La pandémie du coronavirus démontre qu’il est essentiel pour une entreprise d’être techniquement prête à l’adoption massive du télétravail. La supervision IT fait partie des outils clés pour une administration sereine.

La France, comme de nombreux autres pays dans le monde, est entrée dans une phase de confinement pour protéger ses citoyens du coronavirus Covid-19. Au-delà des problèmes sanitaires, cette pandémie soulève des questions sur comment vivre et travailler ensemble. Le gouvernement français demande ainsi aux salariés d’avoir recours au télétravail quand cela est possible, afin d’assurer la continuité de l’activité de leur entreprise.

Mais comment créer les conditions techniques requises pour garantir le travail quotidien, la communication nécessaire et l’accès aux données essentielles à distance ?

Avant toutes considérations, il convient de constituer une équipe qui va conserver une vue d’ensemble de la situation actuelle dans l’entreprise, et qui va constituer la base de toutes les autres actions. Les étapes suivantes peuvent servir de guide pour préparer son infrastructure IT à la situation.

Etape 1 : quels sont les services critiques de l’entreprise ?

En premier lieu, il s’agit de considérer quels sont les services les plus importants pour le succès de l’entreprise. Cela variera d’une entreprise à une autre et il est donc vraiment difficile de généraliser.

Pour un éditeur de logiciel par exemple, cela pourra être l’équipe support, car même dans une situation extrême, il est important de s’assurer qu’un support sans faille est garanti auprès des clients. Comme il est important de fournir un support interne aux différents services de l’entreprise.

Cela pourra aussi être l’équipe commerciale, qui doit pouvoir continuer à travailler sans restriction, afin de ne pas interrompre ses opérations. Prioriser les services qui doivent être opérationnels en étant compatibles avec le télétravail est primordial pour maintenir le cœur de métier.

Etape 2 : matériel et logiciel

Une fois les services définis, il convient de créer une liste de tous les collaborateurs qui les constituent et de vérifier qu’ils disposent d’un outil de travail mobile et les équipements nécessaires comme par exemple une webcam ou un casque audio. Pour chaque salarié, il s’agit donc de fournir un ordinateur portable ou de s’assurer qu’il est prêt à utiliser son équipement personnel.

Il est également nécessaire de déterminer les logiciels dont les collaborateurs auront besoin pour leurs tâches classiques et les applications de base à rendre disponibles pour leur permettre de travailler à domicile.

Par exemple, le service comptabilité est-il en mesure de gérer les virements bancaires et le service RH peut-il se charger des salaires ? Un équipement spécifique est-il nécessaire pour mener à bien ses opérations ?

Etape 3 : l’accès à distance

Une fois les services hiérarchisés et les applications nécessaires définies, il est alors temps de penser à l’infrastructure IT. Dans des circonstances normales, seulement certains collaborateurs ont probablement accès au système IT chez eux ou en déplacement. Mais que faire si presque tous ont besoin d’un accès à distance ?

Mettre en place une ou plusieurs de ces solutions rendra cela possible :

  • DirectAccess
  • Remote Access (Terminal Server)
  • Remote Access au poste de travail personnel
  • VPN SSL

Mais peu importe la façon dont les collaborateurs accèdent au réseau de l’entreprise depuis l’extérieur, une question passe avant toutes les autres : « Est-ce que la bande passante du FAI de l’entreprise sera suffisante pour une telle situation ? ».

Si des plaintes de collaborateurs ont déjà été reçues par le passé au sujet de la lenteur du réseau, voire de l’impossibilité d’y accéder depuis l’extérieur, la priorité est de se concentrer sur ce problème avant toute chose.

Un outil de supervision pourra être utile de plusieurs façons pour garder un œil sur l’utilisation de la bande passante. Il est possible par exemple de déterminer rapidement si un poste client ou un serveur génère un trafic anormalement élevé et ainsi de réagir en conséquence. Cela permet aussi de déterminer facilement si une augmentation de la bande passante est nécessaire lorsque plus de collaborateurs que d’ordinaire ont soudainement besoin d’accéder au réseau depuis leur domicile.

Les droits d’accès sont également aussi importants qu’une bonne connexion stable, car quel est son intérêt si les collaborateurs n’ont pas l’autorisation d’y accéder ? Il faut donc veiller à posséder suffisamment de licences d’accès pour garantir l’augmentation des connexions.

Si le fournisseur d’accès Internet de l’entreprise fournit une bande passante suffisante et que les licences d’accès sont garanties, il est alors important de considérer les points supplémentaires suivants :

  • Le firewall (passerelle) est-il correctement configuré (accessible de l’extérieur) et dimensionné de manière adéquate ?
  • Les switchs (backbone) et les switchs de jonction sont-ils correctement configurés ?
  • Tous les serveurs (Terminal Server, Direct Access Server…) requis dans ce contexte sont-ils suffisamment dimensionnés ?
  • L’authentification multifacteurs (MFA) est-elle nécessaire ? Si oui, tous les collaborateurs y sont-ils inscrits ?
  • Certains employés ont-ils un besoin urgent d’une connexion VPN parce qu’une application ne peut pas être exécutée ou accessible via Direct Access, comme de la VoIP ou encore un serveur de fichiers ?
  • Y a-t-il un risque général de surcharge dû à un accès accru (matériel comme logiciel ?)

Etape 4 : effectuer des tests

L’idéal est d’effectuer un essai avant de se retrouver dans l’urgence, afin d’identifier les points faibles et de pouvoir les corriger à temps. De cette façon, on peut déterminer si les fondamentaux d’une opération générale de télétravail d’une entreprise peuvent être assurés. Cela permet aussi d’ajuster le dimensionnement de l’infrastructure IT et ainsi d’anticiper un tel scénario de manière plus sereine.

La situation actuelle peut submerger de nombreuses entreprises en présentant de nombreux défis et montre combien il peut être important de superviser une infrastructure IT.
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Par Claire Kago, Sales & Business Development Manager France chez Paessler AG