Les opérateurs de services financiers sont plus impactés que les autres industries en cas d’infrastructure IT désuète, faisant désormais planer un risque commercial sur l’ensemble du secteur. Mais quelle est l’alternative ?
Ces dernières années, les consommateurs se tournent de plus en plus vers de jeunes entreprises proposant des offres digitales plus faciles d’utilisation. Les grandes entreprises bancaires et du milieu des assurances sont particulièrement impactées par ce phénomène, en raison de normes plus contraignantes qui ralentissent les processus de transformation digitale. L’obsolescence progressive de leurs structures IT frustre les utilisateurs et l’émergence d’offres similaires provenant de nouveaux acteurs renforce encore plus les risques commerciaux pesant sur ces industries.
Des nouvelles solutions plus faciles d’utilisation ? Les fournisseurs traditionnels émettent des doutes.
Les fournisseurs traditionnels hésitent cependant à investir massivement dans des solutions IT plus modernes leur permettant de réduire leurs coûts et de proposer une meilleure expérience client, et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, il existe des préoccupations d’ordre réglementaire : toutes les nouvelles solutions ne répondent pas aux exigences complexes et grandissantes des autorités régulatrices. Ces inquiétudes sont souvent justifiées, et les consommateurs ont de fait souvent dû se passer d’alternatives plus modernes pour effectuer leurs transactions financières.
Deuxièmement, la menace constante liée aux vols de données, aux attaques contre les infrastructures et aux piratages informatiques qui font désormais partie intégrante de la vie numérique des entreprises. Le secteur financier est particulièrement touché : selon un sondage récent du Boston Consulting Group, les cyberattaques y sont 300 fois plus fréquentes par rapport aux autres industries. En effet, les données visées sont particulièrement sensibles, particulièrement celles liées aux clients et aux transactions bancaires. Il y a des craintes que les solutions modernes implémentées sur le cloud n’offrent pas la même protection que les échanges directs entre plusieurs individus à l’intérieur d’une entreprise, auxquels seul un groupe restreint de personnes a naturellement accès.
La sécurité est le facteur décisif
Cette situation conduit les opérateurs traditionnels vers un dilemme. Les consommateurs souhaitent gérer leurs finances avec plus de modernité et de flexibilité, de la même façon qu’ils font le reste de leurs achats depuis des années : facilement, en ligne et en garantissant bien sûr la protection de leurs données sensibles. Cette évolution des attentes des clients implique des normes de sécurité strictes et de nouvelles techniques d’encryptage. Or ces processus à l’intérieur des structures IT sont le plus souvent établis depuis un certain temps et plus difficiles à moderniser que dans les autres secteurs. Également, des opérations plus complexes telles que la contractation de prêts ou les services de conseils en investissements requièrent toujours dans de nombreux cas des rendez-vous physiques, des échanges de courriels ou des traitements par fax.
Malgré ce dilemme, les services financiers se tournent de plus en plus vers les solutions cloud qui deviennent de plus en plus intégrées aux structures IT des entreprises. En effet, selon le cabinet de consulting Bain, de 2012 à 2015 la demande en services cloud représentait 70% de la croissance du marché IT.
En 2017, 48 entreprises du Fortune Global 50 companies avaient annoncé publiquement l’adoption du cloud dans au moins une partie de leurs structures respectives, et McKinsey estime qu’environ 35% des entreprises mondiales fonctionneront intégralement sur le cloud d’ici 2021.
Par le biais de son étude annuelle Tech Trends, le cabinet d’audit et de consulting Deloitte quant à lui décrit comment le cloud est « progressivement devenu un élément incontournable pour les DSI », permettant « une meilleure capacité de contrôle liée à une meilleure gestion et exploitation des données ».
Les avantages du cloud n’ont pour l’instant pas encore été répercutés sur le consommateur final par le biais de produits appropriés, qui pourtant pourraient bénéficier des mêmes avantages. En effet, la collaboration entre les conseillers financiers et les clients finaux pourrait être grandement facilitée, notamment lors du traitement de documents, de la rédaction de contrats en temps-réel, du partage sécurisé de documents sensibles (par exemple, tout ce qui appartient au traitement des héritages).
A condition que les plates-formes développées soient conçues selon les principes suivants :
* Des données encryptées lors de leur transmission et de leur stockage.
* Des prestataires de services financiers disposant d’une vue d’ensemble complète sur ces données – où sont-elles stockées, qui y accède et à quel moment.
* Des paramètres de déblocage des données sensibles exclusivement entre les mains des services financiers, et non de l’utilisateur final
Si ces trois points sont respectés, le cloud peut devenir encore plus sécurisé que les processus bancaires actuels, qui eux demeurent sensibles à l’erreur humaine. Les systèmes de sécurité basés sur la technologie cloud disposent d’une puissance de calcul énorme et sont capables de détecter et repousser plus efficacement les menaces potentielles, notamment par le biais du machine learning. Le risque d’erreur humaine, qui après tout reste le facteur le plus vulnérable de la cybersécurité, peut être minimisé grâce à des paramètres d’approbation sécurisés et préétablis.
Les utilisateurs finaux à la recherche d’un prestataire de services financiers basés sur la technologie cloud, par exemple pour des conseils en investissement, doivent s‘assurer lors de leur choix que les trois points ci-dessus sont respectés. A cette condition, l’IT basé sur le cloud créé une situation de win-win : les clients bénéficient d’un nouveau type de service financier sécurisé, et dans le même temps l’ensemble des fournisseurs de services financiers peuvent trouver un nouveau levier de croissance pour les années à venir et continuer à rester compétitifs.
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Par Michael Mors, General Manager, Central Europe, Box