Même si les ordinateurs quantiques sont encore bien loin de se démocratiser, l’informatique quantique sera probablement l’un des grands thèmes récurrents de 2022. Après l’annonce de l’ouverture du Centre de Calcul Quantique Hybride par le gouvernement et le CEA, Capgemini annonce l’ouverture d’un laboratoire dédié aux technologies quantiques.

Composé d’experts issus du monde entier, le Capgemini Q-Lab veut explorer le potentiel des technologies quantiques aussi bien dans le domaine des communications, des capteurs quantiques, de la sécurité quantique que du calcul quantique (l’informatique quantique). Avec des centres au Royaume-Uni, au Portugal, le Q-Lab de Capgemini veut coordonner des programmes de recherche ayant des applications pratiques et susceptibles de rapidement apporter de la valeur ajoutée aux entreprises dans les domaines des sciences de la vie (à commencer par la santé), des services financiers, de l’automobile et de l’aérospatiale.

Par ailleurs, ce Q-Lab a aussi pour mission d’accélérer le développement de compétences et d’expertises au sein du groupe Capgemini.

On s’étonnera cependant que la France et l’Allemagne ne figurent pas dans les pays listés pour le Q-Lab. Peut-être est-ce là un simple oubli alors qu’en France (où Capgemini Institut organise des séminaires sur le quantique) comme en Allemagne (où Capgemini a été mandaté par l’Office Fédéral allemand pour la sécurité de l’information de mener une étude fondamentale sur l’apprentissage automatique quantique), le groupe est plutôt actif sur le sujet et peut s’appuyer sur des chercheurs réputés et des startups dynamiques.

Parallèlement à la création de ce Q-Lab, Capgemini annonce avoir signé un accord avec IBM pour devenir un IBM Quantum Hub. Là encore l’objectif est de passer aux choses concrètes en offrant à ses clients un accès encadré (formations, PoCs, expériences…) aux machines quantiques d’IBM ainsi qu’aux outils de développements d’IBM (le Qiskit avec ses librairies d’algorithmes prêts à l’emploi).
Cet accord devrait permettre à Capgemini d’offrir un accès aux technologies hardware sous licence IBM accompagné des services indispensables pour une mise en œuvre de bout en bout.
« Les technologies quantiques vont révolutionner notre approche de l’informatique, en matière de calcul, de capteurs, de communications, et créer ainsi de nouveaux modèles économiques. Le lancement de notre Q-Lab illustre notre ambition d’apporter à nos clients les solutions les plus innovantes et les plus révolutionnaires, et d’investir dans les compétences en avance de phase afin de devenir le principal intégrateur de systèmes quantiques, explique ainsi Pascal Brier, Directeur Innovation de Capgemini et membre du Comité exécutif du Groupe. Notre collaboration avec IBM nous permettra d’explorer le vaste potentiel de l’informatique quantique, en apportant à nos clients les meilleures compétences disponibles sur le marché aujourd’hui et demain. »

Q-Lab et Quantum Hub poursuivent une même stratégie : démontrer par la pratique que l’informatique quantique peut avoir des applications pratiques et constitue une nouvelle voie complémentaire (les ordinateurs quantiques n’ont pas pour vocation de se substituer aux super ordinateurs classiques) pour résoudre des problèmes insolubles par l’informatique traditionnelle. Une stratégie qui pourrait encore prendre quelques années avant de véritablement se concrétiser…