Plus besoin d’être expert pour plonger dans l’analytique : Databricks se lance à son tour dans la tendance « GenBI » et casse les codes avec une expérience « IA+BI » intuitive dénommée « ONE » où le langage naturel devient la clé d’accès à la donnée.

Databricks, pionnier du « lakehouse », enrichit sa Data Intelligence Platform d’une nouvelle surcouche « IA/BI » (Intelligence artificielle et Business Intelligence) destinée aux décideurs non spécialistes. Baptisée Databricks One, cette expérience revendique un accès « simple et sécurisé » aux données, sans requête SQL ni notebooks.

L’initiative s’inscrit dans une tendance force pour démocratiser l’analytique au-delà des experts grâce à l’IA. AWS a déjà emprunté ce chemin en réinventant sa solution Sagemaker, l’an dernier, Snowflake a également pris un virage « GenBI » avec ses solutions Horizon et Cortex AI, Google a enrichit son Looker d’un Explore Assistant dopé à Gemini et Microsoft a insufflé du Copilot dans sa Microsoft Fabric et Power BI.

Néanmoins, Databricks espère ici se démarquer en offrant exploration, data-science et applications transactionnelles dans un même espace, au risque toutefois de brouiller la frontière entre gouvernance centralisée et autonomie des métiers.

Concrètement, Databricks One est une sorte de super tableau de bord dopé à l’IA et destiné à tous les utilisateurs même les moins expérimentés. Cette solution « No code » permet à tous les services, du marketing au juridique, d’explorer et analyser facilement les données de l’entreprise via une interface simplifiée, inspirée des chatbots. Les utilisateurs peuvent formuler leurs besoins en langage naturel, l’outil se chargeant de traduire ces requêtes en analyses avancées et en visualisations élaborées pour en faciliter la compréhension.

La solution agrège en réalité trois briques complémentaires :
– des AI/BI Dashboards interactifs,
– l’assistant conversationnel Genie (dorénavant disponible en GA),
– et un kiosque d’applications Databricks sur-mesure.

Une fonction « Deep Research » permettra bientôt d’identifier les causes racines d’une anomalie d’un simple clic.

Databricks a intégré des garde-fous robustes (fruits de deux ans de R&D), avec des niveaux d’accès différenciés selon les rôles, afin d’éviter toute fuite de données ou mauvaise utilisation, notamment dans les secteurs réglementés comme la santé ou la finance. La plateforme ne croise pas les données entre clients et garantit la confidentialité des informations. Elle s’appuie sur Unity Catalog pour la gouvernance (RLS/CLS, audit, segmentation par domaine) et sur son exécution serverless pour prétendre à un « meilleur couple coût-performance ». La solution est apparemment intégrée à Microsoft Entra ID (ex Azure Active Directory) et à Okta.

« Chacun, quel que soit son niveau de compétence, doit pouvoir exploiter les données », a martelé le CEO de Databricks, Ali Ghodsi, à l’occasion de l’annonce de Databricks One lors de la conférence « Data + AI Summit 2025 » qui s’est tenue la semaine dernière. L’outil est en préversion privée, avec une bêta publique prévue pour l’été.

Reste enfin la question du modèle économique : Databricks One sera proposé sans licence par utilisateur, mais sur un modèle de facturation à l’usage. Les DSI devront donc se montrer vigilants et mettre en place les bonnes métriques et alertes pour éviter de voir l’addition déraper en cas d’usages intensifs et d’adoption massive.

À lire également :

Snowflake s’offre Crunchy Data et lance sa riposte PostgreSQL face à Databricks

Databricks rachète Neon pour 1 milliard de dollars et ancre un peu plus son Lakehouse dans l’ère des agents IA

Databricks lève finalement plus de 15 milliards

Snowflake Summit 2025 : Ce qu’il faut en retenir