Acronis est principalement connu pour sa solution de sauvegarde personnelle « True Image ». Mais l’éditeur s’est récemment renforcé en absorbant le spécialiste d’Hyper-V « 5Nine » et DeviceLock un spécialiste du DLP. Ces acquisitions avaient pour principal objectif d’enrichir les nouveaux services de cybersécurité cloud de l’éditeur regroupés sous la bannière «  Acronis Cyber Cloud Solutions ».

Avec la nouvelle version 2021 de True Image, Acronis crée un pont entre ses solutions classiques et ses nouveaux services cloud.

En effet l’édition « True Image 2021 » diffère des précédentes versions par l’introduction de nouvelles fonctionnalités de sécurité directement héritée d’Acronis Cyber Protect Cloud.
Ces fonctionnalités assurent notamment la protection en temps réel de la machine (et imposent donc de désinstaller son ancien antivirus concurrent) mais également une surveillance avancée des sauvegardes pour éviter par exemple qu’un ancien fichier vérolé ou dangereux ne soit restauré par erreur. La protection temps réel Cyber Protect Cloud assure également la surveillance des navigations Web et propose des défenses heuristiques et comportementales pour mieux bloquer les codes malveillants inconnus. Plus original, cette cyberprotection propose également une surveillance et défense des vidéoconférences pour empêcher les attaques d’injection de malware et de piratage au travers des applications telles que Zoom, Cisco Webex et Microsoft Teams.
Les utilisateurs qui veulent conserver leur antivirus existant peuvent installer True Image 2021 sans les protections temps réel et se contenter des fonctionnalités de scan et d’analyse à la restauration désormais intégrée au logiciel.

Acronis justifie l’introduction de ces sécurités au cœur du produit par les besoins accrus de protéger un nombre exponentiel de télétravailleurs suite à la crise pandémique.
Les machines des télétravailleurs doivent en effet être pleinement protégées (qu’elles soient personnelles ou fournies par l’entreprise), aussi bien en matière de défense contre les malwares qu’en termes de sauvegardes, pour ne pas mettre en péril les données et les infrastructures IT de l’entreprise.
Les deux aspects sont complémentaires et à l’heure où les ransomwares font tant de dégâts, la sauvegarde reste la meilleure défense face à ce type de menaces.

Même si son approche diffère quelque peu, Acronis s’affiche en concurrent direct des solutions antimalwares du marché. L’éditeur est parti de la sauvegarde pour l’enrichir de cyberprotections actives alors que Norton, Kaspersky et consorts sont partis de leurs solutions défensives pour y intégrer ensuite des modules de sauvegarde.
Alors, oui, True Image 2021 excelle dans les fonctionnalités de backup et restauration, mais la solution va devoir faire ses preuves quant à ses défenses antimalwares. A notre connaissance, elle n’est pas encore évaluée par les laboratoires comme AV-Tests ou AV-Comparative.

Petit bémol, les nouvelles protections antimalware de True Image 2021 ne sont disponibles que sur les versions Advanced (69,99 €/an) et Premium (99,99 €/an), pas sur les versions grand public Standard (59,99 €/an) et Essential (49,99 €/an) qui n’intègrent qu’une version d’essai de 3 mois des protections anti-malwares. Rappelons que les versions Advanced et Premium permettent, outre la sauvegarde locale et en réseau, une sauvegarde dans le cloud protégé d’Acronis (500 Go inclus dans Advanced et 1 To inclus dans Premium).
Au passage, protection antimalware oblige, on notera la suppression des licences perpétuelles. Les prix de licences évoqués ci-dessus s’entendent désormais pour une année et pour 1 ordinateur. Et on regrettera que, quitte à passer sur une formule par abonnement, Acronis n’ait pas osé une vraie approche « as a service » avec un abonnement mensuel sans engagement.

On notera également que cette version 2021 apporte quelques améliorations pratiques à ses fonctionnalités fondamentales comme une meilleure reprise des restaurations après incident (la restauration redémarre là où elle s’était arrêtée), la possibilité de monter sous l’explorateur Windows les archives de sauvegarde « .tibx » produites par le logiciel et même de les convertir en machines virtuelles « .vhd ». Des nouveautés attractives qui se suffisaient à elles mêmes et n’imposaient pas de bundler la sauvegarde à un énième antivirus…