Malgré un trou d’air sur l’infrastructure et le conseil, IBM affiche des résultats solides, soutenus par la demande en IA et la montée en puissance de Red Hat. L’acquisition de HashiCorp avance, le z17 arrive en 2025, et Big Blue compte bien capitaliser sur ces leviers pour accélérer son développement.
IBM a publié cette semaine ses résultats financiers du quatrième trimestre 2024, affichant un léger gain de revenus et confirmant une croissance notable dans les logiciels, portée notamment par l’essor de l’IA et par sa filiale Red Hat. En toile de fond, le groupe met en avant sa stratégie IA, son cycle de renouvellement mainframe attendu pour 2025 et l’avancement de son projet d’acquisition de HashiCorp pour afficher un regard positif sur les perspectives de l’année à venir.
Résultats du quatrième trimestre 2024
* Chiffre d’affaires : 17,6 milliards de dollars, en hausse de 1 % sur un an (+2 % à taux de change constant).
* Résultat net (GAAP) : 2,9 milliards de dollars, soit 3,11 dollars par action. En base non-GAAP, le BPA atteint 3,92 dollars.
* Logiciels (Software) : 7,9 milliards de dollars, en hausse de 10 % (+11 % à taux de change constant).
>> Red Hat bondit de 16 % (+17 % à taux de change constant).
>> Les solutions de Data & AI progressent de 4 % (+5 % à taux de change constant).
* Conseil (Consulting) : 5,2 milliards de dollars, en retrait de 2 % (+1 % à taux de change constant sur l’année).
* Infrastructures (Infrastructure) : 4,3 milliards de dollars, en baisse de 8 %. Le déclin de la gamme mainframe z16 impacte ce segment, dans l’attente du renouvellement z17 prévu en 2025.
IBM met particulièrement en avant la demande soutenue pour ses solutions d’intelligence artificielle : son « book of business » IA (ventes et contrats) atteint désormais 5 milliards de dollars, contre 3 milliards au trimestre précédent.
Les perspectives pour 2025
IBM anticipe une croissance d’au moins 5 % (à taux de change constant), portée par l’adoption de l’IA dans son portefeuille, l’accélération des ventes logicielles (notamment Red Hat) et le renouvellement mainframe prévu avec l’arrivée du z17 à la mi-2025.
La société ânticipe 13,5 milliards de dollars de free cash flow pour l’année, confortant sa capacité à investir dans l’innovation et à récompenser ses actionnaires. Certains analystes, plus optimistes, tablent sur un potentiel de croissance de 7 % hors effets de change mais envisage plutôt un free cash flow proche de 12,6 milliards de dollars.
Focus sur l’IA et Red Hat
IBM poursuit ses investissements IA, autant dans ses propres modèles que via des partenariats (CoreWeave, SAP, etc.). Près de 80 % des revenus IA d’IBM proviennent de prestations de conseil ; le reste inclut les ventes de logiciels et les offres SaaS.
Red Hat, de son côté, progresse de 16 % au dernier trimestre, un essor attribué à la migration de clients VMware vers l’open source, à la sortie d’OpenShift Confidential Containers et au rachat de Neural Magic.
Avancée de l’acquisition de HashiCorp
L’acquisition de HashiCorp, annoncée en avril 2024 pour près de 7 milliards de dollars, reste sous examen réglementaire. Le régulateur britannique (CMA) a ouvert une enquête début 2025, tandis que l’ACCC australien recueille des avis jusqu’au 4 février pour un avis provisoire en mars. IBM se dit confiant quant à la finalisation de la transaction, qu’elle voit comme un levier stratégique pour le cloud et la complémentarité avec Red Hat.
HashiCorp, éditeur de Terraform, a réalisé 173,4 millions de dollars de chiffre d’affaires (+19 % sur un an) et réduit sensiblement ses pertes.
Cycle mainframe : redémarrage attendu
Le recul de la division Infrastructures s’explique par la fin du cycle des mainframes z16. Mais les analystes tablent sur une reprise avec la prochaine génération z17, attendue à la mi-2025 et dont on connait déjà les principales puces. Ce lancement devrait contribuer à doper les résultats sur la seconde moitié de l’année et soutenir la croissance des licences logicielles (ELA), habituellement souscrites avec les nouveaux mainframes.
Au final, on retiendra que malgré un recul temporaire de la branche Consulting et un segment Infrastructures en repli, IBM clôt le quatrième trimestre 2024 sur des fondations solides, grâce à l’essor du logiciel et à l’adoption croissante de l’IA. Son « book of business » IA de 5 milliards de dollars témoigne de ce potentiel, tandis que l’acquisition de HashiCorp progresse sur le plan réglementaire. Le z17 devrait, de plus, stimuler la seconde partie de 2025 et permettre ainsi à IBM de bien résister malgré les conjonctures actuelles.