À l’ère de l’automatisation, deux travailleurs sur cinq perçoivent un risque de perte de leur emploi à cause de l’IA, de l’automatisation et de la transformation des métiers qui découlent des révolutions numériques. C’est ce que dévoile la dernière étude européenne de Willis Towers Watson

D’ici trois ans, 89% des entreprises européennes (92% au niveau mondial) automatiseront certaines tâches, quand 26% du travail ne sera plus réalisé par des humains. C’est ce que révèle la nouvelle étude « Vers le monde digital de demain » publiée par Willis Towers Watson autour des grandes tendances liées à la digitalisation du travail.

L’ère des robots est arrivée

Une entreprise sur deux (51%) déclare que la robotisation vient soutenir les salariés dans l’exécution de processus opérationnels. Pour 27%, cette robotisation assure une part du travail de postes existants. Pour seulement 21%, cette robotisation effectue un travail de façon autonome et, dans la même proportion, effectue de nouveaux types de tâches.

Cette robotisation entraînera des changements dans la façon de concevoir les emplois. Ceux dont les tâches seront réalisées de façon autonome par les robots seront accompagnés de salariés à plus faibles compétences alors que ceux dont les tâches sont assistées par la robotisation seront proposés à des salariés possédant plus de compétences. Ainsi, selon l’étude, le fait d’avoir la possibilité de recourir à plus de collaborateurs externes arrive en tête des changements les plus importants prévus par les entreprises au cours des trois prochaines années.

Source : Willis Towers Watson – 2019

Des salariés à la fois inquiets et optimistes

Pour Sébastien Biessy, Directeur de l’Activité Talent de Willis Towers Watson, « le travail ne disparaîtra pas à cause de la robotisation. L’essor de l’intelligence artificielle va inciter les entreprises à trouver de nouvelles façons de le répartir mais aussi d’améliorer la collaboration et la flexibilité… ».

Un optimisme qui n’est pas partagé par les salariés européens. L’étude montre en effet que 41% d’entre eux affichent une grande inquiétude et estiment qu’ils pourraient perdre leur emploi suite à son automatisation ou sa délocalisation dans les 10 ans à venir.

De façon assez surprenante, ces salariés qui perçoivent un haut risque de perte d’emploi sont plus disposés à investir dans le développement de leurs compétences (65%) par rapport à ceux qui perçoivent un faible risque de perte d’emploi (45%).

Mais parallèlement et de façon plus optimiste, ces salariés qui perçoivent un haut risque pour leur emploi se montrent plus confiants en l’avenir. Ils sont en effet 50% (contre 29% chez ceux qui perçoivent un faible risque) à considérer positivement les opportunités apportées par la technologie et à penser que la possibilité de faire progresser leur carrière s’est améliorée dans les 12 derniers mois !

Source : Willis Towers Watson – 2019

Des transformations à venir

Les directions RH pointent l’importance de développer le leadership pour transformer les managers en véritables coaches qui accompagnent les équipes dans la transformation des emplois et l’atteinte des résultats. Elles pointent également l’importance d’un vrai pilotage de la performance qui permette de donner du sens aux actions quotidiennes des collaborateurs en les inscrivant à une vision d’entreprise, à des objectifs et à des actions concrètes à mettre en place.

Parallèlement, l’étude révèle que L’automatisation et la numérisation bouleverseront la conception des emplois et le recrutement dans un plus grand nombre d’entreprises au cours des trois prochaines années.

Source : Willis Towers Watson – 2019

« La transformation digitale redéfinit notre manière de travailler, de concevoir les emplois et d’allouer les ressources disponibles. C’est pourquoi, se concentrer sur le leadership, la culture et les compétences peut libérer la valeur de la transformation digitale » conclut Sébastien Biessy.