Dans son édition 2015, le World Economic Forum (WEF) alias Forum de Davos évalue les différents risques, technologiques mais aussi économiques, environnementaux, sociaux et géopolitiques.
Le rapport du WEF sur les risques (Global Risks 2015 10th Edition) liste quatre grandes familles de risques technologiques : les pannes des réseaux d’informations critiques, les cyber-attaques massives, les fraudes et vols de données à grande échelle, les mauvaises utilisations des technologies. Les risques sont classés selon deux axes : la probabilité de leur occurrence et l’impact qu’ils peuvent occasionner.
Côté probabilité, les risques du Top3 sont les conflits entre états, les catastrophes climatiques et le défaut de gouvernance des Etats. A noter que ce dernier risque est suivi de l’autre risque très voisin concernant l’effondrement des Etats. On ne peut constater malheureusement que ces risques sont transformés régulièrement en événement, la lecture de l’actualité nous le confirme. En matière d’impact, le risque numéro un serait une crise lié à l’eau que ce soit une raréfaction ou une infection. Viennent ensuite les pandémies de maladies infectieuses et la dissémination et l’utilisation d’armes de destruction massives. Sachant que ces risques ne sont pas isolés mais ont des relations entre eux et l’occurrence des uns peuvent entraîner la réalisation des certains autres.
Face à ces menaces, les risques technologiques ne sont pas, selon le WEF, être les plus préoccupants. En termes de probabilité d’occurrence, les fraudes et vols de données, et les cyber-attaques se situent seulement en 9e et 10e position. En termes d’impact, les pannes de réseaux d’informations critiques sont le seul risque dans le top10 (en septième position). A noter que ce risque était placé au premier rang lors l’édition 2007 de cette étude. Le cyber-terrorisme s’est installé ces dernières années et est devenu une problématique majeure des Etats.
« Le terrorisme frappe sans distinction de pays ni de continent. Nous sommes tous confrontés aux mêmes défis et à la même nécessité d’adapter nos réponses sécuritaires aux nouveaux usages numériques, rappelait le ministère de l’Intérieur à l’occasion du FIC qui se tient actuellement à Lille (FIC 2015: Bernard Cazeneuve entre en guerre contre le cyberterrorisme). Le cyber-terrorisme reflète une sophistication et une connectivité croissantes. Aux Etats-Unis, les coûts liés au cybercrime serait évalué à quelque 100 milliards de dollars aux Etats-Unis seulement. L’Internet des objets devrait d’ailleurs renforcer ce phénomène. Dans une étude publiée en juillet dernier, HP a scanné 10 des objets les plus utilisés actuellement dans ce nouvel univers et a découvert 25 vulnérabilités par objet totalisant quelque 250 problèmes de sécurité (Le désastre annoncé de l’Internet des objets ?). De manière paradoxale, les Etats-Unis constituent la seule région du monde à indiquer être la moins préparé pour ce risque du cyber-terrorisme.
Le rapport pointe sur la diffusion massive des machines qui sont contrôlées par des systèmes d’intelligence et aux défis que cette dissémination ne manque pas de poser. Il fait écho en cela à la lettre ouverte (Contrôler les risques de l’intelligence artificielle) signée par plus de 700 scientifiques et chefs d’entreprise de renommée mondiale – dont l’astrophysicien Stephen Hawking et le fondateur de SpaceX Elon Musk –attirant l’attention sur les risques posés et visant à définir les priorités de la recherche dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Evolution des risques technologiques