La convergence des technologies LTE, Cloud, SDN et NFV promet, depuis peu, des services dynamiques sur des réseaux orchestrés et de plus en plus interconnectés. Cette promesse, c’est la vision dite du « Troisième Réseau » du Métro Ethernet Forum (MEF). Elle nécessite une Orchestration des services de bout en bout – et voici comment cela fonctionne.
Derrière ce simple texte, vous avez un processus extrêmement complexe qui commence avec un doigt maintenant la touche « Maj » enfoncée tandis qu’un autre doigt appuie sur la touche «V», ce qui implique des millions d’événements neuronaux et l’activation de milliers de cellules musculaires venant coopérer pour réaliser une action physique précise. Comment peut-on alors taper un quelconque mot sans être impressionné par toute la complexité mise en œuvre ? Pourtant appuyer sur une touche n’est qu’une simple réponse automatique qui a été apprise. En effet, une couche d’apprentissage est également impliquée – comment illustrer des idées complexes par analogie ? Cette abstraction en couches multiples, caractéristiques de l’esprit humain, n’a cessé d’évoluer au cours de millions d’années, et l’informatique est parvenue à quelque chose de « presque » similaire en sept petites décennies.
Les réseaux sont encore verticalisés
Dans les opérations touchant aux réseaux et aux télécommunications, toutefois, nous travaillons encore dans des silos fonctionnels – avec, par exemple, des systèmes distincts pour l’inventaire des équipements et logiciels, pour ceux de la performance , du provisionning et la gestion des erreurs. Chacun de ces systèmes doit consigner des informations détaillées sur tous les domaines du réseau –l’ Optique, l’Ethernet et IP, notamment. Toute modification survenant dans le moindre de ces domaines va impliquer des modifications au niveau de tous les systèmes – avec une somme d’efforts, de temps et d’argent, assez pénibles. l’organisation des nouveaux réseaux doit prendre en compte toutes les information des fois couches ( schéma ci dessous) avec les domaines concernés
Le « troisième Réseau » et le rôle de l’Orchestration des services
Le Métro Ethernet Forum , mieux connu sous le nom de MEF , a récemment annoncé sa nouvelle vision pour répondre en partie à ces difficultés : c’est le « Troisième Réseau » qui veut garantir une agilité et une omniprésence de type Internet , alliées à des performance et une sécurité du niveau de la norme, déjà répandue, « Carrier Ethernet 2.0″. Le Troisième Réseau promet le meilleur de ces deux mondes avec des services agiles, sécurisés et «orchestrés ». L’Orchestration des services dite de « bout en bout » va gérer l’intégralité du cycle de vie des services dits de « connectivité » : commandes, exécution, performance, utilisation et analyse. Elle tient aussi un inventaire détaillé de tous les services propres à une couche ou à un domaine donné. Elle met ,de plus,à disposition les interfaces (API) nécessaires aux échanges d’informations entre les fournisseurs de services et les systèmes internes intervenants au niveau des autres couches. On pourrait ici faire un parallèle avec les différentes composants d’intelligence du cerveau qui savent gérer les compétences acquises les plus sophistiquées comme le langage ou la capacité à prendre des décisions importantes.
Une capacité d’adaptation jamais encore rencontrée
Imaginez un Orchestrateur de services, doté d’ un ensemble de modules logiciels, qui soit capable de s’ intégrer au sein de l’exploitation d’un réseau déjà existant. L’orchestrateur laissera des API ouvertes pour assurer l’interface avec les différents systèmes en place. Cet orchestrateur est spécifiquement conçu pour prendre en charge les domaines de réseaux multicouches et de technologies nouvelles telles que la virtualisation apportée par le NFV et le SDN ; Partant de là, il lui suffit de connaître et de faire appliquer les paramètres de niveau de service – il ne lui est pas nécessaire de savoir comment le service est mis en oeuvre. La figure ci-dessous synthétise le vaste assortiment de fonctions assurées par ses modules logiciels.
L’Orchestration des services ouvre la voie vers le futur
On observe aujourd’hui une utilisation exponentielle des données ainsi que de grandes attentes en termes de services, ce qui signifie que les fournisseurs devront déployer leurs services rapidement avec toujours plus de souplesse, tout en assurant dès le départ un haut niveau de qualité. Seule l’Orchestration des services peut satisfaire de telles exigences. L’Orchestration des services peut s’effectuer presque sans limite pour aider les fournisseurs de services en charge de réseaux étendus et complexes. Ainsi que le souligne Glen Ragoonanan, analyste principal chez Analysys Mason : « L’adoption des technologies SDN ( software Driven network) et NFV (Network Function Virtualization) est actuellement freinée par un manque de normes et par l’immaturité des outils d’administration OSS (Operations Support Systems). Ces nouveaux contrôleurs qui fonctionnent sur la base de règles, sont aussi capables de s’intégrer aux environnements existants des opérateurs mais restent encore en cours de développement». L’Orchestration des services va combler cette lacune en assurant la performance et l’élasticité nécessaires pour la virtualisation des réseaux d’opérateurs (NFV), pour l’évolutivité du réseau et l’analyse en temps réel des gros volumes de données. Durant ces échanges, les interfaces de programmation (API) REST seront ouvertes et permettront une intégration accélérée avec les différents contrôleurs SDN et les composants de gestion NFV.
le SDN et LE NFV une nouvelle génération de réseaux
Les technologies NFV et SDN sont cruciales pour le futur du « Troisième Réseau », et exploitées conjointement, elles vont se traduire par des frais d’immobilisation et des coûts opérationnels réduits ainsi que par des bénéfices en termes de potentiels et d’agilité des services. Toutefois, ces technologies exigent une approche radicalement nouvelle vis-à-vis de la gestion des services de réseau – une approche qui réclame une orchestration des services de haut en bas sur des infrastructures à la fois physiques et virtualisées, ceci au sein d’environnements multifournisseurs.
Par Chris Purdy, directeur technique ( CTO), de CENX