« L’amertume de la mauvaise qualité demeure longtemps après l’oubli de la douceur des bas prix ». Près de trois cents ans plus tard cette affirmation de Benjamin Franklin reste d’actualité. Aussi bien dans le domaine de la consommation, où le consommateur est exigeant, et ne revient jamais en cas de mauvaise expérience, que dans le monde de l’entreprise, à commencer par l’industrie du logiciel.

Historiquement, la valeur d’un investissement technologique était évaluée selon deux indicateurs : la quantification des économies de coûts et l’impact sur l’efficacité opérationnelle. C’est pourquoi les entreprises ont traditionnellement été attentives aux coûts initiaux lors de l’acquisition d’une nouvelle solution logicielle. Vous payez, vous recevez la marchandise, le produit est à vous. Mais aujourd’hui le code a changé. Dans l’économie actuelle, axée sur les services, le Cloud a modifié la façon dont les entreprises paient et consomment l’informatique. Nous sommes passés d’un coût initial à un coût du cycle de vie plus holistique où les dimensions variables de la qualité jouent un rôle croissant. Pour les logiciels, ces dimensions comprennent la facilité avec laquelle la solution peut être déployée et adoptée par les employés, mais aussi l’expérience utilisateur proposée.

Une grille d’analyse dépassée

Dans ce nouveau paradigme, les entreprises doivent donc juger la valeur d’une solution en termes pragmatiques, et non plus selon les grilles de lecture tirées des repères traditionnels de l’industrie. Lorsque l’on s’attarde sur la façon dont les organisations mesurent la valeur d’une solution, trois indicateurs se distinguent.

Les entreprises analysent en premier lieu une solution par le coût total de possession. Il s’agit ici de coûts qui peuvent être éliminés ou optimisés grâce à une nouvelle solution, non seulement en termes de coûts initiaux d’abonnement et de déploiement, mais aussi en termes de coûts d’usage et de gestion de la solution.

Les entreprises jugent aussi une solution par son impact sur l’efficacité des fonctions clés, telles que les finances, les RH et l’informatique. Grâce aux nouvelles générations de solutions qui centralisent les activités dans un système unique, les dirigeants peuvent obtenir rapidement des données précises et en temps réel pour une prise de décision éclairée. Une valeur fortement appréciée dans un contexte où le rythme des affaires évolue sans cesse et où les risques sont de plus en plus importants.

Enfin, une solution informatique sera évaluée par son efficacité opérationnelle. Jamais le moment n’a été aussi opportun pour que DAF et DRH aient un réel impact sur l’entreprise. D’ailleurs les directions générales ne s’y trompent pas, se tournant de plus en plus vers eux pour les aider à façonner l’orientation et la stratégie de l’entreprise.

Soutenues par des solutions adéquates, les fonctions clés de l’entreprise retrouvent leurs lettres de noblesse

Une génération de solutions, automatisant les tâches chronophages et permettant aux fonctions clés de se concentrer sur les tâches à fortes valeurs ajoutées, est en train de voir le jour. De la planification à la budgétisation en passant par la prévision et l’analyse des données non-financières, c’est toute l’activité des professionnels de la finance qui est en plein bouleversement. Autrefois considéré comme un rôle exclusivement cantonné au traitement des chiffres, le directeur financier trouve aujourd’hui un équilibre entre les responsabilités traditionnelles et la demande croissante d’analyses fondées sur des données. Il est devenu un conseiller stratégique à part entière.

Et il en est de même pour le DRH dont le rôle a radicalement changé ces dernières années. Quoi de plus normal à une époque où les grands groupes sont concurrencés par le dynamisme et l’agilité des startups quand il s’agit de recruter des talents ?

Mesurer la valeur de l’entreprise, en particulier dans le monde du Cloud, n’est pas complexe. Toutefois cela impose d’envisager le sujet de façon plus contextuelle. Si elles ne veulent pas subir le revers de médaille promis par la citation de Benjamin Franklin, les entreprises doivent réfléchir à la façon dont une solution permet non seulement un passage au cloud, mais aussi une réalisation de valeur continue dans l’avenir. Bien au-delà du prix d’achat initial.

__________
Gonzalo Benedit est Président EMEA et APJ, Workday