D’un bout à l’autre du continent, les villes s’efforcent de devenir plus « intelligentes ». Dans l’optique d’améliorer la future qualité de vie de leurs concitoyens, les conseils municipaux et les gouvernements entreprennent un éventail de projets destinés à façonner le visage des centres urbains des prochaines décennies. Selon le cabinet de conseil australien, on devrait par ailleurs dénombrer d’ici dix ans 26 « villes intelligentes », dont la moitié localisées en Europe et en Amérique du Nord.
Ce type de projets peut prendre de multiples formes. Certains s’articulent autour des stratégies de transport, tandis que d’autres s’intéressent à la gestion des déchets, aux réseaux à haut débit, aux bâtiments commerciaux et au logement. Ensemble, ils s’inscrivent dans une vision plus globale, à savoir la création d’une plateforme directement liée à la ville intelligente.
Pour fonctionner efficacement, une telle plateforme doit relier l’ensemble des composantes et des projets. Cela peut en effet aller de la surveillance des routes au moyen d’un réseau de capteurs, à l’installation d’usines de production d’énergie propre sur le toit des bâtiments.
L’utilisation de cette plateforme pour partager des données entre différents systèmes permettra à la ville intelligente de gagner en efficacité au fil du temps. Les feux de signalisation pourront être régulés en fonction du nombre de voitures sur la route, les bâtiments pourront moduler la consommation d’énergie en fonction des conditions météorologiques, et les habitants auront directement accès à l’information qu’ils souhaitent et aux services gouvernementaux.
Pour encourager cette tendance, l’Union Européenne a lancé l’initiative European Innovation Partnership on Smart Cities and Communities (Partenariat d’innovation européen pour des villes et communautés intelligentes) afin de promouvoir les grandes idées susceptibles d’aider les métropoles de la région à atteindre leur but en matière de développement intelligent et d’énergie propre d’ici à 2020.
Certaines villes travaillent actuellement à la création d’écosystèmes intelligents selon leurs propres objectifs et échéanciers. À Vienne, par exemple, le conseil municipal encourage la création de centrales électriques à financement communautaire. Les panneaux solaires qui les constituent peuvent être « achetés » par les habitants, qui perçoivent ensuite un loyer annuel venant alléger directement leurs factures d’électricité. Wien Energie, le fournisseur d’énergie dont la ville est propriétaire, a pour ambition de répondre à 50 % des besoins énergétiques à partir de sources renouvelables d’ici à 2030.
Dans le même temps, Barcelone est sous le feu des projecteurs avec ses initiatives BCN Smart City et 22@Barcelona. La ville s’active sur tous les fronts, des réseaux de transport aux infrastructures publiques, en passant par les systèmes de paiement et les services de santé. Ce projet comporte également des mesures encourageant la transition vers les véhicules électriques, le conseil municipal investissant dans les taxis et les bus électriques après avoir créé un réseau de 300 points de recharge gratuits à l’intention des particuliers.
Londres quant à elle poursuit son ambition d’un Smart London. Ce projet global examine les solutions qui permettraient à la ville d’absorber l’augmentation de sa population estimée à un million de personnes au cours de la prochaine décennie. Il prévoit notamment des démarches innovantes concernant l’utilisation d’énergie dans la ville, comme l’exploitation de la chaleur résiduelle des puits du métro et des postes électriques.
Paris de son côté s’efforce de construire sa ville intelligente à travers le plan « Paris Intelligent et durable 2014-2020 » où transparaissent à la fois ses ambitions numériques et écologiques.
Au cours des prochaines années, il faut s’attendre à voir ce genre d’initiatives se multiplier dans les villes d’Europe et du monde entier. Au fil de l’évolution des plateformes, les promesses d’une ville intelligente se concrétiseront pour les citoyens.
La plateforme numérique reliée à une ville intelligente est alimentée par les données. Qu’elles émanent de capteurs, d’appareils ou d’usagers, ces dernières sont essentielles pour assurer la réussite et l’impact positif de tous les systèmes interconnectés.
Naturellement, la masse de données générées par une ville intelligente doit être gérée, stockée et traitée au sein d’un écosystème numérique centralisé et évolutif, permettant l’accès à des réseaux à faible latence et à de solides plateformes de Cloud Computing. Les data Centers à forte connectivité construits dans ce but précis s’avèrent donc une composante essentielle au sein de la plateforme de chaque ville intelligente, dans la mesure où ils seront à l’origine de la myriade d’activités nécessaires à la concrétisation même de ce concept.
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Mohamed El Barkani est Data center Manager chez Digital Realty