Les discussions autour des nouvelles technologies et produits présentés au CES 2019 nous font mesurer combien 2018 a été une année chargée pour l’écosystème numérique ; une année placée sous le signe de la donnée et de sa protection personnelle.

La donnée s’est désormais imposée comme l’une des principales ressources de l’entreprise. Avec près de 30 000 gigaoctets de données créées dans le monde par… seconde. On estime à 137 000 le nombre d’emplois qui seront créés d’ici 2020 sur le marché français du big data, qui pèsera alors quelque 9 milliards d’euros.

L’exploitation du capital données, la garantie de leur qualité, la promotion de l’éthique dans leur usage, leur protection et enfin, la mise en place d’un management global de la donnée constituent les défis qui y sont associés.

Des thématiques vivement débattues lors de l’événement sur la gestion de données organisé par Informatica à Paris en octobre dernier. Les décideurs informatiques ont ainsi pu échanger autour de sujets clés liés à la gestion et à l’exploitation des données : cloud data management, qualité, sécurité,  et anonymisation,conformité, gouvernance, catalogue de données, analytique , intelligent data lake et master data management.

Lors d’une table ronde, nous avons pu recueillir un regard croisé sur la donnée selon différents métiers, de l’informatique au spécialiste de la sécurité, et différents points de vue d’intervenants du secteur public et privé.

Tous s’accordent sur des objectifs communs lorsqu’il s’agit de définir et de mener une stratégie data en entreprise : l’amélioration de la relation et de l’expérience client, ainsi que l’exploration des données (BI, analytics, big data).

La première étape consiste à supprimer les silos et à recentraliser les données au sein d’une même plate-forme. Un chantier souvent engagé par les DSI qui doivent faire preuve de structure et de pédagogie ainsi que d’une gouvernance pour permettre un accès aux données pertinentes et offrir une vision 360° aux différents services et métiers de l’entreprise.

Une deuxième étape consiste à évaluer les points de blocage de données et les besoins métiers les plus pressants, pour développer un système en fonction de l’évolution de ses besoins. Des projets de MDM (Master Data Management) et de PIM (Product Information Management) peuvent alors être lancés pour créer des données fiables et pertinentes au service des objectifs métiers. L’entreprise est alors plus à même de faire face à ses défis : passer d’une flottille de PME à une grande entreprise, optimiser ses achats ou faciliter le développement du e-commerce.

 Enfin, les entreprises subissent également aujourd’hui une pression croissante en matière de protection et de confidentialité des données, qu’il s’agisse de la mise en place du RGPD ou de la directive NIS, de la sensibilisation des utilisateurs sur le sujet ou même des récentes failles de sécurité chez des entreprises comme Google.

Par exemple dans le cadre de la manipulation de données bancaires, la stratégie data est encore plus fondamentale car il s’agit non seulement d’être capable de sauvegarder et de  pérenniser des données mais également de pouvoir conduire une analyse de la fraude à partir des données récoltées par les établissements bancaires.

Le rôle du RSSI est par conséquent en pleine évolution avec l’arrivée de nouvelles technologies en permanence et de nouveaux process à mettre en œuvre pour les appliquer. Le RSSI ne peut plus se permettre de s’opposer ou de bloquer les avancées demandées par les utilisateurs, il doit accompagner les nouveaux usages et garantir leur sécurisation.

« Avec de plus en plus d’utilisateurs, de points de contacts et de demandes d’utilisation dans les applications de marketing ou de service, les organisations doivent faire preuve de sérieux dans la surveillance des risques liés aux données privées. A l’ère de laData 3.0, les entreprises doivent disposer des outils et des ressources pour maîtriser en permanence les données privées qui leur sont confiées sans quoi elles risquent des amendes énormes, de la perte de revenus, des dommages à la marque et la défection des clients. » rappelle Frédéric Brousse Country Manager France Informatica.

Au-delà du quotidien, cette table-ronde a permis d’explorer les perspectives autour des applications et des projets pour la donnée dans les années à venir : la place du cloud, du big data et de l’intelligence artificielle. Et en toile de fond, la nécessité pour les entreprises de trouver le meilleur compromis entre le potentiel de la data d’un côté, et les questions de protection des données personnelles et de la vie privée de l’autre.