À plusieurs reprises, l’expression « casser Internet » a fait les gros titres. Dernièrement avec la sortie de Windows 10, certains se sont demandé si l’Internet peut résister à l’assaut de millions de téléchargements d’un fichier de 3,5 Go. Alors que jusqu’ici l’Internet plie mais ne rompt pas, la question concernant la capacité à répondre à la demande croissante de transport de données persiste.

Qui a oublié le 12 août 2014 ? Ce jour, baptisé le «512k day», où un routeur à la technologie dépassée a failli provoquer une panne du réseau Internet. Pour mémoire, l’incident est survenu lorsqu’un opérateur mondial a ajouté 15 000 routes supplémentaires à la liste des chemins Internet gérés par ses routeurs. Les chemins d’accès supplémentaires ont alors occasionné un ralentissement, voire une interruption généralisée des performances Internet, en particulier sur les services en ligne, tels qu’Amazon, Ebay ou LinkedIn.

Internet est-il vraiment infaillible ?

L’incident du 12 août aurait pu être évité. Néanmoins, il a permis de mettre en lumière deux questions essentielles : une défaillance d’Internet est-elle toujours possible et les réseaux des entreprises sont-ils adaptés ?

D’après les résultats de l’enquête Connected World II de Tata Communications[1] : les Tigres asiatiques tels que Singapour et l’Inde voient dans les « Smart Cities » l’une des opportunités les plus prometteuses qu’Internet nous réserve pour les années à venir. Si Internet recèle un formidable potentiel, son réseau sous-jacent possède une richesse encore plus extraordinaire. En effet, derrière la fluidité de connexion que les utilisateurs attendent désormais des économies connectées, se cache le cœur même d’Internet : son infrastructure.

Si l’écosystème complexe alimenté par les fournisseurs de services Internet venait à être menacé, l’infrastructure du réseau serait soumise à une pression qui pourrait mettre en péril les connexions essentielles à un très grand nombre d’individus et d’entreprises.

Exploiter les technologies cloud et les réseaux hybrides afin de prendre en charge l’avalanche de données

Les attentes des entreprises et des particuliers sont multiples : terminaux connectés à la demande, mobilité et débit plus élevé.

Face à cela, les entreprises doivent se doter d’une infrastructure appropriée si elles veulent être capables de prendre en charge les caractéristiques techniques des nombreuses technologies qu’elles prévoient d’intégrer et dont la liste s’allonge rapidement.

Ces exigences constituent la raison même pour laquelle de nombreuses entreprises ont décidé de se tourner vers le cloud afin de répondre aux attentes de leurs utilisateurs et de leurs salariés, tout en maximisant les volumes massifs de données générés chaque jour dans le cadre de leur activité.

Le rapport Connected World[2]: « d’où vient internet? » a démontré que près des deux tiers des dirigeants de grandes entreprises (65 %) considèrent que l’adoption du cloud leur a permis d’accélérer l’accès à de nouvelles technologies. Ils sont plus de de deux tiers également à avoir observé une réduction des délais de livraison, grâce à la rationalisation de leurs processus métier.

Sur le plan des capacités, les entreprises sont conscientes de la pression croissante à laquelle elles sont soumises et de la nécessité de maintenir leurs réseaux à jour. Afin d’être parées à affronter les imprévisibles pics de trafic, elles doivent faire un choix : étendre leurs solutions sur site, une option potentiellement coûteuse et difficilement modulable, ou envisager les technologies en cloud.

Toujours selon l’étude Connected World, les entreprises privilégient de plus en plus la seconde solution. D’ici 2024, le stockage virtualisé aura pris le pas sur les solutions équivalentes sur site. Les entreprises prévoient que 58 % de leurs capacités de stockage et de traitement informatique résideront dans le cloud d’ici 10 ans, contre 28 % à l’heure actuelle.

Les entreprises ont également la possibilité de se tourner vers un réseau hybride MPLS / Internet. C’est une façon d’allier la haute performance du premier, en ce qui concerne la bande passante, au faible coût du second. Le principe est alors de limiter l’utilisation du réseau MPLS à la gestion des flux critiques et d’utiliser massivement l’Internet local pour les flux non critiques, tout en ayant la possibilité d’accéder aux applications cloud. De plus en plus de structures optent pour cette hybridation de leur réseau, synonyme de bénéfices économiques et techniques.

Le cloud et la mobilité constituent les solutions idéales pour soutenir l’économie numérique. Elles contribuent sans nul doute à révolutionner, à un rythme toujours plus rapide, la compétitivité des entreprises au niveau mondial.

Afin d’être prêts à répondre aux exigences des entreprises en constante évolution, les fournisseurs de services réseaux ont doté leur infrastructure de technologies permettant de relever les nombreux nouveaux défis. Aujourd’hui 99% du trafic mondial de données passent par les câbles sous-marins, moins coûteux et plus performants que les réseaux satellites. Alliée à la fibre optique, c’est une technologie qui ne présente pas de risque d’engorgement et qui permet aisément de faire face à l’augmentation de trafic.

Ce n’est que comme cela que nous pourrons conserver une longueur d’avance et affronter l’explosion du volume des données et le nombre sans cesse croissant de terminaux : en proposant un Internet adapté aux attentes des particuliers et des entreprises.

 

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Claude Sassoulas est Directeur général Europe chez Tata Communications

 

[1] http://www.tatacommunications.com/sites/default/files/ConnectedWorldII.pdf
[2] http://www.tatacommunications.com/sites/default/files/ConnectedWorldII.pdf