Il existe plusieurs façons d’évaluer la performance et la fiabilité des premiers ordinateurs quantiques. Certains centres de recherche ont développé des Benchmarks quantiques à l’instar de l’université de Princeton et plus récemment du Oak Ridge National Laboratory (l’un des centres du DoE américain).
D’autres cherchent à atteindre la suprématie quantique à tout prix quitte à lancer des algorithmes sans aucune utilité pratique comme l’a récemment fait Google.
Enfin d’autres essayent de créer des indices de comparaison combinant de multiples critères. C’est le cas d’IBM qui depuis 2017 a élaboré un indice dénommé « Quantum Volume » qui ne se contente pas de simplement prendre en compte le nombre de Qubits mais combine 11 critères comme la durée de survie des informations quantiques, le nombre d’opérations pouvant être réalisées, la fiabilité des résultats obtenus, le niveau de parallélisation des portes quantiques, le niveau de cohérence, etc…

Chez IBM, ce Volume Quantique exprimée sous la forme d’un unique nombre entier est un indice essentiel, une note, qui permet d’évaluer les progrès des différentes générations de machines quantiques. Et IBM s’est fixé un objectif simple, une sorte de loi de Moore du quantique : doubler le Volume Quantique de ses ordinateurs tous les ans.

Et pour l’instant, Big Blue tient sa roadmap. En lançant cet indice en 2017, IBM devait admettre que son premier ordinateur quantique à 5 qubits, surnommé Tenerite, n’atteignait que la note « 4 ». En 2018, son ordinateur Tokyo à 20 qubits obtenait une note Quantum Volume de 8. En 2019, en lançant son premier système quantique commercial, l’IBM Q System One (nom de code Johannesburg) à 20 qubits, le constructeur affirmait avoir atteint un Volume Quantique de 16 avec cette machine.
Lors du CES de Las Vegas cette semaine, IBM – qui présentait sur son stand l’un de ses systèmes quantiques – a annoncé avoir de nouveau doublé son score en atteignant un Volume Quantique de 32 avec son « Raleigh » dernière production de son centre de recherche, un ordinateur quantique de 28 Qubits. Une note qui témoigne des améliorations apportées en matière de fiabilité des résultats et de stabilité des calculs quantiques.