Les entreprises françaises sont de plus en plus mûres et prêtes à investir dans l’Intelligence artificielle. C’est ce qu’indique l’étude « Les entreprises françaises sur la voie de l’intelligence artificielle » réalisée par IDC pour Tata Consultancy Services.

Une entreprise sur deux est sensible aux enjeux d’intelligence artificielle. Parmi celles-ci, 36% utilisent déjà l’IA et 16% ont actuellement des projets de mise en place d’ici 1 à 3 ans. Dans le détail, 26% des entreprises ont déjà déployé des solutions d’intelligence artificielle dans le domaine de l’informatique, 22% dans le domaine de la Relation Clients, et 21% dans le domaine de la R&D.

Les entreprises perçoivent plus l’IA comme un outil d’amélioration que de réelle transformation de leur activité. 64% des budgets sont en effet alloués à l’amélioration contre 36% à la transformation. Les résultats de l’étude montrent une vraie différence de perception de l’IA entre les DSI et les Directions Métiers, reposant sur une compréhension différenciée du terme même d’intelligence artificielle.

La DSI a une vision plus technique et restrictive de l’IA, alors que les Directions Métiers en ont une vision plus opérationnelle et liée aux usages. Ce qui ne surprendra personne. Les DSI associent en effet d’abord l’IA au Machine Learning (45%), aux systèmes décisionnels/Big Data (42%), ainsi qu’aux systèmes cognitifs (41%), tandis que pour les Directions Métiers, l’IA renvoie d’abord aux objets connectés et à l’IoT (49%), à la Robotique (44%), puis aux systèmes décisionnels / Big Data (41%).

Sur le plan de la mise en œuvre concrète, là aussi les opinions divergent. Près de la moitié (48%) des Directions Métiers interrogées affirment que leurs entreprises utilisent déjà des solutions d’IA, soit deux fois plus que les DSI (23%). Une différence qui peut avoir deux explications : une différence d’interprétation sur ce qu’est l’Intelligence Artificielle d’une part et une autonomie croissante des métiers sur les sujets technologiques d’autre part. La nécessité du « Time to Market » et le développement des nouveaux usages numériques, ont en effet conduit les Direction Métiers à investir ce champ d’action réservé jusqu’ici à la DSI.

48% des répondants du secteur banque/assurance déclarent avoir déjà adoptés ces technologies contre 34% pour le secteur des services et 35% de l’industrie. A noter que pour retirer des bénéfices de l’utilisation de l’IA, les entreprises s’accordent à dire que l’IA doit s’accompagner de plusieurs aménagements. Trois facteurs ressortent de l’étude : la sécurisation des systèmes contre le piratage (78%), le développement de systèmes à même de prendre des décisions fiables et utiles (70%), et l’accompagnement interne auprès des managers et employés pour accroître la confiance en l’IA (70%).

En observant les technologies IA déployées, il apparait que les algorithmes de Machine Learning destinés au prédictif et à l’analyse des données (à 46%), les robots logiciels qui automatisent des processus transactionnels (à 44%), et les outils d’analyse d’image (à 41%) sont au premier rang des approches technologiques les plus déployées.

Selon l’étude, près de deux tiers des entreprises pensent que l’IA aura un impact sur les emplois, mais pas nécessairement destructeur : près de la moitié des entreprises (44%) estiment que cet impact sera plus de nature à transformer que de supprimer des emplois, 37% des entreprises pensent quant à elles que l’IA n’aura pas d’impact sur l’emploi et 10% assurent que l’IA va créer de nouveaux emplois. Seules 9% des entreprises considèrent que l’IA va détruire des emplois qui ne seront pas remplacés.