Le marché des services cloud, déjà énorme, est appelé à croître encore plus vite l’an prochain du fait de la pandémie de la Covid-19.

Gartner prévoit une augmentation de 18,4 % de la dépense mondiale en services de cloud public, pour atteindre 304,9 Md$. D’autres observateurs du secteur annoncent des chiffres encore plus élevés.

Pourtant, en dépit de ces gros chiffres, le cloud n’a pas encore tenu sa promesse d’un environnement sans matériel ni logiciel, dimensionnable, souple et sans contraintes dans lequel les organisations puissent ne payer que ce dont elles ont besoin.

Mais cela va changer en 2021. Le catalyseur est une nouvelle catégorie de services appelée cloud réseau.

Le cloud réseau promet d’éliminer la principale barrière au déploiement en cloud rencontrée par les organisations, généralement de grosses entreprises : le blocage de l’investissement informatique par les applications et systèmes existants.

Selon Accenture, 90 % des entreprises utilisent déjà le cloud et le nombre de clouds auxquels elles sont connectées est en augmentation. D’après le rapport Flexera 2020 sur l’état du cloud, l’entreprise moyenne est connectée à 4,4 clouds et 93 % des entreprises déclarent avoir une stratégie multi-cloud. A en juger par ces chiffres, la tendance vers le multi-cloud est déjà bien établie.

Mais si l’on creuse un peu plus, le tableau n’est plus le même :

* L’utilisation du cloud est large mais peu profonde : l’entreprise moyenne n’y a transféré que 20 à 40 % de sa charge de travail (Accenture) ;

* Les organisations ne pensent pas que le cloud soit rentable : 30 % de leurs dépenses pour le cloud sont gaspillés (Flexera) ;

* Les coûts dépassent les prévisions : les entreprises indiquent en moyenne un dépassement de 23 % pour le développement cloud et elles augmentent leur budget de 47 % pour 2021 (Flexera) ;

* La plupart des entreprises ne sont pas satisfaites des résultats : les deux tiers expriment un mécontentement (Accenture) ;

* Les entreprises repoussent le transfert de leurs applications dans le cloud : pour la quatrième année consécutive, la principale priorité pour 73 % des participants à l’enquête Flexera est d’optimiser les applications qui fonctionnent déjà dans le cloud.

Pour les grands responsables d’entreprise et informatiques, ces statistiques reflètent ce qui se répète depuis des décennies : la promesse de l’informatique qui est en retard sur la réalité.

Mais pourquoi l’histoire du cloud est-elle encore une source de déception ? La réponse, en un mot, est la complexité.

Construire un réseau sécurisé unique reliant les données, les applications et les utilisateurs dans un environnement multi-cloud demande aujourd’hui des années. Les promoteurs du cloud réseau promettent de faire passer le temps nécessaire pour connecter l’organisation à chaque nouvel environnement d’un réseau multi-cloud, de plusieurs mois à quelques heures, voire quelques minutes.

Prenez simplement un aspect de la configuration de réseau, la sécurité. Implémenter la même stratégie de sécurité dans un réseau multi-cloud aujourd’hui nécessite de l’adapter pour chaque environnement. Les fournisseurs qui souscrivent au paradigme du cloud réseau masquent les différences techniques sous-jacentes pour permettre au client d’appliquer une même stratégie partout.

La conception en cloud réseau double la capacité globale des pare-feu en dirigeant intelligemment le trafic des applications. Avec un impact évident sur le coût et le temps de déploiement.

Et si relier les data centers câblés d’une organisation à travers le pays ou à travers le monde pouvait aussi se faire par un service cloud avec une capacité à la demande et une facturation à l’utilisation ? L’entrée de tout l’existant dans la proposition du cloud serait une réelle transformation, qui marquerait la fin de la phase expérimentale du déploiement en cloud. Cela aussi fait partie de la vision des leaders du cloud réseau pour 2021.

Selon Accenture, « les entreprises qui continuent à repousser leur passage au cloud à pleine échelle ne s’exposent pas seulement à un coût d’opportunité, elles risquent leur survie même. »

Si l’on considère les dommages économiques inévitables dans le monde post-Covid, on ne saurait faire l’impasse sur la promesse d’une réduction de 40 % du coût total de possession d’un réseau. Mais le retour le plus important à long terme est la libération du plein potentiel du cloud qui permettra aux entreprises de croître, de changer de direction ou de se reconfigurer en fonction de leurs besoins, de déployer de nouvelles applications sans délai, d’extraire la pleine valeur des données et de maximiser l’opportunité offerte par chaque interaction avec les clients.

Vous pouvez vous attendre en 2021 à voir enfin tenue la vieille promesse d’un cloud qui change à la vitesse de l’entreprise.
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Par Amir Khan, CEO d’Alkira