Le groupement CISPE, formé par différents acteurs européens du cloud, s’élève contre les récents changements de licences de VMware et demande à l’Europe de réguler les pratiques de Broadcom.

Décidément plus rien ne va dans l’univers VMware depuis son rachat par Broadcom. Clients, partenaires et revendeurs n’apprécient guère les changements structurels et de licences imposés par le groupe acquéreur.  Dans un billet de blog célébrant les 100 premiers jours de VMware dans le giron de Broadcom, le CEO du groupe, Hock Tan, expliquait « bien évidemment, nous sommes conscients qu’un tel niveau de changement a créé un certain malaise parmi nos clients et nos partenaires. Mais toutes ces mesures ont été prises dans le but d’innover plus rapidement, de répondre plus efficacement aux besoins de nos clients et de faire en sorte qu’il soit plus facile de faire des affaires avec nous. Nous nous attendons également à ce que ces changements se traduisent par une plus grande rentabilité et de meilleures opportunités de marché pour nos partenaires ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’avis n’est pas partagé par tous les clients et partenaires. Ainsi l’association de fournisseurs de cloud CISPE (bien connue pour ces actions contre Microsoft) – qui regroupe notamment des Français comme Outscale, Infoclip, et IKoula mais aussi des acteurs européens comme Clever Cloud, Caelis, Jotelulu ou upCloud – est montée au créneau la semaine dernière pour dénoncer la suppression des licences perpétuelles et les nouvelles pratiques commerciales. « Les clients Cloud, y compris les organismes du secteur public, les grandes entreprises européennes, les PME et les startups se sentent menacés par les nouvelles conditions contractuelles et les augmentations de prix» affirme le CISPE dans un communiqué.

Et d’en rajouter une couche en précisant que « plusieurs membres de la CISPE déclarent que s’ils n’ont pas la possibilité d’acquérir des licences et d’utiliser les produits VMware, ils feront rapidement faillite et devront mettre la clé sous la porte ».

Le CISPE, par la voix de son secrétaire général, Francisco Mingorance, estime même que « Broadcom rançonne le secteur en s’appuyant sur la position dominante de VMware dans le secteur de la virtualisation pour imposer des conditions de licence déloyales et soutirer des rentes déloyales aux clients européens du Cloud ».

Le CISPE réclame à minima « une pause immédiate dans les résiliations de contrats et la possibilité pour les clients de sortir du contrat pluriannuel imposé par Broadcom dès que des alternatives viables seront disponibles ». Le CISPE demande également aux autorités européennes de considérer « VMware » comme un « Gatekeeper » dans le cadre du DMA (Digital Market Act), d’examiner de très près les agissements de Broadcom et de prendre les mesures qui s’imposent.

Pour le CISPE, l’Europe ne peut laisser Broadcom poursuivre sa politique actuelle. Pour Francisco Mingorance, « en plus d’infliger des dommages financiers à l’économie numérique européenne, ces agissements vont finir par décimer le secteur indépendant des infrastructures Cloud en Europe et réduire encore davantage la diversité des choix offerts aux clients ».

 

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