Les entreprises françaises font une avancée timide dans le cloud selon une étude que vient de publier l’INSEE. Coûts élevés (37 %), incertitudes liées à la sécurité ou localisation des données sont les trois principaux freins à l’adoption du cloud.
Selon l’enquête que vient de publier l’INSEE (La timide émergence du cloud computing dans les sociétés en 2014), plus les entreprises sont importantes, plus elles font appel à des services cloud. Les petites entreprises françaises seraient plutôt en retard dans l’adoption du cloud (12 % contre 19 %), alors qu’à partir de 250 salariées, elles sont au même niveau (36 %). Au-delà de 500 salariés, ce taux s’établit à 40 %. Au-delà de la taille, il y a également des différences entre les différents secteurs : les sociétés de services et plus particulièrement par celles de l’information et de la communication sont particulièrement avancées dans ce processus alors que les entreprises de l’hébergement et de la restauration sont à la traîne.
Outre cette appréciation globale sur l’adoption du cloud, l’étude de l’INSEE présente les applications et les services qui sont utilisées par les entreprises. Parmi les entreprises ayant adoptées le cloud, 62 % achètent des services messagerie électronique et 61 % des services de stockage de fichiers, les 2 services le plus utilisés. Ces services, ainsi que l’hébergement de base de données ou l’utilisation de logiciels de bureautique, impliquent a priori une dépendance moyenne de l’entreprise vis-à-vis du cloud (services de niveau moyen). Les autres services plus avancés sont moins fréquemment utilisés : c’est le cas des logiciels de comptabilité ou de gestion de la relation client utilisés par un quart des entreprises consommatrices de cloud, ainsi que du recours à une puissance de calcul destinée aux logiciels de l’entreprise (14 %).
Parmi les sociétés consommatrices de cloud, 55 % n’utilisent que des services impliquant une dépendance moyenne de l’entreprise vis-à-vis du cloud (services de niveau moyen tels que courriel, stockage, bureautique), 42 % utilisent au moins un des services de niveau avancé (comptabilité, GRC, puissance de calcul), 3 % ayant recours à d’autres services non mentionnés dans le questionnement.
Parmi les sociétés d’au moins 10 personnes qui utilisent le cloud, 63 % le font via des serveurs partagés (soit 7,5 % de l’ensemble des sociétés d’au moins 10 personnes), 55 % via des serveurs dédiés (soit 6,5 % de l’ensemble), et 18 % ont recours aux deux types de cloud.
Les services de cloud moins chers ? Pas pour tout le monde en tous cas car 37 % des entreprises clientes estiment cependant que le coût élevé des services offerts les oblige à en limiter l’usage. Trois sociétés sur dix réduisent également leur utilisation compte tenu des risques liés à la sécurité, et la même proportion du fait des incertitudes sur la localisation des données ou sur la législation (lois applicables, juridiction, mécanismes de résolution des litiges). Cette question avait été abordée lors du dernier salon Cloud à la Cloud Computing World expo qui s’est tenue à Paris le mois dernier (Cloud : des questions en attente de réponses). En effet, dans la plupart des cas, les clients ne disposent d’aucune information sur la localisation et le fonctionnement du cloud. Les serveurs peuvent ainsi être situés dans un pays où la législation diffère de celle du pays d’implantation de la société cliente.