L’IA s’impose chez IBM : avec 9,5 milliards de dollars de commandes et une marge brute en hausse, Big Blue prouve qu’il reste un poids lourd du cloud hybride. Red Hat et le mainframe Z tiennent la cadence malgré les contextes économiques et géopolitiques difficiles.

IBM est traditionnellement l’un des premiers grands acteurs de l’IT à publier ses résultats trimestriels. De quoi donner le « LA » et prendre en avance le pouls de la Tech avant les publications des GAFAM dans les jours à venir.

Et la bonne nouvelle, c’est justement qu’IBM a livré un troisième trimestre 2025 solide, avec 16,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires trimestriel, en hausse de 9 % (7 % à taux de change constants) avec une marge brute GAAP portée à 57,3 % (+1,1 pt). Le bénéfice trimestriel s’élève à 1,74 milliard de dollars qui, dilué par action, ressort à 1,84 $ en GAAP, grevé par une charge fiscale non-cash liée à l’adoption de « H.R. 1 » à l’été, et à 2,65 $ en données « operating » (non-GAAP).

« Notre carnet d’affaires IA dépasse désormais 9,5 milliards de dollars », s’est réjoui le CEO du groupe, Arvind Krishna.

Dans le détail : Red Hat, l’IA et le mainframe Z porte la croissance

Le segment Software progresse de 10 % à 7,2 milliards de dollars. L’automatisation mène la danse (+24 %), suivie des offres Data (+8 %). La franchise « Transaction Processing » recule légèrement (-1 %). Mais comme toujours, c’est le pilier « Hybrid Cloud (Red Hat) » qui rythme l’avancée du groupe avec une croissance de 14 %. Un rythme élevé mais inférieur à celui du trimestre précédent, ce que le marché a sanctionné dans l’immédiat avec une baisse du cours de 5% enregistrée dès la publication des résultats.

La division Infrastructure s’envole de 17 % à 3,6 milliards de dollars. La nouvelle génération IBM Z porte la sous-catégorie « Hybrid Infrastructure » à +28 % (IBM Z : +61 %), tandis que l’infrastructure distribuée gagne 10 %. Les activités de support restent étales.

Enfin, la division Consulting progresse de 3 % à 5,3 milliards de dollars, avec son segment « Intelligent Operations » à +5 %. Le carnet IA, qui agrège revenus logiciels transactionnels liés à l’IA, nouveau SaaS ACV et signatures de conseil sur des offres spécifiques, dépasse les 9,5 milliards de dollars et nourrit les signatures. L’IA tire les missions, même si la montée en charge reste progressive côté services.

Sur le trimestre, IBM a généré 3,1 milliards de cash-flow opérationnel et 2,4 milliards de free cash-flow, tout en versant 1,6 milliard de dividendes. La trésorerie s’établit à 14,9 milliards, la dette totale à 63,1 milliards (dont 11,3 milliards pour IBM Financing).

La trajectoire confirme trois tendances utiles à la planification : un cycle mainframe encore porteur pour les charges critiques et la conformité, une poussée d’automatisation logicielle qui s’installe au-delà des POCs, et un volet données/IA qui s’organise autour d’un « book of business » désormais massif mais encore en phase de conversion.

Face à ces bons résultats malgré des perspectives incertaines et une géopolitique tendue, le groupe relève ses objectifs annuels : il envisage désormais une croissance 2025 « à plus de 5 % » à taux de change constants et un free cash-flow d’environ 14 milliards de dollars.

 

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