47 technologies stratégiques dont une proportion importante sont liées à l’informatique et aux télécoms sont passées en revue dans la nouvelle étude de la DGE « Technologies clés 2020, préparer l’Industrie du futur »

Si l’on juge de l’importance d’un rapport ou d’une étude par son nombre de pages alors la publication de la DGE est essentielle, pas moins de 640 pages pour identifier « 47 technologies stratégiques pour la compétitivité et l’attractivité de la France dans les 5 à 10 années à venir, ainsi que les opportunités à saisir pour conquérir de nouveaux marchés.

Tous les 5 ans, La Direction générale des entreprises réalise une étude de prospective technologique visant à accompagner les choix des entreprises, notamment les PME et les ETI.

Pour le pilotage de cette 5e édition, qui a mobilisé plus de 200 experts entre l’automne 2014 et début 2016, elle a fait appel à Philippe Varin, président du Cercle de l’Industrie, ancien DG du groupe PSA Peugeot Citroën et aujourd’hui président du conseil d’administration d’Areva.

A l’occasion du point d’étape sur la Nouvelle France Industrielle organisé ce lundi, Philippe Varin a rendu son rapport.  Cette étude identifie 47 technologies stratégiques pour la compétitivité et l’attractivité de la France dans les 5 à 10 années à venir, ainsi que les opportunités à saisir pour conquérir de nouveaux marchés. Ces technologies clés trouvent leurs applications dans les domaines de l’alimentation, de l’environnement, de l’habitat, de la sécurité, de la santé et du bien-être, de la mobilité, de l’énergie, du numérique, ou encore des loisirs et de la culture.

L’étude propose une vision stratégique de l’orientation à moyen terme des marchés mondiaux, notamment grâce aux monographies par domaines d’application, et un regard opérationnel sur les technologies à industrialiser pour conquérir ces marchés, au travers de fiches de technologies.

Cette 5e édition fait évidemment la part belle aux technologies numériques à la fois comme agent de transformation de l’économie et des entreprises mais aussi comme disciplines comme les technologies des capteurs, de la cobotique, des objets connectés ou du traitement des données. Le rapport rappelle ce qui est désormais une évidence, les technologies n’ont pas de frontière et les entreprises doivent intégrer cette dimension mondiale des marchés, pour certaines comme toutes les sociétés du numérique dès leur création. Le succès d’une innovation réside dans une combinaison d’approches Technology push et Market driven, comment Alain Bugat, Président de l’Académie des technologies qui a été sollicité pour le rapport.

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Pour arriver aux 47 Technologies clés, les auteurs sont partis des 439 technologies issues des feuilles de route stratégiques des pôles de compétitivité et des experts de la DGE et 135 technologies issues d’une enquête en ligne auprès des acteurs des écosystèmes d’innovation.

Le rapport a identifié 9 domaines d’applications : alimentation, santé et bien-être, sécurité, environnement, habitat, énergie, mobilité, numérique, loisirs et culture. Parmi les 47 technologies clés, celles qui sont liées au numérique sont légion et montre bien que nous sommes entrés dans une nouvelle ère.

Sur le plan de l’offre industrielle, l’étude donne une image qui semble assez favorable par rapport à la réalité. Pour preuve, le cas d’Alcatel-Lucent qui présenté comme est le 4e acteur mondial du secteur des équipements de télécommunications sans un mot sur l’évolution des 15 dernières qui a d’abord vu la fusion d’Alcatel avec Lucent et la lente mais assurée baisse de régime qui a conduit au rachat de ce joyau de l’industrie française par Nokia. Ou encore dans le cloud où OVH est le leader européen du cloud et se positionne au troisième rang mondial (un classement qui ne peut que surprendre : NDLR). Certes OVH est une remarquable réussite mais pas un mot sur les fiascos de Cloudwatt et Numergy dans lesquels des dizaines de millions d’euros ont été engloutis et des leçons qui pourraient être tirées.

Le rapport loue le dynamisme de nos startups et rappelle que la France est le premier pays d’Europe représenté au Consumer Electronics Show (CES) avec 160 start-up françaises présentes, dont 10 primées (Parrot, Netatmo, Withings, Lima Technology, Emiota, My Fox, Technicolor, Voxtok, Giroptic, Cityzen Sciences) et qu’elle dispose de nombreuses structures

de recherche dédiées à l’innovation dans le domaine du numérique : le CEA, l’INRIA et le CNRS, les IRT SystemX, Nanoelec, B-com et Saint Exupéry. Un sujet hautement d’actualité suite à la décision du gouvernement de procéder à des coupes budgétaires. Une action qui a été dénoncée par huit grands chercheurs « comme un suicide scientifique et industrielle ».