Le géant du cloud adapte son offre pour répondre à l’essor du edge computing avec deux solutions qui permettent de rapprocher les traitements des utilisateurs tout en bénéficiant des avantages d’une informatique centralisée.
Qui aurait cru que le grand leader du cloud finirait par céder à la tentation du déploiement en entreprise ? Il y a encore deux ans pourtant, à l’occasion d’une conférence développeurs, un responsable d’AWS nous affirmait que ce n’était clairement pas dans l’ADN de l’entreprise. Essor du edge computing oblige, il semblerait que l’ADN d’AWS ait évolué.
Une appliance à installer directement en entreprise
Amazon a en effet annoncé deux nouvelles solutions dont une s’installe directement dans l’entreprise, tandis que l’autre tente de s’en rapprocher. La première, baptisée AWS Outposts, est une armoire (rack 42 U) qui embarque l’infrastructure, des services, des API ainsi que divers outils AWS. Conçue pour répondre aux besoins des entreprises ayant des contraintes fortes en latence sur leurs applications ou des contraintes de stockage en local, chaque appliance Outposts est connecté à la région AWS la plus proche (et considéré comme une extension de celle-ci). L’appliance est installée et opérée à distance par AWS qui assure également les mises à jour. Commercialisée aux Etats-Unis, la solution est désormais disponible dans sept nouvelles régions, dont l’Europe et notamment Paris (eu-west-3) mais aussi Stockholm (eu-north-1) et Londres (eu-west-2). Des prestataires tels que Accenture et Deloitte ont été sélectionnés pour accompagner les entreprises dans l’installation et le déploiement de la solution dans leurs datacenters.
Des datacenters au plus près des clients
Parallèlement, AWS a également annoncé AWS Local Zones, des datacenters opérés par ses soins et considérés comme une extension de la notion de région. Ils proposeront aux entreprises un sous-ensemble des services disponibles dans le cloud public. L’objectif est là encore de rapprocher les traitements des clients pour réduire la latence. Pour l’heure, AWS n’a déployé qu’une seule Local Zone à Los Angeles pour les besoins des studios hollywoodiens. Mais d’autres sont prévues dans un avenir proche.
Occuper le marché du edge computing
Ces annonces interviennent en plein essor du edge computing, notion apparue avec l’IOT, mais qui a fortement évolué ces derniers mois. Au départ, il était en effet surtout question d’exploiter la puissance embarquée dans les capteurs des objets connectés pour effectuer des traitements locaux et ainsi réduire la consommation de bande passante et la latence en limitant les échanges avec une informatique centralisée.
Aujourd’hui, le concept a été élargi à une démarche visant à rapprocher les capacités de calcul au plus près de l’utilisateur. L’objectif est toujours de réduire les temps de latence, mais en distribuant les traitements entre le « edge » et le cloud ou un datacenter afin de parvenir à la meilleure équation économique et technique, notamment en termes de performances.
Dès 2020, ce marché du edge computing devrait connaitre une augmentation de 50% selon Forrester pour atteindre 28 milliards de dollars en 2025 selon le cabinet d’analyse Grand View Research. Dès lors, on comprend mieux pourquoi le géant du cloud a changé son fusil d’épaule en cherchant à se positionner avec ce marché avec ses deux nouvelles solutions. Il n’est d’ailleurs pas le seul : Microsoft en fait autant avec « Azure Stack Edge », une appliance qui embarque ses services Azure, ou encore la plateforme Azure Sphere avec son interface de déploiement dans le cloud et son framework IoT à embarquer.