Traditionnellement, IBM est le premier grand acteur de la Tech a publié ses résultats trimestriels donnant ainsi le pouls du marché. Et ces résultats pour le troisième trimestre 2024 ne sont pas très bons laissant craindre une fin d’année difficile pour tous les acteurs de la Tech.
« L’incertitude économique, qui découle de plusieurs facteurs temporaires, notamment les problèmes géopolitiques, les élections à venir et l’évolution des taux d’intérêt et des niveaux d’inflation expliquent pourquoi nos clients ont moins dépensé au troisième trimestre » explique en préambule Arvind Krishna, le CEO d’IBM.
Car les résultats d’IBM pour ce troisième trimestre calendaire sont loin d’atteindre les espérances des analystes de Wall Street. IBM enregistre en effet une perte nette de 340 millions de dollars pour un chiffre d’affaires trimestriel total de 14,97 milliards de dollars en hausse de 1% par rapport à l’an dernier).
Pourtant, sa division logicielle a plutôt très bien performé porté par Red Hat et par l’IA. « Notre performance au troisième trimestre a été portée par une croissance à deux chiffres dans le secteur des Logiciels, incluant une nouvelle accélération de Red Hat. Nous constatons une dynamique exceptionnelle dans l’IA, nos modèles étant reconnus pour leur fiabilité, leur pertinence et leur rentabilité, tout en maintenant une position de leader en termes de performance. Notre portefeuille d’activités en IA générative dépasse désormais les 3 milliards de dollars, en hausse de plus d’un milliard par rapport au trimestre précédent », s’est ainsi réjoui Arvind Krishna.
Red Hat affiche ainsi une croissance de 14% sur ce trimestre (par rapport à Q3 2023) et porte toute la division logicielle. Arvind Krishna rappelle que depuis son acquisition il y a 5 ans, Red Hat a doublé de taille pour atteindre les 6,5 milliards de dollars et indique qu’OpenShift, la version Red Hat de Kubernetes, « est passé d’environ 100 millions de dollars en revenus récurrents annuels à 1,3 milliard de dollars, soit une croissance x10 ».
Suivant cette dynamique de Red Hat, les autres offres logicielles d’IBM (portés par les Paks) sont aussi orientées à la hausse avec +13% pour les solutions d’automatisation et +5% pour les solutions « Data & IA ». Petite déception dans ce tableau, les solutions de cybersécurité sont en baisse de 1% alors que les analystes voient pourtant les entreprises investir plus en 2024 sur leur cyber-résilience.
Avec un CA trimestriel de 5,2 milliards de dollars, la division Consulting d’IBM maintient des revenus stables tout en augmentant ses bénéfices de 11 %. Un bon résultat selon Arvind Krishna qui y voit les effets bénéfiques des « initiatives de productivité » engagées depuis un an. Un doux euphémisme pour désigner les importantes réductions d’effectifs opérées ces derniers mois.
La grosse déception vient en réalité de la troisième grande division d’IBM, celle des infrastructures, essentiellement portée par les mainframes. En baisse de 7%, elle affiche un CA trimestriel de 3 milliards de dollars. Mais ce qui inquiète vraiment les marchés, c’est la baisse de 19% de l’activité mainframe Z16. Une baisse qui semble indiquer une fin de règne (ou plutôt la fin du cycle de renouvellement dans les entreprises) de la génération Z16.
Une inquiétude qui n’aurait pas raison d’être selon Arvind Krishna qui affirme que la génération Z16 a fait significativement que les générations précédentes et que la génération Z17 se prépare à faire prochainement ses débuts. Pour rappel, IBM a déjà levé le voile sur les processeurs qui l’animeront : IBM dévoile les processeurs de son prochain mainframe.