A l’occasion de sa conférence développeur Teched & D-code qui se déroule du 11 au 13 Novembre à Berlin, l’éditeur SAP a annoncé l’arrivée de la version 9 de sa base de données In Memory qui existe à la fois dans une version pour le cloud et une version classique (on premise) destinée aux serveurs des clients. Le cloud n’avait représenté que 20 à 30% de l’activité de SAP en 2013. Mais sur les 5,8 milliards d’euros que devrait réaliser l’éditeur en 2014, c’est l’activité qui devrait dominer ses résultats avec une croissance de plus de 40%. Pour preuve, les nombreux accords passés avec Amazon, Microsoft et plus récemment IBM pour proposer sa base de données et ses outils de plus en plus nombreux autour la version Hana in memory. Bernd Leukert, le vice-président de SAP (photo), 10777843463_3370c337c5_nlors de l’ouverture de la conférence européenne face à plus de 1000 développeurs, a mis en exergue le fait que désormais, ils pourraient exploiter et tester leurs outils sur cette véritable plate-forme de services qui s’ouvre aussi aux logiciels open source. Il a aussi rappelé l’anniversaire du dimanche 9 novembre, celle des 25 ans de la chute du mur de Berlin, une manière de montrer que rien n’est infranchissable et que l’on peut toujours se libérer de ses geôliers. Chez SAP, désormais, on veut aussi vivre à l’heure de l’indépendance vis à vis de la base de données Oracle, qui des années durant a servi de tuteur aux applications SAP. Mais les clients n’y voient pas encore la même urgence, le marasme économique actuel ne facilitant pas les prises rapides de décisions.

La refonte des entreprises en mode numérique commence déjà par une simplification des traitements existants

L’intégration des applications existantes avec la base de données SAP HANA peut s’effectuer avec différents outils : Java et HTML5, les outils de stockage JDBC ou de traitement de données non structurées CMS. SAP a voulu aussi démontrer que développer en parallèle des sites web et des applications tactiles sur portables quelque soit les systèmes d’exploitation des mobiles utilisés n’est plus un souci. L’ensemble des nouveaux outils doit simplifier la création de passerelles entre toutes les applications existantes ou en cours de réalisation. Bernd Leukert soulevait aussi deux thèmes qui conditionnent l’avenir de sa firme : « Les entreprises se doivent d’acquérir un nouveau niveau de compétence logiciel et elles se doivent se préparer à digérer de nouveaux volumes d’informations en temps réels ».

Le Cloud permet de procéder en douceur

La firme allemande a aussi mis l’emphase sur son partenariat avec Samsung pour ses tablettes et mobiles. Un discours qui ressemble un peu à celui de Microsoft avec son « cloud first et mobile First ». Le discours sur la « reconstruction » des applications intègre aussi l’habituel constat que ce sont les services métiers qui conduisent la refonte des entreprises dans un mode totalement numérique. Les différents intervenants montraient aussi l’intérêt d’utiliser le cloud pour ne pas ralentir les processus en cours d’exploitation. 5163c84c417ca

Les outils de transformation sont parfois eux-mêmes en pleine refonte

Au-delà de sa plate-forme, SAP est entrain de refondre ses applications sur la plate-forme SAP HANA Cloud pour faciliter l’intégration d’autres logiciels, mais le processus prend du temps. Elle propose ainsi un outil d’analyse rapide sur une version simplifiée d’Hana. Mais ce programme reste compatible avec l’existant. Toutes les principales anciennes applications seraient en ce moment réécrites et portées sur la nouvelle base de données maison in Memory. Pourtant, la majorité des utilisateurs intervient toujours sur la base de données de l’ex-partenaire de SAP devenu son concurrent le plus féroce, Oracle. Un nom que les intégrateurs paraissent ne plus oser prononcer de peur de se faire taper sur les doigts.

Une ouverture récente

L’évolution maitresse de SAP tient à la version SPS9 de la plate-forme dont l’intérêt est donc de s’interfacer sur différents systèmes (cloud, mobiles, systèmes Legacy) pour optimiser les différentes charges de travail. Le deuxième atout de cette version est son « omniprésence » et sa capacité d’intégration grâce au fait qu’elle « pompe» plus facilement les données des anciennes applications pour les centraliser sur la base de données « in Memory ». Cette évolution présentée comme une simplification répond au slogan un peu surprenant et un peu militaire :« un environnement, une vérité » qui sous entend que gérer des systèmes hétérogènes ne serait pas la solution idéale. Tous les outils proposés paraissent justement prôner une réunification.mobile-devices-sap« Je connais des entreprises qui disposent de plus de 70 ERP indépendants dans leurs différents services » précisait Bernd Leukert;  » on peut rationaliser et simplifier leur travail ».

Procéder par étapes

Pour consolider les nombreuses applications, selon Irfan Khan, le directeur technique d’Hana, on doit d’abord procéder par étapes selon l’urgence d’amélioration des processus. D’abord on peut commencer par une interconnexion dans une logique de reporting sur plusieurs systèmes, puis celle d’une homogénéisation des données et enfin, s’il le faut, passer à la réécriture des anciens processus pour les optimiser. C’est la nouvelle version 9 d’Hana In Memory qui permet cette intégration maximale, synonyme de « simplification ». Désormais, selon l’éditeur, on pourra par exemple gérer plusieurs conteneurs « multi tenant » reliés à une même base de données centralisatrice. Ces containers peuvent, selon Mark Zenus, Vice président de Hana plateforme : « être poussés sur différents sites et administrés de manière centralisée. Cette simplification représente des économies réelles pour les entreprises mais aussi pour les développeurs. »

L’heure de l’extrême centralisation a sonné chez SAP

L’évolution du noyau a permis selon Mark Zenus une amélioration des interfaces et la gestion de nouveau types de données que l’on trouvait dans d’autres logiciels. L’objectif, on l’aura compris, quelles que soient les applications, est dans un premier temps de gérer centralement les données puis sur le long terme de réécrire les traitements les plus lents pour les optimiser pour Hana.

Les points à retenir

On peut recenser au moins cinq points différenciateurs sur la plate-forme Hana qu’il s’agisse d’une version sur site et dans le cloud. 1. La multi-location ( multi-tenant ) qui vise à simplifier le provisionning et la gestion de plusieurs charges de travail. 2. La hiérarchisation dynamique, ( dynamic tiering) qui propose différentes options de tri et d’organisation pour gérer de très grands ensembles de données. Elle doit fournir un accès simplifié aux données critiques. 3. L’Intégration de données « intelligentes », (data intégration) et l’analyse de la qualité des données qui, via différents mode de filtrages et d’enrichissement, doit aider la simplification des traitements et le « provisionnement » des données. 4. L’option intégrée de diffusion de données pour traiter et analyser d’énormes quantités de données en temps réel, doit permettre de prendre des décisions critiques « à la volée ». 5. Enfin les nouvelles performances du moteur Hana et le stockage d’informations sous forme graphique peuvent être utilisé de manière plus sophistiquée pour traiter les données de l’entreprise ou encore celles issues des données de réseaux sociaux . Vis-à-vis du big data, la firme a aussi lancé de nouveaux logiciels dans un optique très pragmatique. Consolider des informations multiples pour proposer de nouveaux services aux clients existants. 18 mois après le lancement de sa base de données Hana, SAP continue dans un processus permanent de refonte de ses applications.