IBM y croit à fond… L’entreprise construira le premier ordinateur quantique sans erreur (FTQC), nom de code Starling, en 2028 pour une disponibilité en 2029.
L’informatique quantique telle qu’elle existe aujourd’hui est très imparfaite. Les ordinateurs NISQ actuels (Noisy Intermediate-Scale Quantum, quantique bruité à échelle intermédiaire) ont des capacités de calcul limitées, des durées de traitements quantiques très faibles, et les calculs sont imprécis en raison de l’instabilité des qubits qui sont sujets aux erreurs.
Depuis près d’une décennie maintenant, IBM progresse avec la régularité d’un métronome sur sa roadmap quantique. Et cette semaine, IBM a publié une mise à jour de cette roadmap quantique, la roadmap la plus complète et surtout la plus fiable de tout l’univers des constructeurs quantiques.
Qu’on le veuille ou non, IBM reste le maître de l’informatique quantique. Son pôle IBM Quantum est aujourd’hui à la tête de la plus grande flotte de machines quantiques accessibles en ligne.
Et ses chercheurs sont désormais convaincus avoir toutes les cartes en main et les différentes briques essentielles pour construire son premier ordinateur quantique “fault-tolerant” capable d’exécuter 100 millions de portes quantiques sur 200 qubits logiques, soit 20 000 fois plus d’opérations que les meilleurs systèmes actuels.
Dénommé Starling, cet ordinateur sera l’évolution logique des machines à processeurs quantiques Loon en 2025, Kookaburra en 2026 et Cockatoo en 2027. Le véritable coup d’accélérateur vient des codes de correction d’erreurs qLDPC. En réduisant d’environ 90 % le nombre de qubits physiques nécessaires à un qubit logique, ils rendent la tolérance aux pannes économiquement et énergétiquement viable. Ces avancées, détaillées dans deux articles scientifiques, démontrent également un décodeur temps réel capable de corriger les erreurs sans recourir à des supercalculateurs classiques.
« IBM est en train de tracer la prochaine frontière de l’informatique quantique », explique Arvind Krishna, PDG d’IBM, soulignant que les mathématiques, la physique et l’ingénierie convergent enfin vers une machine de production capable de résoudre des problèmes concrets.
La semaine dernière, IBM avait présenté avec son partenaire français ColibriTD, une fonction QisKit de résolution d’équations différentielles fonctionnant pour de vrai sur ses ordinateurs quantiques actuels de génération Heron R2 ouvrant véritablement la voie à de complexes simulations d’écoulement de fluides, de déformation de matériaux ou de propagation de la chaleur, par exemple. ColibriTD espère d’ailleurs que des applications industrielles comme Catia ou Ansys pourront exploiter son solveur quantique via une API dans le cloud IBM Quantum à l’horizon 2026.