110 ans de présence en France ! Et IBM continue de se réinventer en misant sur l’intelligence artificielle (IA) et l’innovation technologique. Béatrice Kosowski, présidente d’IBM France, est notre invitée de la semaine.

Depuis sa scission avec Kyndryl, IBM s’est recentré sur ses activités stratégiques avec une répartition désormais claire et relativement stable : 43% dans le logiciel, porté notamment par l’acquisition de Red Hat, 34% dans le consulting, et le reste dans l’infrastructure. Cette transformation s’accompagne d’investissements massifs avec 7 milliards de dollars consacrés à la R&D en 2023 et l’acquisition de 9 entreprises pour un montant de 5 milliards.

Sous la direction d’Arvind Krishna, ancien responsable de la R&D et détenteur de 15 brevets, IBM renforce son ancrage technologique. L’entreprise mise fortement sur l’IA avec sa plateforme WatsonX, structurée autour de trois piliers : watsonx.AI pour le développement, watsonx.Data pour la gestion des données, et watsonx.Governance pour la conformité des projets IA et leur contrôle agnostique. IBM privilégie une approche « frugale » avec des modèles ciblés, atteignant un taux remarquable de 70% de projets d’IA passant en production.

Béatrice Kosowski, présidente d’IBM France et invitée exceptionnelle de Guy Hervier, souligne l’importance de l’IA dans la transformation numérique des entreprises et de sa propre entreprise. Elle rappelle qu’IBM se concentre exclusivement sur l’IA d’entreprise (B2B) plutôt que sur le grand public, ce qui explique sa moindre visibilité médiatique comparée à d’autres acteurs. L’entreprise vise à développer des avantages concurrentiels pour ses clients tout en garantissant la sécurité et la fiabilité des solutions. Elle rappelle également une réalité qu’IBM aide à transformer : les modèles actuels utilisent 100% des données externes mais moins de 1% des données d’entreprise. La stratégie vise à mieux exploiter ces données internes, considérées comme la véritable source de différenciation.
Et IBM continue d’innover dans l’IA avec des avancées significatives comme l’utilisation de l’optique pour accélérer l’entraînement des modèles d’IA, promettant de réduire les temps d’entraînement de trois mois à trois semaines, et le développement de puces spécialisées comme Telum. La roadmap d’IBM en IA prévoit le développement d’agents empathiques d’ici 2028 et d’agents autonomes pour 2026-2027, tout en maintenant le contrôle humain sur l’IA.

L’occasion également de revenir sur l’engagement fort d’IBM dans le domaine de l’informatique quantique alors que la firme a récemment inauguré son premier centre de données quantiques en Europe, situé à Ehningen, en Allemagne mais également annoncé une collaboration remarquable et remarquée avec la jeune pousse Pasqal, pépite française du quantique et des systèmes quantiques à base d’atomes neutres.

L’occasion enfin de s’interroger sur comment IBM perçoit désormais le marché des mainframes alors que l’on attend la génération des Z17 et le marché du HPC qu’il a longtemps dominé avec son Sierra. IBM privilégie aujourd’hui dans ce domaine des approches partenariales notamment avec Atos-Eviden et Lenovo.

 

 

 

 

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