Associée aux IoT, la blockchain permettra à l’industrie agroalimentaire d’économiser 31 milliards de dollars d’ici 2024 selon Juniper Research tout en sécurisant davantage l’intégralité de la chaîne logistique grâce à un suivi inaltérable.

Les récents événements des « faux steaks de bœuf » livrés à des écoles ou encore d’intoxications alimentaires dans les Ehpads viennent mettre en lumière les besoins d’un meilleur suivi dans la chaîne logistique agroalimentaire.

Pour Juniper Research, le suivi des chaînes alimentaires et la certification de la provenance des aliments est l’un des 5 cas d’usage incontournables de la blockchain. Selon le cabinet d’études anglais, plus de 30% des aliments produits dans le monde sont perdus ou gaspillés avant d’être consommés. L’amélioration de l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement alimentaire est essentielle pour éviter les pénuries alimentaires, renforcer les approches durables et surtout limiter les fraudes. La fraude alimentaire concerne principalement des ingrédients mal étiquetés, dilués ou substitués ainsi que des contrefaçons (des aliments qui ne proviennent pas de là où ils le prétendent typiquement).

L’utilisation combinée des technologies blockchain et IoT pour retracer le chemin parcouru entre les exploitations agricoles et les magasins va révolutionner l’industrie agroalimentaire selon Juniper Research. Des fermiers jusqu’aux consommateurs, toute la chaîne y gagnera en visibilité et en contrôle.

En avril dernier, Gartner prophétisait que, d’ici 2025, 20% des 10 plus grandes marques épicières au monde utiliseront la blockchain pour sécuriser et tracer leurs sources d’approvisionnement et donner de la visibilité sur la production, la qualité et la fraîcheur.
Juniper Research prédit dans son étude que l’utilisation combinée de la blockchain et de l’IoT permettra aux acteurs de l’agroalimentaire de réaliser des économies substantielles dès 2021 et de réduire les coûts de conformité de 30% d’ici 2024. Au total, entre économies liées à la gestion du respect des règles alimentaires et celles issues de la diminution des fraudes, ce sont plus de 31 milliards de dollars qui seront économisés par l’industrie agroalimentaire d’ici 2024.

Plusieurs projets blockchains ont déjà été mis en œuvre par des startups internationales comme ChainTrade, Farm2Kitchen, « Ripe.io », Arc-net, Provenance ou TE-Food mais aussi des jeunes pousses françaises comme Tilkal, My Food Story ou Connecting Food.

Le marché s’annonce gigantesque et intéresse dès lors les grands acteurs. IBM, avec son initiative Food Trust, est très actif sur ces sujets depuis 2017. Parmi ses projets les plus connus, celui de Nestlé et Carrefour expérimenté depuis avril 2019 pour le suivi des purées de pommes de terre. Mais Starbucks s’est aussi associé à Microsoft pour tracer l’historique des grains de café utilisés. Oracle et SAP ont également investi dans ces domaines.

Bref, après avoir été dans le creux de désillusion du fameux « Hype Cycle » du Gartner, la blockchain trouve dans l’agroalimentaire un vrai cas d’usage, des applications concrètes et une justification des investissements réalisés.