Libérer les équipes tech du poids de la maintenance pour doper l’agilité : c’est le pari relevé par Clever Cloud, qui bouscule les standards avec son PaaS flexible, sa culture open source et sa vision résolument européenne du cloud. Son fondateur et PDG, Quentin Adam, est notre invité de la semaine.
Créée en 2010 à Nantes, Clever Cloud s’est d’emblée posé en alternative européenne au modèle des hyperscalers. « Clever Cloud a un objectif, c’est de permettre aux entreprises de faire leur évolution industrielle de la prestation intellectuelle, en allant le plus vite possible » , résume son président-fondateur Quentin Adam. Platform-as-a-Service et Database-as-a-Service au départ, l’offre s’est étoffée, mais la promesse reste la même : décharger les équipes du run pour qu’elles livrent plus vite.
Le dirigeant revendique une cadence inégalée : « Si on compare à Azure ou AWS, on est huit fois plus souvent en production ». Ce gain vient d’une automatisation poussée du maintien en conditions opérationnelles, doublée d’une portabilité totale : « Moi, je suis agnostique », glisse-t-il, prêt à déployer la plateforme dans ses propres baies, chez un cloud souverain, chez les GAFAM ou on-premise selon les contraintes de données et de coût .
La différenciation passe aussi par la maîtrise du bas niveau. L’éditeur recompile son kernel Linux : « Un Ubuntu, c’est 400 Mo ; nos kernels font 20 Mo, sans système de modules, responsable de 50 % des failles graves en quinze ans » .
Même logique d’ingénierie pour la virtualisation, où Clever Cloud travaille sur KVM, Cloud Hypervisor ou Xen afin d’isoler chaque application et de pratiquer une défense en profondeur.
À l’heure de l’IA générative, Quentin Adam garde le même pragmatisme industriel : « Philosophiquement, l’IA, c’est juste un crayon très, très, très efficace ; pour un développeur de haut niveau, c’est cinq juniors en plus… on voit déjà des gains de productivité de 15 à 20 fois » . La passerelle Clever AI centralise ainsi toutes les API de modèles et pilote leur coût pour éviter le shadow AI dans les entreprises.
Côté produit, Clever Cloud revendique avoir « été le premier cloud public à supporter Docker » et annonce un Kubernetes managé inspiré de GKE, branché sur sa base distribuée Materia . Materia, justement, vise « à rivaliser avec Spanner ou Snowflake » grâce à un mode clé-valeur compatible Redis et Dynamo, et à une brique Vault chiffrée conçue avec l’ANSSI .
Autant d’arguments pour ceux qui cherchent la vitesse du cloud sans renoncer ni à la souveraineté des données, ni à la maîtrise technique d’une pile entièrement contrôlée.