Une fusion, une acquisition ou une cession d’entreprise est toujours une période compliquée à vivre qui nécessite une consolidation des systèmes IT et des infrastructures sous-jacentes. C’est par exemple le cas pour une consolidation d’Active Directory. Insuffisamment planifiés, ces projets de migration peuvent porter préjudice à la continuité des services informatiques et exposer les données sensibles à des risques. De plus, pour propulser la nouvelle entité vers l’avenir, les équipes IT doivent conserver du temps pour innover, un aspect trop souvent ignoré qui compte pourtant dans la réussite future du projet.
Une approche désorganisée de l’intégration informatique des deux entités peut faire perdre de la valeur à une acquisition. L’inverse est également vrai : une étude de McKinsey démontre qu’une entreprise dont les services IT ont été rationalisés peut demander plus à un acquéreur pour tenir compte des 10 à 15% d’économies résultant d’une intégration informatique simplifiée.
Pour que cette transition s’opère en douceur, il est essentiel que la nouvelle équipe IT d’une société fusionnée utilise des logiciels de migration et de consolidation. Les logiciels peuvent épargner de précieuses ressources IT en simplifiant la restructuration des comptes utilisateurs, des données et des systèmes, et en épargnant à l’entreprise d’éventuelles répercussions négatives sur les utilisateurs ou la productivité. Le moment de la migration venu, grâce à ces logiciels, les entreprises sont ainsi prêtes. Elles peuvent rester concentrées sur la bonne marche des métiers et le contrôle de leur sécurité, et n’ont pas à s’inquiéter lors du déploiement pour la sécurité de leurs utilisateurs ou encore pour leurs systèmes et leurs données.
De l’importance cruciale d’Active Directory
Dans le cadre de ce processus, il est crucial que les entreprises établissent quels sont ceux de leurs processus les plus importants et ceux qui doivent être intégrés au plus tôt, en priorité sur d’autres qui peuvent être gérés au fil du temps une fois l’infrastructure globale fonctionnelle.
Active Directory (AD) figure en tête de liste des priorités pour les responsables IT et les DSI. Des études montrent que 90% environ des applications utilisent Active Directory comme source d’authentification de facto. Au cours d’une fusion ou d’une acquisition, l’ajout d’un autre domaine avec des mesures de sécurité différentes vient compliquer l’administration de l’infrastructure IT. D’autant que les équipes IT sont constamment à l’affût d’une panne qui pourrait s’avérer fatale pour la conduite des opérations.
Qui utilise quoi ?
L’ajout de nouveaux utilisateurs pose aussi problème en cours d’intégration. Les entreprises doivent décider d’intégrer tous les nouveaux utilisateurs comme de nouveaux salariés ou non, sachant qu’une part de ces utilisateurs risque de quitter l’entreprise au cours de la transition. Il est possible également de gérer plusieurs domaines à court terme, option peu attrayante pour les responsables IT qui préfèrent un système informatique sûr et facile à administrer. Aucune de ces deux options n’est vraiment intéressante et l’une et l’autre s’avèrent coûteuses en temps et en argent.
Sur site ou dans le cloud ?
Un autre aspect important, au moment d’intégrer des systèmes IT, consiste à savoir si les utilisateurs et les données sont hébergées sur site ou dans le Cloud. Compte tenu de la forte adoption d’Office 365, qui intègre la souscription à Azure AD, le service d’annuaire et d’administration multi-tenant basé dans le cloud de Microsoft, les entreprises peuvent profiter d’un large éventail de services de provisioning et d’administration d’accès aux applications disponibles à la demande à la fois plus flexibles et entièrement automatisés.
Lors d’une acquisition, si une entreprise dont les utilisateurs et les données sont sur site acquiert (ou est rachetée par) une entreprise utilisatrice d’Office 365, l’administration IT sera confrontée à plusieurs défis. Au moment d’intégrer les services d’annuaire, par exemple, l’entreprise peut synchroniser et gérer les comptes utilisateurs des deux environnements, mais doit d’abord préparer son service d’annuaire sur site pour la synchronisation. Cela implique d’avoir des réponses aux mécanismes nécessaires d’une mise en synchronisation contrôlée des annuaires sur site et ce pendant la phase de coexistence. De même, au moment d’intégrer des serveurs sur site, l’organisation doit décider quelle proportion d’utilisateurs et d’information migrer, en utilisant le plus souvent un environnement hybride en début de projet ou de manière plus durable.
Si les deux entreprises utilisent Office 365 et Azure AD, la nouvelle entité fusionnée rencontrera des problématiques différentes. La migration d’Office 365 suppose de migrer plusieurs nouveaux services, dont Exchange Online, SharePoint Online, CRM Online, etc., chacun nécessitant une approche différente. Exchange Online dispose de ses propres domaines, qu‘il est possible de rattacher à un « tenant » à la fois, tandis que OneDrive for Business nécessite la redirection des outils de synchronisation pour les utilisateurs qui ignorent qu’ils enregistrent des données sur un service externe.
Une intégration simplifiée
Cette myriade de considérations à prendre en compte peut s’avérer un vrai cauchemar pour les équipes IT avant, pendant et après une fusion. Plus les entreprises se laissent séduire par Office 365 et les modèles AD hybrides qu’elles considèrent comme l’approche la plus économique pour elles, plus ce phénomène va s’amplifier.
Il est donc essentiel que les entreprises évaluent, planifient et modernisent leur infrastructure. Pour y parvenir, les équipes IT ont besoin d’une solution capable de consolider AD, d’intégrer rapidement les utilisateurs via des méthodes d’accès sur site, cloud et hybrides et, enfin, de s’assurer que leurs plateformes Microsoft soient correctement paramétrées au mieux des intérêts de la nouvelle entité.
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Jocelyn De Larocque Latour est Manager Systems Consulting Europe du Sud chez Quest Software