Au cours des dernières années, nous avons pu constater l’intérêt croissant pour la stratégie communément appelée multi-cloud, ou infrastructure multi-cloud, au sein des entreprises. Cet intérêt ne se limite pas à certains domaines spécifiques, il touche tous les secteurs d’activité : les entreprises de tous bords mettent en place des stratégies multi-cloud, virtualisent leurs infrastructures et se tournent vers de multiples fournisseurs de services cloud plutôt que vers un vendeur unique. Et bien qu’il s’agisse d’un choix délibéré pour bon nombre de ces entreprises, ce n’est pas le cas pour toutes. Mais d’où nous provient cet engouement soudain pour le multi-cloud ?

Qu’est-ce que le multi-cloud ?

Le multi-cloud constitue le prochain niveau des infrastructures IT à architecture cloud au-delà du cloud hybride. Il s’agit d’une conception IT dans laquelle de multiples fournisseurs de cloud public ainsi que des ressources de cloud privé interne sont utilisés simultanément pour atteindre des objectifs commerciaux ; des mesures difficilement réalisables avec des architectures cloud exclusivement privées et/ou hybrides.

Ces objectifs commerciaux incluent la liberté de choisir les meilleurs services cloud auprès d’une multitude de fournisseurs de cloud public, ainsi que de profiter de la mobilité des données pour éliminer tout risque de dépendance vis-à-vis d’un fournisseur. De plus, les entreprises peuvent obtenir une disponibilité et une durabilité accrues des données grâce à des ensembles de données répartis sur de multiples architectures cloud, ainsi qu’une optimisation des coûts grâce à la possibilité d’utiliser le système de tarification cloud le plus adapté à chaque application auprès de divers fournisseurs. Pour résumer, tous ces facteurs permettent au client cloud de prendre les commandes pour une optimisation de l’utilisation et du contrôle, favorisant de ce fait l’essor exponentiel du multi-cloud.

Les principes du multi-cloud 

Les avantages du multi-cloud énoncés ci-dessus reposent sur un nombre de principes devant être respectés. En premier lieu vient le besoin de normaliser l’accès, le contrôle et la sécurité des données sur tous les clouds via une interface unique, le choix de facto se portant sur l’API Amazon S3 qui offre une mise en œuvre complète grâce au service Identity & Access Management ou IAM. En second vient la nécessité de veiller à ce que les données conservent un format ouvert et cloud-native – c’est à dire sans aucune opacité – afin qu’il soit possible d’y accéder quel que soit l’endroit où elles se trouvent, mais aussi de les déplacer librement en fonction des besoins.  Troisièmement, il faut disposer d’une capacité de courtage des données transparente qui autorise le placement et le déplacement automatiques des données sur la base de politiques commerciales prédéfinies. Et quatrièmement, il faut disposer de capacités d’indexage et de recherche dynamiques sur toutes les architectures cloud afin que les données puissent aisément être trouvées et utilisées, en tout temps et quel que soit l’endroit où elles se trouvent.

Sans une mise en œuvre correcte de ces principes, associés à des garde-fous adéquats, le multi-cloud risque d’exacerber les inconvénients et les défis auxquels doivent faire face les clients cloud, tels qu’une complexité accrue et des frais de gestion des données, mais aussi une flexibilité réduite dans l’accès aux données et leur utilisation, un contrôle et un suivi diminués de l’emplacement des données, ainsi qu’une augmentation des coûts liés à des copies superflues stockées sur de multiples cloud.

De nombreuses entreprises peuvent d’ores et déjà être définies comme étant des utilisateurs multi-cloud par défaut, vu que le déploiement de multiples offres cloud au sein d’une même organisation découle d’une croissance organique des pratiques du « shadow IT » de ces dernières années.  Ces entreprises se rendent maintenant compte qu’il leur faut trouver une solution pour gérer ces multiples clouds. D’autres entreprises développent une stratégie multi-cloud de façon plus intentionnelle afin de tirer profit des avantages listés plus haut. À ce stade, de plus en plus de clients sont mieux informés et plus compétents dans l’utilisation des services cloud, ce qui les pousse à explorer et à mettre en œuvre des stratégies multi-cloud.

Cela étant dit, les avantages indéniables du multi-cloud pourraient disparaître si une entreprise venait à manquer de la maturité, de la discipline ou de la capacité nécessaire pour adhérer aux principes mentionnés plus avant. Il est par conséquent impératif que les entreprises s’associent à des partenaires technologiques de confiance possédant l’expertise, le savoir-faire et les solutions capables de garantir la mise en œuvre rigoureuse de ces principes. À titre d’exemple, il est primordial d’appliquer et de respecter les normes cloud agnostique en termes de fournisseur afin de garantir un contrôle adéquat. Une fois associé à un vendeur ou à une technologie, il est très difficile d’en changer.

Le multi-cloud étant en passe de devenir la norme pour les architectures cloud avec une adoption toujours plus généralisée, ces deux prochaines années devraient voir apparaître une forte demande pour une solution qui transformera radicalement le stockage et la gestion des données dans le cloud afin d’offrir aux clients non seulement les performances et la flexibilité du stockage en interne, mais aussi celles du cloud public pour qu’ils puissent tirer pleinement profit de leurs donnée tout en profitant d’une expérience d’utilisation optimale. L’arrivée de solutions de contrôle des données multi-cloud de ce type favorisera la manipulation et la gestion des données à travers les différents cloud.

 

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Wally MacDermid est VP Cloud Business Development de Scality