L’entreprise d’aujourd’hui prône l’holacratie et le décloisonnement. Mais les dirigeants ne sont pas toujours en phase avec le reste de l’équipe, dans la prise de décisions, la stratégie et l’opérationnel. La transformation digitale de l’entreprise est en marche, mais nécessite une modernisation en son cœur : le mainframe, que les chefs d’entreprise ne sont pas toujours prêts à abandonner. Quelques points pour leur prouver leur erreur.
« Pourquoi réparer ce qui n’est pas cassé ? »
Depuis des décennies, bon nombre de grandes entreprises ont fonctionné sur une infrastructure mainframe. Intervenant dans près de 60 % des transactions financières mondiales et des processus de base en entreprise, le mainframe demeure un incontournable dans beaucoup de secteurs. Néanmoins, pour que ces entreprises restent compétitives, il est nécessaire de le moderniser, pour ainsi réagir face aux menaces, mais aussi aux opportunités du marché.
En effet, les directions d’entreprise se concentrent le plus souvent sur le résultat dans le bilan. Il faut donc mettre en avant le fait que plusieurs dangers pèseront sur l’entreprise si les mainframes restent inchangés, et notamment les coûts inhérents à la plateforme, à son évolutivité et à sa capacité – ou non – à supporter les profondes mutations digitales.
Faire appel aux nouveaux acteurs du marché
Les directions, lorsqu’ils sont (un peu) conservateurs, doivent être poussés dans leurs retranchements. Objectif : leur faire prendre conscience qu’en dehors d’Oracle et IBM, il existe pléthore d’autres acteurs, plus petits, qui gagnent non seulement à être connus, et qui progressent rapidement sur un marché de plus en plus dynamique. Ces mêmes acteurs proposent en outre des solutions adaptées au monde de l’entreprise, qui ne nécessitent pas forcément une réécriture complète du code des applications utilisées.
Il est donc important de rappeler aux dirigeants que faire le choix de ne pas moderniser un système en revient à être passif face à la transformation digitale et au besoin d’innover qui en découle. Cette transformation digitale se globalise au sein de tous les services de l’entreprise et verrouiller des données sensibles au sein d’un mainframe peut en être un frein. En effet, ces données ne sont pas toujours accessibles par des outils d’analyse plus modernes lorsqu’elles sont protégées au sein d’une infrastructure mainframe.
Favoriser le nomadisme et des supports mobiles
Conserver un environnement mainframe au sein d’entreprises souhaitant entamer une transformation digitale engendre de nombreux risques, ainsi que des coûts qui représentent des freins considérables aux investissements et donc à l’innovation.
Pourtant, le marché impose aux entreprises le lancement permanent d’applications mobiles, par exemple, ou encore de nouveaux services plus flexibles et favorisant le nomadisme. Autonomie, liberté d’organisation, gestion plus souple du temps, possibilité de supprimer des tâches sans valeur ajoutée … En effet, le nomadisme, preuve de la confiance accordée par l’employeur, permet d’attirer des talents et séduit par la latitude laissée au salarié.
Mais le nomadisme impose également de se doter de nouveaux outils de communication interne pour s’assurer de générer un sentiment d’appartenance à l’entreprise, notamment auprès de ses salariés mobiles. Ce qui induit donc une modernisation des mainframes.
La modernisation mainframe : un investissement sur le long terme
Si les évolutions technologiques que le marché mondial connaît depuis plusieurs années sont faciles à intégrer aux environnements distribués, le mainframe reste, quant à lui, à la traîne. En effet, le mainframe n’a jamais été conçu pour supporter des infrastructures de type Cloud, la mobilité ou le Big Data.
Et ces derniers étant largement présentés comme technologies d’avenir du numérique, les entreprises n’ont d’autre choix que de les exploiter au mieux. Aujourd’hui, l’accès aux données quasi-illimité multiplie de façon exponentielle le volume des transactions ainsi que les coûts et la maintenance des mainframes, facturés à l’utilisation. De plus, la pénurie de développeurs dans les différents langages pour mainframe reste un problème majeur dans la plupart des entreprises y ayant encore recours.
Les avantages du rehosting du mainframe
Ainsi, le seul problème avec la modernisation du mainframe se rapporte aux difficultés que comporte la réécriture de l’ensemble des applications. Un projet qui peut s’avérer donc coûteux et risqué mais qui n’est plus nécessaire d’entreprendre grâce au rehosting des applications mainframe. Son principe est simple : migrer sans aucune réécriture ou modification l’ensemble des applications, ressources et données du mainframe vers un environnement compatible de type ouvert sur architecture x86, on-site et/ou dans le Cloud. Cette méthode a plusieurs avantages. En plus de la réduction de 66% à 80% du coût des opérations des mêmes applications, le rehosting des applications mainframe permet de conserver les équipes et la connaissance actuelle du contenu des Applications, réduisant le risque associé à une réécriture ou une transformation de ces programmes et les freins au changement qui viennent le plus souvent de l’intérieur de l’organisation elle-même.
Par ailleurs, les applications peuvent être écrites en COBOL, PL/1, Assembleur, Natural ou dans d’autres langages et les mainframes peuvent provenir d’IBM, de Fujitsu ou d’autres fournisseurs. Et pour de nombreuses entreprises, le rehosting peut être un moyen satisfaisant de procéder à la révision des architectures mainframe. La sécurité est également améliorée, puisque la sécurité des mainframes existants est maintenue et que les sauvegardes supplémentaires fournies par les bases de données SQL modernes peuvent désormais être utilisées rapidement et efficacement.
En d’autres termes, moderniser son mainframe est désormais non seulement à la portée de toutes les entreprises, mais doit en plus être considéré comme un « must do ».
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Timothée Wirth est CEO France & Regional VP TmaxSoft France