La réparabilité des appareils électroniques est un sujet en vogue. L’Europe essaye de lutter contre l’obsolescence programmée et contre les designs impossibles à réparer afin de préserver les ressources de la planète et d’allonger la durée de vie des appareils pour en réduire l’impact de fabrication sur le climat.
Depuis le 1er janvier 2021, un indice de réparabilité a été déployé sur 5 catégories de produits électroménagers et électroniques dans le cadre de la loi anti-gaspillage en faveur d’une économie circulaire.
Cette tendance s’étend désormais aux USA. Après le Massachusetts, 25 états américains envisagent de promulguer des lois « Right to Repair » (droit à la réparation). Ces lois visent à obliger les fabricants à mettre à disposition leurs documentations techniques, schémas électroniques et kits de diagnostic à la disposition de tout réparateur.
Selon Associated Press, HP et Apple s’opposent aujourd’hui à l’application d’une telle loi dans le Nevada, pionnier des 25 états qui envisagent de telles dispositions. Au travers d’un organisme de lobbying TechNet, les constructeurs font valoir que seuls leurs réparateurs agréés sont à même d’offrir la qualité de service attendue et que permettre la réparation par n’importe qui soulève des risques de sécurité. Ils s’inquiètent notamment de l’accès aux données privées pouvant résulter de telles opérations de réparation.
Une argumentation jugée fallacieuse par les porteurs du projet de loi qui reprochent aux constructeurs de rendre les machines plus difficiles à réparer et de rendre l’accès aux pièces détachées plus compliqué dans le seul but de vendre des nouveaux modèles. Selon eux, les entreprises de technologie veulent contrôler l’activité de réparation, voire la verrouiller, et préfèrent que les clients achètent de nouveaux appareils plutôt que de réparer des appareils vieillissants.
Ce n’est toutefois pas la seule raison de la politique de contrôle des constructeurs. Ils évoluent sur des marchés hautement compétitifs et la réputation de la marque joue un rôle fondamental. L’utilisation pour la réparation de pièces de moindre qualité pourrait nuire aux expériences utilisateurs et indirectement impacter l’image qu’ils ont de la marque.