IBM n’aura pas trainé. Moins d’un mois après l’annonce de son mainframe z17, le constructeur le décline déjà en version « grand système dédié à Linux » avec son LinuxONE 5.
Il n’en porte pas le nom mais le « LinuxONE » est bien un mainframe spécialement optimisé pour Linux. L’idée d’IBM depuis le lancement du premier LinuxONE (en août 2015) a toujours été double : étendre le marché du mainframe et offrir au monde open source Linux une machine à même de répondre aux besoins de sécurité, performance et durabilité les plus critiques.
Et si les mainframes de la série « z » font le grand écart entre le maintien en condition opérationnelle d’un historique de plusieurs dizaines d’années (zOS, Cobol, etc.) et le support des workloads modernes sous Linux, le LinuxONE présente une offre « serveur haut de gamme » plus lisible et immédiate dédiée aux workloads modernes s’appuyant sur les capacités hors-normes du hardware mainframe d’IBM. Dit autrement, ces systèmes allient la robustesse des mainframes IBM à la flexibilité et à l’ouverture de l’écosystème Linux, offrant ainsi une plateforme idéale pour les environnements cloud hybrides, les applications critiques et les initiatives de transformation numérique.
L’équipementier cible explicitement les DSI qui cherchent à automatiser des charges transactionnelles, industrialiser l’IA générative et réduire leur empreinte énergétique, sans sacrifier la cyber‑résilience. Et les LinuxONE ont rapidement trouvé leur public auprès du secteur financier et des assurances (souvent convertis de longue date aux mainframes), du secteur de la santé et du secteur public.
A l’occasion de son événement IBM Think cette semaine, IBM vient de lever le voile sur son LinuxONE Emperor 5, cinquième génération de sa plate‑forme Linux grands systèmes. Sans surprise, cette « Emperor 5 » dérive directement de la conception matérielle du z17 et en partage donc toutes les qualités, innovations et spécificités.
Au cœur du système, le processeur Telum II gravé en 5 nm intègre un accélérateur IA « NPU » de seconde génération capable de traiter jusqu’à 450 milliards d’inférences par jour. IBM promet d’aller plus loin fin 2025 : la carte PCIe Spyre, dotée de 32 cœurs IA, étendra la capacité de calcul pour les modèles multi‑IA et les LLM de forte volumétrie. Jusqu’à 48 cartes Spyre peuvent être combinées au sein d’un système LinuxONE Emperor 5 complet.
La sécurité constitue l’autre pilier de l’offre. Confidential computing natif, conteneurs confidentiels sous Red Hat OpenShift et algorithmes post‑quantiques standardisés par le NIST protègent les données « au repos, en vol et en cours d’usage ». Combiné à IBM Vault Self‑Managed, le système vise à neutraliser les attaques « harvest‑now, decrypt‑later » tant redoutées par les RSSI qui voient arriver un peu trop rapidement les machines quantiques. Et parce que, sur cette machine, le chiffrement et la gestion des clés sont réalisés par du hardware spécialisé, l’exécution des applications en mode « confidential computing » ne souffre d’aucune perte de performance.
Côté exploitation, la promesse est double : compacter l’infrastructure et fiabiliser les services. D’après des tests internes, la consolidation de charges cloud‑native conteneurisées depuis des serveurs x86 vers un unique Emperor 5 réduirait le coût total de possession de 44 % sur cinq ans et atteindrait une disponibilité théorique de huit neuf (99,999999 %). Cette disponibilité extraordinaire est l’un des grands atouts des systèmes LinuxONE. En outre, selon IBM, le LinuxONE Emperor 5 Max 136 affiche le même potentiel d’exécution qu’un cluster x86 combinant 2,944 coeurs !
Et selon IBM, son LinuxONE combine aussi efficacité énergétique et hautes performances pour soutenir une informatique durable. En consolidant les charges de travail Linux sur une telle machine, les entreprises peuvent réduire leur consommation d’énergie de 65 % et leurs émissions de CO₂e de plus de 109 tonnes métriques par an !
Et bien évidemment l’écosystème suit : aperçu technique d’OpenShift AI et d’OpenShift Virtualization, toolkit IA optimisé pour Telum II, partenariats élargis avec AMD, Intel, NVIDIA, CoreWeave et prise en charge de distributions Linux majeures (RHEL, SUSE, Ubuntu). IBM embarque avec lui sur son LinuxONE tout l’écosystème Red Hat, OpenShift et RHEL. « Avec ce lancement, nous livrons une plate‑forme prête pour la prochaine vague d’innovations pilotées par l’IA tout en répondant aux impératifs de sécurité et d’efficacité », résume Tina Tarquinio, Chief Product Officer IBM Z & LinuxONE.
IBM détaillera l’architecture le 13 mai lors du webcast « LinuxONE : Unlocked » avant les premières livraisons prévues cet été. On attend maintenant l’annonce du « LinuxONE Rockhopper 5 » une version « Single Frame » du LinuxONE Emperor pour des entreprises de plus petites tailles.
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