L’USF a clôturé l’édition 2024 de sa convention il y a quelques jours. L’occasion pour InformatiqueNews et IT for Business de faire un point sur cet évènement et les sujets chauds de l’écosystème SAP avec le président de l’association, Gianmaria Perancin.
L’USF est l’association incontournable pour les utilisateurs francophones de SAP et l’écosystème IT français. Forte de ses 450 membres, elle représente 75 % des entreprises du CAC 40 et 66 % du SBF 120, couvrant ainsi un large éventail des grandes entreprises françaises. À la tête de cette organisation, Gianmaria Perancin joue un rôle essentiel en tant que porte-parole des utilisateurs, en particulier dans leurs relations avec l’éditeur SAP.
Il est cette semaine le Grand Témoin de Guy Hervier, l’occasionde faire le point sur les récentes évolutions de l’USF et des relations avec SAP. Notre invité rappelle d’emblée que l’USF se positionne non pas comme un adversaire, mais comme un co-constructeur avec SAP, cherchant à maximiser la valeur des investissements réalisés par les entreprises dans les solutions du géant allemand.
Les relations avec SAP : satisfaction, mais vigilance
L’une des grandes révélations de la récente convention USF 2024 est l’amélioration générale des relations avec SAP, reflet de la satisfaction croissante des utilisateurs. Selon Gianmaria Perancin, « 90 % de nos membres prévoient de continuer à utiliser SAP à l’avenir, et 40 % envisagent même d’utiliser davantage de solutions SAP. »
Une évolution notable, mais non sans interrogations. Parmi les préoccupations exprimées par les adhérents, 30 % d’entre eux regrettent toujours la complexité de la mise en œuvre des solutions SAP, un sujet qui revient régulièrement sur la table.
Gianmaria Perancin souligne également la nécessité pour SAP de prendre en compte les retours critiques de ses clients, notamment sur la question des audits de licences, souvent perçus comme des « tiroirs-caisses » pour l’éditeur. Un sujet « chaud » qui requiert toute la vigilance de l’USF pour garantir une transparence et une équité dans ces pratiques.
S/4HANA et le cloud : le tournant stratégique
La migration vers S/4HANA reste un autre enjeu de taille. Malgré une décennie depuis l’annonce de cette solution, seulement 24 % des entreprises membres de l’USF ont totalement migré, tandis que 21 % sont en cours de transition. Pour les 55 % restants, le défi de la migration devient de plus en plus pressant à l’approche de la fin de la maintenance de l’ancienne version en 2027 (ou 2030 avec l’extension). Gianmaria Perancin appelle à ne pas attendre la dernière minute, avertissant que la pénurie de compétences pourrait faire grimper les coûts de migration.
La montée en puissance du cloud est ainsi un sujet brûlant, avec des questions complexes autour des choix entre cloud privé, public ou hybride, et les solutions telles que RISE with SAP, qui, selon Gianmaria Perancin, sont encore peu comprises malgré un intérêt grandissant.
L’intelligence artificielle : un potentiel en gestation
L’entretien est aussi l’occasion d’évoquer l’intelligence artificielle et l’intégration de Joule, l’IA de SAP. Si SAP promet une révolution avec l’IA générative, notre invité reste prudent : « Seulement 18 % des utilisateurs considèrent la stratégie de SAP en matière d’IA comme adaptée. »
Il souligne l’importance d’une adoption progressive et réfléchie de ces technologies, avec un œil critique sur leur impact environnemental et économique.