Que les raisons soient commerciales, réglementaires ou technologiques, les entreprises sont parfois obligées de basculer vers un nouvel environnement (nouveau système d’exploitation par exemple) qui implique de prendre en compte la portabilité de leur portefeuille applicatif. Bien souvent les projets de migrations doivent faire face à cette problématique. C’est typiquement le cas lorsque Microsoft annonce la fin prochaine du support pour Windows XP, les incitant ainsi à se tourner vers Windows 7 ou 8 ou vers les plateformes virtualisées proposées par Microsoft, Citrix ou encore VMware. Or, ce type de projet peut entrainer certains dysfonctionnements des applications s’il n’est pas bien préparé ou bien anticipé. Comment assurer une migration réussie de l’ensemble des applications nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise ?
D’après nos observations, les DSI anticipent généralement bien le moment de la migration et sont capables de planifier précisément la mise à disposition des éventuels nouveaux équipements et nouveaux logiciels. Toutefois, en matière d’applications, ces vastes projets couvrent difficilement la totalité du spectre des tâches de migration à réaliser. En effet, ils se concentrent bien souvent sur les applications qui couvrent les besoins du plus grand nombre au sein de l’entreprise. Celles qui ne sont utilisées que par une population très ciblée ou bien parfois par un faible nombre de collaborateurs ne sont pas prises en compte ou leur traitement est différé. Pourtant, il peut s’agir d’applications incontournables pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Si leur traitement est reporté, nous remarquons que cela peut résulter d’un manque de connaissance, de temps mais aussi de ressources ou encore de budget.
Avant d’entamer tout projet de migration du portefeuille applicatif, la DSI devrait se poser trois questions essentielles :
– Quelle est la dimension de la migration à effectuer ? En d’autres termes, quelles sont les différentes applications concernées ?
– Quel est le statut de chacune de ces applications vis-à-vis de l’environnement cible ? C’est-à-dire, que reste-t-il à faire pour les rendre opérationnelles ?
– Quelles sont les ressources nécessaires pour résoudre les problématiques d’intégration ? Ces ressources sont-elles bien disponibles en interne ?
Trop peu d’entreprises sont aujourd’hui capables de définir de façon exhaustive l’inventaire et le statut de leur portefeuille applicatif. Elles n’ont pas une vision précise de l’ensemble des applications utilisées. De plus, c’est bien souvent en cours de projet que les DSI se rendent compte qu’elles ont sous-estimé les efforts à fournir pour finaliser la migration complète dans de bonnes conditions et notamment les processus d’installation et de déploiement vers les utilisateurs.
Or, comme dans tout projet de migration vers un nouveau socle système, des problèmes de compatibilité entre les applications et le nouvel environnement cible peuvent survenir. Il est alors nécessaire de tester celles ci en amont pour découvrir comment elles vont se comporter vis à vis du nouvel environnement. Cette évaluation doit ensuite permettre d’aboutir à la création de packages d’installation fiables et compatibles avec les nouveaux systèmes d’exploitation, ces packages doivent également permettre de regrouper l’application, son processus d’installation et la configuration souhaitée en fonction des besoins des utilisateurs.
Lorsque ces packages sont réalisés dans les règles de l’art, ils permettent alors de faciliter les déploiements à distance vers les serveurs et les postes de travail, mais également d’alléger les opérations de support et de maintien en condition opérationnelle du parc applicatif. Mais ces processus impliquent un savoir-faire particulier que les entreprises n’ont pas forcément, elles peuvent alors se tourner vers des offres dédiées qui leur permettront d’aborder plus sereinement leurs projets de migration.
Certaines offres existantes sur le marché comprennent diverses fonctionnalités permettant de couvrir la globalité d’une migration applicative. Pour bien orienter leur choix, les DSI doivent s’assurer que l’offre intègre bien des tests de compatibilité des différentes applications avec les systèmes d’exploitation cibles y compris vers les environnements virtuels. L’offre doit également inclure la création de packages adaptés spécifiquement aux environnements et respectant les meilleures pratiques pour garantir la fiabilité de l’installation et la stabilité d’exécution. L’intérêt du packaging des applications repose sur différents facteurs comme l’amélioration de la mise à disposition des applications, la standardisation des installations, une meilleure flexibilité face au changement, une diminution des appels pour incidents, la centralisation de la gestion des applications et au final une diminution des coûts de possession du portefeuille d’applications.
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Franck Butikofer est responsable business development, SCC Services