Il y a quelques années, les entreprises pensaient que le cloud leur permettrait de réaliser des économies. Tout le monde se souvient, en 2010 et 2011, de la pléthore d’articles aux titres clamant : Comment gagner du temps et de l’argent dans le cloud, ou Le cloud peut entraîner des économies massives. Beaucoup d’études confortaient également cette idée que la migration vers le cloud entraînerait des réductions massives dans les dépenses informatiques.
Mais la réalité a été différente. Ne vous méprenez pas, les avantages de l’infrastructure cloud sont réels. Dans une Étude IDG de 2014 sur les entreprises, 63 % des organisations ont indiqué que « l’agilité informatique » était un moteur majeur de l’adoption du cloud ; 61 % déclarent qu’il s’agit plutôt de « l’innovation informatique » et 58 % désignent « l’accès à des données et des applications métiers critiques ». En parallèle, seules 23 % indiquent que le cloud a réduit les coûts informatiques et 20 % que le cloud a réduit le personnel informatique.
La réalité est donc légèrement plus complexe. Nous voyons à présent des gros titres s’interrogeant sur le gaspillage et les dépenses du cloud. Que se passe-t-il vraiment ?
Les implications du passage d’une informatique basée sur les dépenses d’investissement à une informatique basée sur les dépenses de fonctionnement
Les clients constatent qu’une série de « coûts inattendus » font leur apparition, le plus souvent sous la forme d’une facture inhabituellement ou imprévisiblement salée d’un fournisseur cloud. Nous entendons des histoires, d’instances cloud qu’on laisse tourner, mais qui restent inutilisées car la répartition du cloud devient un plus grand challenge encore. Il n’y a pas d’outils de contrôle en place pour aider à suivre et gérer l’utilisation des ressources, et l’état d’esprit n’est pas à la réflexion sur le meilleur moyen de contrôler et de gérer les coûts du cloud.
Dans le modèle traditionnel basé sur les dépenses d’investissement (qui est celui sur lequel sont construits les data centers), l’informatique repose sur de gros achats initiaux de matériel informatique et de logiciels, qui suivent le cycle de réactualisation de 3 à 4 ans des vendeurs. Mais dans une perspective orientée cloud, dans un monde basé sur les dépenses de fonctionnement, tout entraîne un abonnement mensuel ou annuel. Au bout du compte, ce devrait être positif. Vous remplacez un modèle basé sur des dépenses d’investissement hautement variables, rythmé par des achats ponctuels très importants, par un modèle basé sur des dépenses de fonctionnement, très fluide et (en théorie) prévisible, avec des frais standards et récurrents tous les mois.
Le modèle traditionnel basé sur les dépenses d’investissement, établi de longue date, présentait l’avantage d’être assorti de processus de contrôle bien rôdés en matière de gestion de l’utilisation des ressources. Mais cette époque tire à sa fin. Nous sommes entrés dans une période de transition dans laquelle l’informatique utilise techniquement le nouveau modèle de fourniture « façon service public », mais où la plupart d’entre nous continuent à considérer les processus de coûts et de gestion de l’informatique sous la forme de dépenses d’investissement.
Gérer le problème (nécessite un changement de processus de gestion – et de nouveaux outils pour s’adapter)
Cerner ce problème fait autant appel à un état d’esprit et à des processus de gestion qu’à des outils et à des technologies. En informatique, nous avions pris le pli de penser en termes de cycles de réactualisation à coût élevé et de gestion des dépenses d’investissement depuis de très, très nombreuses années. Penser comme une entreprise de service public va demander du temps, mais les organisations capables de changer leur mode de réflexion rapidement et efficacement auront un avantage décisif.
Il en va de même pour les processus de gestion, dans le cadre desquels nous devons commencer à suivre en continu l’utilisation et la consommation légitimes réelles. Les jours où l’on comptait les boîtiers physiques sont devenus de l’histoire ancienne dès lors que nous avons commencé à virtualiser de vastes portions du Datacenter. Mais regardons les choses en face : nous comptons maintenant les sockets et les VM à la place. Nous avons besoin d’un système de comptabilité et de gestion qui suive les cycles de CPU réels, la bande passante du réseau et le stockage consommés, et pas seulement les unités achetées qui restent inutilisées.
Déployez les bons outils
Bien sûr il ne s’agit pas simplement d’adapter les processus de réflexion et les approches de management. Avec l’évolution de notre réflexion, nous allons avoir besoin de nouveaux outils pour nous aider à suivre et à optimiser tout cela. Laissez-moi tracer ici une ébauche d’idée. Imaginez un outil web unique vous permettant de :
- Provisionner un grand nombre d’instances cloud
- Associer des dates d’expiration à ces VM
- Éteindre automatiquement les VM après qu’elles ont expiré
- Gérer de nombreuses plateformes cloud dans une seule interface.
Ce type de fonctionnalité s’assure qu’une équipe (par exemple une équipe de développement travaillant sur une nouvelle application) ne rentre pas chez elle pour le week-end en « laissant couler l’eau » sur un projet sous cloud public. L’idée est de configurer une certaine automatisation qui fasse tout le « travail de surveillance » ou le travail de nettoyage pour vous.
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Patrick Rohrbasser est responsable France et Afrique du Nord de CommVault