Dans une présentation Ted Talk, Bill Gates expliquait déjà en 2015 que nous n’étions pas prêts pour aborder la prochaine crise virale. Si les commentateurs de tout poil sont nombreux à expliquer a posteriori que ce qui est arrivé devait arrivé. Là ce n’est pas le cas sauf que des crises virales reviennent régulièrement et reviendront.
Le site Johns Hopkins Center for Health Security nous rappelle qu’à la fin de 2019, il y avait six coronavirus connus pour provoquer des maladies chez l’homme. Quatre d’entre eux provoquent à peine plus qu’un rhume et sont endémiques dans le monde. Les virus connus sous le nom de coronavirus humain (hCoV) -229E, hCoV-HKU1, hCoV-NL63 et hCoV-OC43 sont peu préoccupants au niveau de la santé publique mondiale.
Cependant, les deux autres ont suscité des inquiétudes plus répandues. En 2002, un coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV) est apparu dans la population humaine. En quelques mois, ce virus d’une chauve-souris qui s’est transmis via une civette de palme pour infecter un humain dans la province chinoise du Guangdong a infecté plus de 8 000 personnes, tuant environ 10% des personnes affectées. En 2003, les infections par le SRAS-CoV ont cessé et le virus n’a pas été revu depuis.
Un deuxième coronavirus épidémique, connu sous le nom de coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), est apparu en 2012. Comme l’épidémie de SRAS-CoV, le MERS-CoV a commencé avec un patient souffrant de pneumonie et provenait d’un événement zoonotique (cette fois d’une chauve-souris). migrant d’un chameau à un humain. Cependant, le MERS-CoV a montré une transmission interhumaine beaucoup plus limitée que le SRAS-CoV. Depuis 2012, il y a eu environ 2 500 cas de MERS-CoV, principalement confinés aux régions du Moyen-Orient. Bien que le nombre de cas soit faible pour le MERS-CoV, le taux de létalité est d’environ 35%, ce qui fait de ce virus l’un des agents pathogènes humains les plus meurtriers.
Les coronavirus qui infectent les humains semblent tous avoir une transmission respiratoire, ce qui en fait des agents pathogènes à potentiel pandémique. La fin de 2019 a vu l’émergence d’un nouveau coronavirus humain qui se propage rapidement dans le monde et a un degré de létalité plus élevé que les coronavirus endémiques, mais – à ce que l’on en sait pour le moment – pas au niveau du SRAS-CoV ou du MERS-CoV.
Le virus a été initialement nommé 2019-nCoV mais est maintenant appelé SARS-CoV-2 et provoque la maladie COVID-19 (coronavirus disease 2019).
Après COVID-19, nous devrons nous préparer à un nouveau virus qui aura le taux de diffusion du SARS-CoV-2 et un taux de létalité encore supérieur à l’instar du MERS-CoV. Nous sommes prévenus… mais nous l’étions déjà depuis 2015…