Malgré un climat économique tendu et des incertitudes politiques persistantes, IBM surprend Wall Street grâce à la robustesse de son activité logicielle et à l’essor de l’IA générative, affichant des marges solides et des perspectives de croissance préservées. Et ceci malgré la contraction de contrats publics et des tensions internes sur l’organisation du travail.

Un chiffre d’affaires trimestriel de 14,5 milliards de dollars (+1 %) et un bénéfice net trimestriel de 1,1 milliard de dollars, soutenus par la progression de 7 % de la branche Software et par une marge brute qui atteint 55,2 %Les résultats affichés par IBM au premier trimestres 2025 sont supérieurs aux prévisions des analystes de Wall Street alors que la crise économique est bien installée et que les entreprises, dépourvues de toute visibilité notamment en raison du climat géopolitique et des volte-faces incessants de Donald Trump, sont inquiètes.

Dans le détail, la division « Software » s’octroie la principale part avec un CA trimestriel de 6,3 milliards de dollars porté par une croissance de 13% de Red Hat et de 14% des solutions d’automatisation.
La division « Consulting » réalise un CA trimestriel de 5,1 milliards de dollars (en baisse de 2% par rapport à Q1-2024).
La division « Infrastructure » plafonne sous la barre des 3 milliards de dollars, handicapée par la contre-performance de la division « IBM z » qui chute de 15%, contre-performance prévisible et attendue alors qu’IBM vient juste d’officialiser son tout nouveau, tout beau, « z17 » !

« Nous avons dépassé les attentes sur le revenu, la profitabilité et le cash-flow libre, grâce à la forte demande pour l’IA générative », s’est réjoui Arvind Krishna, CEO d’IBM, en rappelant que le carnet de commandes lié à l’IA dépasse désormais 6 milliards de dollars, soit un bond d’un milliard sur le trimestre. James Kavanaugh, directeur financier, a souligné que « la combinaison de la croissance de la division logicielle et des initiatives de productivité entamées depuis un se traduit par une expansion significative de la marge opérationnelle ».

Pourtant, le titre IBM a décroché de près de 7 % dans les échanges post-séance. En cause : l’annulation ou la suspension de quinze contrats fédéraux, évalués à 100 millions de dollars, décidée par le Department of Government Efficiency (DOGE) dirigé par Elon Musk. Le groupe insiste sur le fait que les ventes à l’État fédéral pèsent moins de 5 % de son activité, mais admet que sa division Consulting devient « plus sensible aux arbitrages budgétaires et aux initiatives liées au DOGE ».

Afin de rassurer le marché, IBM a dérogé à sa pratique habituelle en publiant une prévision pour le deuxième trimestre : le groupe s’attend à un chiffre d’affaires attendu entre 16,4 et 16,75 milliards de dollars, légèrement au-dessus du consensus, et la confirmation d’un objectif annuel de croissance « d’au moins 5 % à change constant » pour un cash-flow libre de 13,5 milliards.

En parallèle, IBM serre la vis sur l’organisation du travail. Un mémo interne impose dès à présent aux forces de vente américaines de passer au minimum trois jours par semaine chez le client, dans un hub commercial ou dans l’un des cinq bureaux phares du groupe. Par ailleurs, les salariés vivant à plus de 80 kilomètres devront se déménager pour se rapprocher, IBM participant partiellement aux frais encourus. Enfin, les équipes digitales basées à Dallas déménageront à Austin en 2026. En interne, certains voient surtout dans cette initiative un moyen de pousser les profils expérimentés vers la sortie, alors que la société préparerait quelque 9 000 suppressions de postes aux États-Unis et un transfert de recrutements vers l’Inde.

 

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