Le 14 janvier, Windows 7 atteindra sa fin de vie. Autrement dit, Microsoft ne supportera plus le système et ne produira plus de rustines de sécurité. Et la plupart des éditeurs lui emboîteront le pas et en feront de même avec leurs logiciels. Entreprises et utilisateurs se retrouveront exposés à des risques de cybersécurité accrus.

Or des millions de PC dans le monde sont toujours sous Windows 7. StatCounter estime les parts de l’OS à un peine moins de 27% ce qui correspond environ à 350 millions de machines toujours sous l’ancien système de Microsoft (sorti en 2009) alors que Windows 10 est disponible depuis le 30 septembre 2014.

Bref, à compter du 14 janvier, tous les PC encore sous Windows 7 sont des bombes à retardement.

L’alerte sur les PC Windows 7

C’est en substance le message que Microsoft vient de publier sur son site Web. Un avertissement pour encourager les millions d’utilisateurs restés sous Windows 7, principalement équipés en PC anciens, à moderniser leur équipement et passer sous Windows 10 (qui compte aujourd’hui plus de 900 millions d’utilisateurs).
Entre les alertes qui apparaissent sur les PC encore en Windows 7 depuis quelques semaines et les avertissements publiés sur le site de Microsoft, les utilisateurs ne pourront pas se plaindre de ne pas avoir été prévenus.

Il est certain que rester sous Windows 7 constituera progressivement un risque croissant pour les utilisateurs et leurs données mais aussi pour les entreprises qui ont choisi de ne pas migrer.

Certes, les entreprises peuvent opter pour un support payant (Windows 7 ESU – Extended Security Update) leur assurant deux années supplémentaires de mises à jour de sécurité. Mais ce support est très onéreux à moins de choisir l’option consistant à exploiter des postes Windows 7 dans Azure via Windows Virtual Desktop, un choix qui donne accès par défaut à un Windows 7 encore mis à jour pendant deux ans.

Cependant, en continuant d’accepter que certains de leurs utilisateurs viennent au travail avec un PC personnel sous Windows 7 ou en autorisant des connexions à distance depuis des machines Windows 7, les entreprises vont s’exposer à des risques supplémentaires.
Pire encore, le simple fait qu’un utilisateur de l’entreprise travaille chez lui sur des documents de l’entreprise depuis un PC Windows 7 peut s’avérer une menace : les documents pourraient être infectés, des mots de passe pourraient se retrouver exposés, des vols d’identité seront simplifiés, etc.

Windows 10, désormais mature et pas si différent de Windows 7

Si le forcing de Microsoft avec ses alertes et avertissements n’est pas dénué d’intérêts purement commerciaux (histoire d’assurer un regain aux ventes de PC), il n’est pas non plus à prendre à la légère.

Le problème, c’est que tous les utilisateurs ne vont pas pouvoir passer sous Windows 10. Officiellement, certains PC âgés de plus de 3 ans (en réalité il s’agit plutôt de machines vieilles de 5 ans ou plus) peuvent ne plus être compatibles avec les toutes dernières mises à jour de Windows 10. Cela représente toujours un parc de plusieurs millions de machines. Microsoft invite les utilisateurs à casser leur tire-lire et s’offrir une nouvelle machine sous Windows 10.

En dehors du discours de Microsoft, quelles options s’offrent aux utilisateurs ?

Cas 1 : si l’utilisateur ne veut pas changer son PC…

* Si le PC a moins de 5 ans (date de fabrication, pas de vente), il doit pouvoir migrer sans encombre sous Windows 10. La mise à jour est payante mais on trouve des offres très accessibles sur les sites de vente en ligne comme Amazon. Sinon, il est toujours possible de changer pour une distribution Linux (voir plus loin).

ChaletOS, un Linux au look de Windows 7

* Si le PC a plus de 5 ans, un utilisateur personnel devra envisager de passer sous une version de Linux légère mais maintenue. Certaines essayent d’adopter un « look & feel » proche de Windows 7 pour ne pas trop perturber les utilisateurs. MINT est sans doute la distribution la plus réputée en la matière. Autre option Kubuntu, lui aussi très populaire. Mais d’autres choix moins connus sont aussi envisageables, à l’instar de ReactOS (l’une des stars montantes) qui peut même faire tourner certaines applis Windows, Manjaro Linux réputé très simple d’emploi ou encore ChaletOS dont l’interface copie très précisément celle de Windows 7.

* Dans le cadre d’une entreprise, il est possible (pour Windows 7 Pro et Windows 7 Entreprise) d’acquérir une licence ESU (Extended Security Updates) pour profiter de deux années supplémentaires de support. Autre solution, basculer le poste en mode « virtuel » en l’hébergeant sous Azure Windows Virtual Desktop et profiter ainsi directement d’un poste Windows 7 ESU.

Cas 2 : si l’utilisateur y voit l’opportunité de moderniser son équipement

La gamme de PC Microsoft Surface

* Il peut acquérir un nouveau PC sous Windows 10. Le choix est désormais très vaste entre les « All In One », les tours de gaming, les mini PC au format NUC, les ordinateurs portables, les convertibles à écran rotatifs ou encore les « 2 en 1 » façon Microsoft Surface pour profiter à la fois d’un PC et d’une tablette. Tout dépend s’il veut en profiter pour gagner en mobilité ou conserver certains de ses périphériques comme ses écrans et ses accessoires de Gaming par exemple.

* Il peut basculer dans l’univers Apple sous MacOS en sachant que désormais les versions Office du Mac sont très similaires à celles du PC et qu’il est toujours possible de virtualiser Windows via VMware Workstation ou Parallels Desktop.

* Pour les entreprises, les nouveaux formats de PC Windows 10 peuvent servir de nouveaux scénarios métiers. La migration vers Windows 10 peut aussi servir de prétexte au passage à une approche BYOD (Bring Your Own Device) ou à une plus large adoption des solutions VDI ou DaaS (Desktop as a Service). Des projets qui sont ambitieux et réclament une longue préparation. Mais les solutions de virtualisation des postes ont beaucoup gagné en maturité que ce soit à travers le Cloud (offres DaaS comme Nutanix Xi Frame, Windows Virtual Desktop, VMware Horizon Cloud, OVH Cloud Desktop, etc.) ou à travers les solutions VDI (grâce notamment aux infrastructures hyberconvergées façon Nutanix).

Bref, il est temps aujourd’hui d’accorder à Windows 7 le repos éternel qu’il mérite. Windows 10 est un système plus fiable, plus convivial, plus sécurisé dont les défauts d’origine (notamment en matière de respect de la vie privée) ont été largement gommés.
Pour les entreprises, la réflexion de l’après-Windows 7 aurait dû être entamée il y a au moins deux ans. Il n’est pas encore trop tard, mais il faut agir dès maintenant.
Pour les utilisateurs de PC à des fins personnelles et familiales, la fin de vie de Windows 7 est l’opportunité de réfléchir aux alternatives ou plus simplement à la modernisation de son équipement. Et, soyons francs, les PC en 2020 sont autrement plus sexy et fun que leurs ancêtres d’il y a 5 ans…