de la sécurité. Cette dernière année a valider notre stratégie alors que nos clients investissent massivement dans ces nouvelles technologies. Notre indudrie se restructure rapidement et IBM y répond de manière très active comme le montre les événements et réalisations de l’année 2014 : la création de la division Watson, l’expansion du cloud autour de Softlayer, le lencement du Power8, la création de notre plate-forme PaaS avec BlueMix, les investissements de 3 milliards de dollars dans la prochaine génération de semiconducteurs, l’acquisition de Cloudant, la cession des activités de fabrication de serveurs x86 et de semiprocesseurs, l’alliance avec Apple dans le domaine de la mobilité, le partenariat avec SAP, Tencent et avec Twitter dans le domaine du big data ».

Certes, c’est un programme chargé et de nombreuses initiatives mais il semble que si l’on en juge par les résultats sur une période plus longue, IBM a du mal à trouver de nouvelles sources de croissance qui remplacent les activités déclinantes, notamment autour des mainframes (ventes des matériels mais aussi de logiciels et de services). Résultat : une croissance significativement plus faible que l’industrie, un chiffre d’affaires par salarié en baisse…

« Depuis l’annonce de ses Roadmap 2010 et Roadmap 2015, IBM s’est transformé en entreprise entièrement dédiée à la gestion financière. L’actif le plus important, ses salariés, s’est transformé en un simple moyen pour atteindre cet objectif. Le bénéfice par action est devenu le principal but de l’entreprise ». C’est ainsi que s’exprimait la fédération syndicale IBM Global Union Alliance dans une note intitulée « Calls for a reorientation of IBM » qui appelle clairement à un changement de stratégie ». Dans sa Roadmap 2015, IBM s’est donné comme objectif  d’atteindre un bénéfice de 20 dollars par action en 2015.

Alors que la Compagnie annonçait dix trimestres consécutifs de chiffre d’affaires en baisse, elle réussissait le tour de force de préserver sa profitabilité. Jusqu’au dernier trimestre où les marchés financiers ont sanctionné cette stratégie et appliqué une sérieuse correction. Le dernier trimestre s’inscrivait dans cette évolution avec en plus des provisions suite à la vente de l’activité semiconducteurs à GlobalFoundries qui réduisaient le bénéfice net comme peau de chagrin. Résultat : le titre perdait 16 % en une journée.

 Évolution de l’action IBM sur un an13 IBM1

Il était dnc urgent de ne plus attendre. L’information a d’abord été dévoilée par le magazine The Register (IBM ushers in BIGGEST EVER re-org for the cloud era, say insiders) selon laquelle IBM engagerait la plus vaste réorganisation interne de son histoire. L’organisation actuelle en silos (matériel, logiciels, services) serait remplacée par de nouvelles unités incluant R&D, ventes et livraisons, systèmes, Global Technology Services, cloud, Watson, sécurité, commerce, analytique. La mobilité pourrait quant à elle recouvrir plusieurs divisions. De leur côté, les équipes ventes en charge du matériel et des logiciels seraient regroupées au sein d’une division Business Partner Group.

Cette organisation ne correspondrait plus aux besoins et aux attentes de clients qui souhaitent de plus en plus avoir un seul interlocuteur. « A long terme, IBM doit devenir une entreprise qui a du sens dans cette nouvelle ère de consommation informatique et avec laquelle il est plus facile de travailler » indiquait une source interne selon le magazine britannique. Mais bien souvent, réorganisation s’entend aussi par réduction des effectifs. IBM avait déjà commencé sur son front indien. Elle devrait donc s’appliquer aussi dans les autres régions. La seule interrogation à ce jour concerne la magnitude de ces réductions d’effectifs.

Évolution de quelques indicateurs depuis 2000

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Évolution des trois grandes activités depuis 200013 IBM2Evolution

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